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RAPPORT : ENFANTS EN GUERRE

Louise-Anne Maher, Friday, November 21, 2003 - 12:58

Amnistie Internationale

Rapport d'Amnistie internationale sur les enfants en guerre au Congo. Plusieurs autres pays en guerre utilisent les enfants dans les guerres. La situation au Congo n'est pas la seule.

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Mais les armes ne sont pas suffisantes en elles-mêmes. Les groupes armés ont besoin de soldats pour former les rangs de cette armée. Les campagnes de recrutement sont pratiquement ininterrompues et l'enrôlement forcé est répandu depuis 1996, même si l'engagement militaire est lui aussi courant. Pour s'assurer qu'ils ont le nombre requis de soldats, tous les belligérants (groupes politiques armés et gouvernements) de la RDC se sont tournés sans scrupule vers le recrutement des enfants. Dans le contexte de la guerre, et de la destruction de la plupart des infrastructures économiques et sociales, les enfants souvent laissés à l'abandon ou qui sont déplacés en raison du conflit, sont généralement les plus susceptibles d'être recrutés. Certains rejoignent les rangs des forces 'volontairement' pour assurer leur survie après l'éclatement de leur famille et des structures économiques et sociales ou sont plus sensibles que les adultes à la propagande des recruteurs et moins au fait des réalités de la guerre qui les attendent. Mais on ne laisse aucun choix à la grande majorité d'entre eux qui sont simplement enrôlés de force. Les chefs des milices estiment souvent que les enfants sont plus malléables, plus obéissants et plus faciles à endoctriner que les adultes. En outre, le flux massif d'armes légères en RDC a rendu plus viable l'utilisation d'enfants soldats, car ces armes légères peuvent être facilement portées par les garçons et les filles âgés de moins de 10 ans.

En général, les belligérants en RDC manquent de professionnalisme et de formation militaires ou tout simplement ils n'ont pas les moyens de développer des stratégies militaires complexes. De nombreuses batailles sont livrées, et remportées, sur la simple base de la supériorité numérique. C'est pour cela que plus une milice pourra recruter des enfants, meilleures seront ses chances de remporter une victoire militaire. Autrement dit : les enfants sont souvent recrutés pour servir de chair à canon. Une fois recrutés, les enfants sont généralement envoyés dans des camps avec des adultes pour y suivre un entraînement et un endoctrinement. Sur la ligne de front, les enfants sont régulièrement forcés de commettre des exactions en particulier des meurtres ou des viols contre des civils ou des soldats ennemis. Le sentiment de perte et les traumatismes auxquels ils ont été exposés ou qu'ils ont été contraints de commettre pendant les actions militaires ont un impact dévastateur sur leur intégrité mentale et physique.

En réaction aux pressions appuyées nationales et internationales concernant les méthodes de recrutement, la plupart des dirigeants des forces armées en RDC ont compris que pour essayer de regagner un semblant de respectabilité internationale, ils doivent se déclarer opposés aux recrutements des enfants et favorables aux opérations de démobilisation. Toutefois, ces prises de position semblent plus être un exercice de relations publiques qu'un engagement honnête et concret. Au cours de l'année 2003, le taux de recrutement des enfants s'est en fait accéléré dans certaines régions orientales du pays. Cela est dû en partie aux milices qui essayent de compenser le retrait officiel, mais en réalité bien incomplet, des troupes ougandaises et rwandaises du pays En juillet 2002, après des négociations à Prétoria en Afrique du Sud, le Rwanda a accepté de retirer ses troupes de la RDC en échange d'un engagement de la part du gouvernement de la RDC de désarmer les rebelles rwandais à majorité hutue et de présenter les personnes accusées d'avoir pris part au génocide rwandais de 1994, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda basé dans la ville tanzanienne de Arusha. Le retrait des forces pro-gouvernementales angolaises, namibiennes et zimbabwéenne s'est accéléré. Par ailleurs, l'Ouganda a accepté de retirer ses troupes suite à un accord avec le gouvernement de RDC, à Luanda en Angola, en août 2002.. Bien qu'en période de soi-disant transition vers la paix, beaucoup des parties au conflit continuent de recruter des combattants, en particulier un nombre important d'enfants soldats. En juillet 2003, un gouvernement de transition national avec à sa tête, le président Joseph Kabila, assisté de 4 vice-présidents a été formé.

Par conséquent, il est du devoir du gouvernement de transition d'unité nationale de la RDC, des responsables des groupes armés et milices non représentés au sein du gouvernement de transition ainsi que des gouvernements étrangers impliqués dans le conflit en RDC, de donner des ordres précis pour faire cesser le recrutement, l'entraînement et l'utilisation d'enfants de moins de 18 ans comme combattants En outre, le gouvernement de transition devra s'assurer que personne de moins de 18 ans n'est incorporé dans la nouvelle armée. . S'agissant de la question de l'impunité des recruteurs d'enfants, les personnes soupçonnées du recrutement et de l'utilisation d'enfants soldats doivent être présentées à la justice.

Les informations et les analyses contenues dans ce rapport sont basées essentiellement sur des recherches effectuées par Amnesty International sur le terrain, en RDC durant l'année 2003.

http://www.amnestyinternational.be/doc/rubrique560.html Ensemble du Rapport et Informations sur les autres pays.


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