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Hamelink contre-attaque

tartosuc, Tuesday, November 11, 2003 - 15:39

Frédéric Dubois




De passage à Montréal dans le cadre de la série de conférences Spry, un ardent défenseur des droits humains vient mettre les communications à l’ordre du jour des futures mobilisations citoyennes. Rencontre avec Cees J. Hamelink, professeur de communication internationale à l’université d’Amsterdam et membre du conseil d’administration de l’agence de presse alternative Inter Press Service.

De passage à Montréal dans le cadre de la série de conférences Spry, un ardent défenseur des droits humains vient mettre les communications à l’ordre du jour des futures mobilisations citoyennes. Rencontre avec Cees J. Hamelink, professeur de communication internationale à l’université d’Amsterdam et membre du conseil d’administration de l’agence de presse alternative Inter Press Service.

À l’origine du projet de la Charte Populaire de la Communication (www.pccharter.net) qui a été lancée en dernière version à l’été 1995, Cees J. Hamelink est en visite à Montréal cette semaine pour parler de droits à la communication. Peu avant notre entretien, Hamelink venait de laisser sa planche à dessein dans sa chambre d’hôtel où il concoctait passionnément une contribution à une nouvelle charte sur le droit à la communication qui se développe actuellement en vue du Sommet Mondial de la Société de l’Information (SMSI).

Critique assidu de ce sommet qui se déroulera dans un mois à Genève, en Suisse, Hamelink n’en démord pas. Il veut profiter du buzz entourant l’événement pour sensibiliser les citoyens, les populations de différents coins de pays aux enjeux cruciaux de la communication. Il cherche avant tout à supporter la communication participative, le droit véritable de tout individu à s’exprimer par un média de son choix et la nécessité de d’encourager des alternatives communicationnelles. C’est d’ailleurs pourquoi son horaire l’amènera à Vancouver dans une semaine, de retour aux Pays-Bas, suivi d’une tournée en Asie. L’effervescence autour du SMSI, un sommet organisé par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), agence technique affiliée aux Nations Unies, ne semble pas être au rendez-vous. « J’ai des doutes sérieux quant à savoir si le Sommet Mondial va signifier quelque chose pour les populations du monde. Parce que si je regarde les déclarations que la conférence va produire, et c’est ce que le Sommet Mondial fait, il fait des déclarations au monde, promet., il dit toutes sortes de choses solennelles, il y aura une déclaration finale, il y aura un plan d’action […] mais tout le monde sait, […] il y a beaucoup de foutaises ».

Les yeux de Hamelink ne sont d’ailleurs pas rivés exclusivement sur le SMSI. Il travaille quotidiennement sur la tenue d’un Forum mondial sur les droits de la communication qui aura lieu parallèlement au SMSI à Genève. Ce forum sera visité par nombre de délégués du SMSI et il s’agît d’une initiative de plusieurs groupes de la société civile dont l’Association Mondiale des Radiodiffuseurs Communautaires (AMARC) basée à Montréal, la Association for Progressive Communication (APC) et la World Association of Christian Communication (WACC). Ces groupes de la dite société civile, plus souvent qu’autrement organisés en réseaux de solidarité d’ONG, ont à cœur un tel Forum qui leur permettra de véhiculer un message différent de celui des intérêts corporatifs et étatiques. Le Forum sera d’ailleurs l’événement majeur de la campagne CRIS (www.crisinfo.org), une campagne de lobby internationale destinée à faire glisser les discussions souvent techniques et déterministes de l’UIT, sur le terrain politique et particulièrement sur celui des droits humains.

Les références à un droit à la communication sont d’ailleurs épurées des discussions préparatoires au SMSI où les États sont selon Hamelink, les principaux défenseurs d’intérêts industriels. La présence de compagnies multinationales au sommet est par ailleurs négligeable. Elles vont selon lui attendre les résultats de ce premier SMSI et réagir en fonction, en vue du second SMSI à Tunis en 2005. Il illustre ses propos en affirmant que « Le mouvement open-source, le mouvement copyleft, ça je crois c’est très important. Mais il y a eu un débat énorme à Genève pour savoir si le concept même de open-souce peut être mentionné dans le document final. Aujourd’hui, ce n’y est pas et c’est ultimement parce que l’administration états-unienne veut rendre ça absolument clair qu’il n’y aura pas de référence au open-souce ».

