MONTREAL, le 10 déc. - Désireux de se syndiquer, les employé-es du Centre de loisirs Immaculée-Conception à Montréal ont dû s'y prendre à deux reprises et ils ne sont pas au bout de leur peine puisque la direction leur met encore les bâtons dans les roues.

Première tentative

Au nombre de 120, les travailleuses et les travailleurs de ce centre situé en plein coeur du Plateau Mont-Royal, en grande majorité des jeunes, avaient tout d'abord adhéré à un syndicat CSN en avril 2002. Le syndicat avait obtenu son certificat d'accréditation du ministère du Travail du Québec en août de la même année.

Mais la direction du centre a laissé traîner les négociations et n'a pas agit de bonne foi - il y a eu seulement deux rencontres - dans le dessein de se débarrasser du syndicat. Tout d'abord, le centre a congédié la présidente du syndicat en juin 2002. Puis, en septembre 2003, un employé qui n'a jamais voulu faire partie du syndicat a demandé sa révocation. Il s'est prévalu des articles du Code du travail qui stipulent qu'on peut demander la révocation d'un syndicat si une entente entre les deux parties n'a pas été conclue dans les douze mois suivants la réception de l'accréditation. Ce travailleur a demandé aussi à des salarié-es de démissionner du syndicat. Selon les témoignages reçus par le syndicat, la direction a informé des employé-es que ce même travailleur leur demanderait de signer des cartes de démission du syndicat. Enfin, le centre de loisirs a aussi congédié la secrétaire du syndicat. La CSN a contesté son congédiement. La cause sera entendue en janvier.

Deuxième tentative

En novembre dernier, les employé-es du Centre de loisirs Immaculée-Conception se sont à nouveau donné un syndicat CSN. Encore une fois la direction du centre s'oppose au droit à la syndicalisation des travailleuses et des travailleurs en contestant la requête en accréditation.

Comportement odieux

Le président du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN, Arthur Sandborn, déplore le comportement du centre de loisirs, un organisme sans but lucratif. "Il est inadmissible qu'un organisme dont la mission sociale est de venir en aide aux plus démunis en leur permettant l'accès à divers loisirs fasse tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher des travailleuses et des travailleurs d'améliorer à leur tour leur sort. Cet organisme semble s'éloigner de sa mission fondamentale et préférer recourir à des pratiques de gestion semblables à celles qui existent dans l'entreprise privée."

Arthur Sandborn, dit avoir de la difficulté à croire la direction du centre lorsqu'elle prétend être en difficulté financière pour tenter de justifier son opposition à l'arrivée du syndicat puisque, par exemple, la secrétaire du syndicat, une mère de famille de deux enfants, gagnait 8 $ l'heure au moment de son congédiement. De plus, dit-il, "si le centre fait vraiment face à des difficultés financières, comment se fait-il qu'il peut se payer un bureau d'avocats privé à grands frais pour ne pas reconnaître le droit légitime de employé-es de se syndiquer ?"

Situé au 4265, avenue Papineau, le Centre de loisirs Immaculée-Conception a été fondé en 1951 par le Père Wilfrid Gariépy. Sa direction a été longtemps confiée au Père Marcel de la Sablonnière, très bien connu du grand public.