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Pourquoi pas « Revenu inc. » tant qu'à faire ?Nicolas, Saturday, October 18, 2003 - 09:16
SPGQ
Québec, le 16 octobre 2003 – Où va nous mener l’engouement du gouvernement pour le privé ? La proposition du député libéral Raymond Bernier de privatiser les services d’entretien informatique du ministère du Revenu pose la question. Cette idée témoigne d’un net mépris envers l’expertise développée par le personnel professionnel du gouvernement. « Non seulement, cette idée est-elle farfelue, mais pire, ce serait changer quatre trente sous pour quatre piastres », image la présidente du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Carole Roberge. Le premier ministre du Québec doit tracer la ligne au-delà de laquelle l’intérêt public et les finances de l’État ne seront pas mis en péril par son opération de réingénierie de l’État. Le risque financier posé par la proposition du député Bernier est réel. Céder les services d’entretien informatique au privé équivaut à se mettre complètement à la merci de la firme à qui le gouvernement donnerait le contrat. De plus, s’ajoutent aux salaires plus élevés du privé le nécessaire profit. Au bout du compte, il n’y a que gaspillage à attendre d’une telle opération, prévient le SPGQ. Les professionnelles et professionnels du ministère du Revenu possèdent une expertise unique qui ne peut pas être remplacée du jour au lendemain. Le SPGQ se demande bien pourquoi d’ailleurs on voudrait se départir de cette précieuse expertise acquise après plusieurs années. Grâce à celle-ci, le ministère peut s’assurer du fonctionnement de systèmes fort complexes ? « Si votre ordinateur à la maison ne fonctionne pas, c’est un problème qui vous concerne. Si l’ordinateur du ministère du Revenu ne fonctionne pas, c’est un problème qui concerne tout le Québec », prévient la présidente du SPGQ. Si le ministère n’était pas en mesure d’émettre votre chèque de retour d’impôt et un autre remboursement vous pourriez avoir de la difficulté à rencontrer vos engagements financiers. D’autre part, le ministre des Finances ne serait certainement pas très heureux que son collègue du Revenu l’informe qu’il ne peut plus compter sur lui. Le gouvernement n’est pas une grosse business. La proposition du député Bernier permet au SPGQ de rappeler que des considérations fondamentales telles la confidentialité et l’éthique doivent être prise en compte. L’impression qui se dégage des signaux provenant du gouvernement libéral, c’est le risque que la réingénierie de l’État se fasse au détriment de la protection des citoyennes et citoyens. Au bout du compte, les Québécoises et Québécois pourraient se retrouver avec un État qui leur coûte plus cher et qui met en danger l’intérêt public. Le SPGQ est le plus grand syndicat de professionnelles et professionnels du Québec. Il représente au-delà de 18 000 personnes œuvrant dans la fonction publique, les sociétés d'État, ainsi que dans les réseaux de la santé et de l'éducation du Québec.
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