Avant de jeter l’éponge, pour lancer des pavés, le professeur Hamelink a travaillé sur deux aspects fondamentaux, en collaboration avec les Nations Unies dans la préparation du SMSI. « Originellement, on m’a demandé d’accompagner le processus voulant embarquer la société civile à bord, en tant que réelle partie prenante, comme véritable participant et deuxièmement, on m’a demandé de travailler sur le thème des droits humains ». Il s’est toutefois rendu compte l’année dernière que ça n’aboutirait pas. Des pays comme la Chine ne voulaient pas entendre parler de droits humains et les États en général, s’opposaient à une participation représentative et active de la société civile. « Pour moi, si on pense au futur de l’information et de la communication, si on pense à la construction d’une Société de l’Information, nous devons mettre à la racine, au centre, […] les droits humains, […] il n’y a pas de négociation ».

En donnant l’exemple de l’Internet, Hamelink s’insurge davantage contre les mesures restrictives entreprises depuis le 11 septembre 2001 par plusieurs pays qui visent à contrôler cet espace de libre expression. Il argumente que la majorité des citoyens veulent probablement plus de liberté pour faire entendre leurs voix, ce qui demandaient un renforcement de l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits Humains. Malheureusement, il se pourrait que nous assistions à une régression en termes de libertés au sortir du SMSI.

Monsieur Hamelink ne condamne pas pour autant les ONG participantes du SMSI parce qu’il reconnaît la nécessité d’agir à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, mais il met en garde ces acteurs du risque de récupération par les instances organisatrices. Il est possible que ces organismes fassent des gains mais c’est une stratégie dangereuse en effet. Il n’y a qu’à penser à la légitimité dont les gouvernements bénéficieront au terme du SMSI si il y a une forte participation de la société civile. Ils seront bien placés pour répandre une déclaration finale en leur faveur dans ce scénario.

C’est avec un cri de ralliement en faveur d’une éducation critique aux médias et à une vigilance par rapport au SMSI, que Hamelink se met en tenue de combat. Il encourage les médias alternatifs, les médias communautaires, les média-activites et tous les groupes de la société civile touchant de près ou de loin à la communication, à se solidariser pour faire connaître ces enjeux déterminants du futur à la population. Il reconnaît que la tâche est ardue, la pente est raide, mais il prétend que ça ne sert à rien de chercher à savoir si le milieu activiste connaîtra une victoire, « la question n’est pas là, la vérité c’est qu’on a pas le choix, il faut agir ».

Liens utiles
www.pccharter.net
Charte Populaire de la Communication
www.crisinfo.org
Campagne CRIS, Communication Rights in the Information Society
http://www.itu.int/wsis/index-fr.html
Sommet Mondial sur la Société de l’Information
www.ips.org
Inter Press Service
www.amarc.org
Association Mondiale des Radiodiffuseurs Communautaires
www.apc.org
Association for Progressive Communication
www.wacc.org
World Association for Christian Communication
www.opensource.org
Open Source Initiative
www.globalcn.org
Carrefour mondial de l'internet citoyen

Cees J. Hamelink présentera le processus du SMSI, l’importance des droits humains pour le sommet, les développements inquiétants des derniers mois, ainsi que les solutions à mettre en branle sous le titre : « Théorie et pratique du droit à la communication : L'épreuve du Sommet mondial sur la société de l'information »
Jeudi 13 novembre 2003 à 17h00 à l’auditorium M-415 du Pavillon Central de l’Université de Montréal, 2900, boul. Édouard-Montpetit, métro Université de Montréal.
Renseignements: (514) 343-5685 ou yja...@free.fr

Cees J. Hamelink sera également présent lors d’une rencontre-discussion portant comme thème : « Pratique du droit à la communication et internet citoyen : l'expérience du Québec » avec 12 intervenants.
Mercredi 12 novembre 2003 à 19h00, Salle D-R200 du Pavillon Athanase-David (D) de l’Université du Québec à Montréal, 1430, rue Saint-Denis (Métro Berri-UQAM)
Renseignements : (514) 987-3000, poste 3366 ou juan...@uqam.ca

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Subject: 
Copyleft
Author: 
Louise-Anne Maher
Date: 
Wed, 2003-12-03 09:46

« Le mouvement open-source, le mouvement copyleft, ça je crois c’est très important. Mais il y a eu un débat énorme à Genève pour savoir si le concept même de open-souce peut être mentionné dans le document final. Aujourd’hui, ce n’y est pas et c’est ultimement parce que l’administration états-unienne veut rendre ça absolument clair qu’il n’y aura pas de référence au open-souce ».

Est-ce-qu'il faut conclure que certains valideurs du CMAQ sont d'accord avec l'administration états-unienne dans ce domaine?


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