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"On va en faire du trouble, compte sur nous autre!"

Nicolas, Tuesday, October 28, 2003 - 21:55

Nicolas Phébus

Mardi midi quelques milliers* de membres du Syndicat canadien de la fonction publique, en congrès à Québec, ont manifesté-e-s en face du parlement. Les délégué-e-s, qui représentent 535 000 salarié-e-s coast-to-coast et le cinquième des membres de la FTQ (environ 100 000), voulaient envoyer un message clair au gouvernement Charest: si vous touchez à nos conventions collectives, si vous touchez à l'article 45, si vous charcutez les garderies à 5$ et les autres services publiques vous allez trouver le plus grand syndicat du Québec et du Canada sur votre chemin.

Quand je suis arrivé c'est la version française de la vieille toune syndicaliste-révolutionnaire "Solidarity Forever" qui jouait. À ma grande surprise ce fut suivi par "Bonjour la police!" de Rock & Belles oreilles. Le premier orateur a expliqué ce choix comme suit: "on a fait jouer "Bonjour la police!" parce que la police c'est la carte de visite de ce gouvernement dans les mouvements sociaux et que ça va symboliser le gros de notre relation avec eux s'ils vont de l'avant avec leurs projets". Bref le mood était assez combatif. Tous les délégué-e-s du Canada anglais à qui j'ai parlé m'ont dit qu'il fallait se battre avant que Charest fasse comme en Ontario et en Colombie Britannique. D'ailleurs il semble qu'ils et elles nous voient plus ou moins comme une espèce de Cuba du Nord-Est et envient vraiment notre programme de garderie (faudrait peut-être leur parler des listes d'attentes qui sont plutôt du style soviétique...).

En parlant des canadien-ne-s anglais-es, je dois dire que j'ai été surpris de l'image générale se dégageant de la masse des manifestant-e-s. Au Québec, le SCFP a surtout une image de toffs (merci La Presse de produire une image si flateuse des cols-bleus!) alors que ce n'est pas dutout le cas au Canada anglais. Déjà, juste au niveau des couleurs, ça change. Ici, le syndicat arbore le bleu et le blanc alors qu'ailleurs les drapeaux sont... roses! De deux, les femmes étaient très représentées dans la manif (j'ose pas m'avancer jusqu'à dire 50%, mais pas loin) et le sont aussi dans l'appareil qui est dirigé par une femme depuis 12 ans (mais ça va changer... y'a des élections demain). Les gays et lesbiennes sont aussi très présent-e-s, il y avait même une bannière du "caucus national du triangle rose du SCFP", tout comme les différentes minorités. Bref on est loin du cliché de l'ouvrier dans la force de l'âge, baraqué et blanc. Serait-ce que l'union ressemble finalement plus à la classe ouvrière canadienne, dans toute sa diversité, qu'on veut bien le reconnaître?

On a profité de la manif, avec un camarade, pour tenter de vendre quelques copies du journal anarchiste Le Trouble (ça a pas eu beaucoup de succès dans un public au 3/4 anglophone, mais bon!). La réaction des gens, même des anglos, était assez parlante. Combien de "mets-en qui va en avoir des troubles", de "c'est le cas de le dire, on dans le trouble" ou de "on va en faire du trouble, compte sur nous autres"? C'était bien la première fois que j'avais des réactions positives sur le nom du journal en dehors des millieux anarchistes!!

*N'en déplaise à Radio-Canada, il y avait au moins 1500 personnes sinon plus (il y a 2 600 délégué-e-s et invité-e-s au congrès d'après le syndicat).

www.nefac.net


Subject: 
réactions positives
Author: 
Vinch
Date: 
Thu, 2003-10-30 16:59

Des réactions positives en dehors du milieu anar, vous allez en voir de plus en plus selon moi, si vous continuez le bon travail que vous avez amorcé depuis un certain temps.

Le Trouble semble de plus en plus se détacher des vieux clichés style "black-block masqué qui lance un cocktail molotov sur un flic". Moi je n'ai jamais eu de problème, ces modèles sont même inspirants pour moi, sauf que pour rejoindre plus de monde, intéresser des gens à notre cause et finalement, faire la révolution, il faut pas se marginaliser et rester seul dans son coin.

C'est vraiment super que vous alliez voir les syndicats et les groupes de lutte "non-anars". C'est facile de crier sur tous les toits que les syndicats sont tous des vendus qui couchent avec le boss. C'est beaucoup plus difficile d'aller sur place et analyser, découvrir ceux qui se battent pour vrai et qui ont à coeur l'intérêt de la classe ouvrière, discuter avec eux, voir leur vision des choses, etc.

Continuez le bon travail!


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Subject: 
Le trouble est rendu platte...
Author: 
gabriel
Date: 
Sat, 2003-11-01 19:39

Je ne suis pas daccord avec ce que tu avances, enfin, pas totalement. Oui cest nécessaire de faire des vrais liens de solidarité avec les syndicats, mais.. Mais les luttes dont on parle dans le Trouble sont réformistes jusqu'à la moelle. Cest pas parce que des syndiquéEs font du sabotage pour appuyer des revendications réformistes que l'action est "révolutionnaire". Il n'y a aucune perspective révolutionnaire dans le mouvement syndical québécois, n'en déplaise à la NÉFAC. L'ancien Trouble n'était pas plus révolutionnaire, mais au moins, il était révolté crisse.
salutations noires et vertes


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Subject: 
Défendre nos intérêts de classe
Author: 
nestor
Date: 
Mon, 2003-11-03 11:35

Contrairement à aucharbon, je pense qu'il est important de rendre compte des luttes menées par la classe ouvrière pour se défendre contre les attaques patronales. Veut, veut pas, les boss nous mènent une guerre sale. Or, il y a des hommes et des femmes, syndiquéEs ou pas, qui résistent et refusent de plier l'échine. Il faut parler de ces luttes, des moyens d'action qui sont utilisés pour gagner des batailles. À moins d'adhérer à des théories purement spontanéistes, je ne crois pas que les révolutions (encore moins les révolutions sociales s'inspirant des idées et des pratiques libertaires) apparaissent du jour au lendemain. Pour se rapprocher de cet objectif, je pense qu'il faut (entre autre) diffuser une perspective radicale sur des conflits en cours, de manière à rendre compte des éléments intéressants d'un point de vue anarchiste.

Pour une fois, des anars arrêtent de se regarder le nombril et développent des liens de solidarité directe (pas seulement sur internet!) avec d'autres travailleurs et travailleuses (et non avec l'appareil syndical!). Mais il n'y a pas que sur les lieux de travail que des luttes sont menées: je pense qu'il faut également parler d'autres enjeux liés à la vie de nos communautés (et là, je ne parle évidemment pas de la soi-disante "communauté anarchiste" ou "militante" qui m'apparaîssent être une vue de l'esprit), le tout dans une perspective de classe. Dans cette optique, je pense que le Trouble a pris une orientation réfléchie et positive.


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