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Le FRAPRU a 25 ansNicolas, Tuesday, October 21, 2003 - 07:35
FRAPRU
Le Front d'action populaire en réaménagement urbain célèbre ses 25 ans d'existence. L'organisme a été créé, il a un quart d'un siècle, lors d'un colloque tenu à Montréal du 20 au 22 octobre 1978. Formé à l'origine sur l'enjeu du réaménagement urbain, le FRAPRU a depuis été de toutes les batailles en faveur du droit au logement et en particulier du logement social. Une fête populaire gratuite est organisée jeudi, à 19h30, à l'Alizé, 900, rue Ontario est, à Montréal. Un journal de 24 pages rappelant les grands épisodes de son histoire sera lancé à cette occasion. Du réaménagement urbain au logement social Le FRAPRU est issu des comités de citoyens qui, eux, sont apparus, dès 1963, dans le Sud-Ouest de Montréal pour s'étendre par la suite à d'autres quartiers ainsi qu'à des villes comme Québec, Hull, Trois-Rivières et Sherbrooke. Les quartiers populaires étaient alors l'objet d'une intense entreprise de rénovation urbaine. Uniquement à Montréal, 27 859 logements ont été démolis de 1957 à 1974 pour faire place à des autoroutes et de grands projets immobiliers. Vers le milieu des années 70, la rénovation urbaine a changé de forme pour plutôt passer par l'amélioration des quartiers et la rénovation domiciliaire. Ce n'était plus le bulldozer qui chassait les locataires de leur logement et de leur quartier, mais les hausses de loyer consécutives à la rénovation... Pour les comités de citoyens, c'en était assez, d'où la décision prise, en octobre 1978, de se doter d'une organisation nationale à "caractère revendicatif" visant "à établir le rapport de forces qui obligera l'État à adopter des mesures qui profiteront à chacun de nos quartiers". Le FRAPRU était né. Trois ans plus tard, lors de son premier congrès tenu en mai 1981, il mettait le cap sur le logement social, en le privilégiant comme façon de protéger les quartiers populaires et de permettre le maintien en place de la population résidante, à des loyers qu'elle peut payer. Le logement social a depuis été au coeur même du travail du FRAPRU. Si elle a donné des résultats palpables, cette lutte n'a toutefois pas été facile. Le coup le plus dur est venu le 1er janvier 1994, quand le gouvernement fédéral, qui était le principal pourvoyeur de fonds en la matière, a totalement mis fin au financement de nouveaux logements sociaux. Le FRAPRU et les autres organismes communautaires ont dû mener une lutte acharnée pour que le gouvernement québécois prenne timidement la relève et évite que le développement du logement social ne tombe totalement à zéro au Québec, comme c'est le cas dans toutes les autres provinces canadiennes. Les 1000 à 2000 logement sociaux réalisés annuellement sont toutefois très loin de la demande principale du FRAPRU, soit celle d'un grand chantier de 8000 logements sociaux par an, dont la moitié en HLM et l'autre moitié en coopératives et en OSBL d'habitation. Sur tous les fronts Au fil des ans, le FRAPRU a été aux premières lignes de bien d'autres batailles, parfois victorieuses. Il s'est battu contre la conversion de logements locatifs en condos, contre la saisie des chèques d'aide sociale dans les cas de non-paiement de loyer ou encore contre les coupures dans les chèques d'allocation-logement. En 1988, il s'est impliqué à fond dans la lutte contre la démolition des 107 logements et chambres de l'îlot Overdale, à Montréal. En juillet 2003, il était à Val David pour protester contre la démolition des 7 maisons à bas loyer de Guindonville. Au printemps 2001, c'est le FRAPRU qui a sonné l'alarme pour avertir les autorités politiques et l'opinion publique que des centaines de familles risquaient de se retrouver sans logis le 1er juillet, en raison de la sévère pénurie de logements locatifs qui commençait à sévir dans les grands centres urbains du Québec. Il a dû le refaire à plusieurs reprises depuis, non seulement autour du 1er juillet, mais aussi tout au long de l'année. Toujours sa raison d'être François Saillant, coordonnateur de l'organisme depuis mars 1979, estime que "si le FRAPRU avait sa raison d'être lors de sa création, il l'a encore plus aujourd'hui". À son avis, la pénurie de logements locatifs, qui devrait se résorber lentement dans les prochaines années, laissera des traces profondes en termes de disponibilité de logements à bas loyer. Il se demande comment les ménages locataires arriveront à se loger dans un tel marché alors que 218 000 d'entre eux devaient déjà consacrer plus de la moitié de leur revenu en loyer en 2001... avant même que la pénurie ne fasse sentir ses premiers effets. Le FRAPRU ne se cache par ailleurs pas pour affirmer que la conjoncture politique des prochains mois sera difficile, en particulier avec la volonté affirmée du gouvernement Charest de procéder à ce qu'il appelle la réingénierie de l'État.
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