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RÉFLEXIONS SUR L’ÉMEUTE PUNK AU MEDLEY

Anonyme, Friday, October 17, 2003 - 22:17

l'autre

L’émeute punk de mardi soir n’est ni condamnable, ni glorifiable. Au-delà des concepts moralisateurs [c’était « bien » ou « mal » ?], je crois qu’il faut plutôt voir ici l’application d’un principe d’accumulation : quand la coupe est pleine, ce n’est qu’une question de temps avant que ça déborde. Qui est coupable dans ce genre d’histoire? C’est la société entière qui est coupable! Alors tant pis pour elle. Ce n’est pas moi qui va pleurer les bagnoles carbonisées quand la société cautionne pire encore : la destruction systématique d’êtres humains en chair et en os devenus des cibles ambulantes de la répression policière et autres, à cause d’un certain type d’habillement et de mode de vie.

RÉFLEXIONS SUR L’ÉMEUTE PUNK AU MEDLEY

Montréal, vendredi le 17 octobre 2003. L’émeute punk de mardi soir n’est ni condamnable, ni glorifiable. Au-delà des concepts moralisateurs [c’était « bien » ou « mal » ?], je crois qu’il faut plutôt voir ici l’application d’un principe d’accumulation : quand la coupe est pleine, ce n’est qu’une question de temps avant que ça déborde. Qui est coupable dans ce genre d’histoire? C’est la société entière qui est coupable! Alors tant pis pour elle. Ce n’est pas moi qui va pleurer les bagnoles carbonisées quand la société cautionne pire encore : la destruction systématique d’êtres humains en chair et en os devenus des cibles ambulantes de la répression policière et autres, à cause d’un certain type d’habillement et de mode de vie.

J’emmerde la société hypocrite dans laquelle on vit. On se targue d’avoir non pas une, mais bien deux Chartes des droits et libertés. Tu parles! Quelle différence que ça fait dans la vie des punks de rue du centre-ville qui se font harceler, et parfois violemment tabasser, pour tous les enfoirés qui portent l’uniforme? Aucune. Essayez donc de porter plainte en déontologie policière quand n’avez aucune adresse, quand vous ne savez même pas si dans six mois vous serez en prison pour purger des tickets impayés! De toute façon, les rares qui s’essayent voient généralement leurs plaintes rejetées pour toutes sortes de motifs. L’existence des Chartes rassurent peut-être les citoyenNEs. Mais elles ne changent rien à la réalité quotidienne de la répression et du contrôle social que vivent les jeunes de la rue.

J’entend déjà la société me dire : « oui mais, être punk, c’est être provocateur par définition, alors qu’ils viennent pas se plaindre après coup de subir les frais de leur choix de vie. » Si tel est votre façon de penser, alors j’ai une petite question : avez-vous choisit de naître dans un monde pourri gouverné par politiciens opportunistes à la solde de salauds de milliardaires? Non? Pourtant, vous continuez à participer à cette société que vous qualifiez d’injuste. Reconnaissez au moins aux punks le fait qu’ils et elles sont moins hypocrites que vous en affichant leur rejet de cette société marchande. De nos jours, n’importe qui peut contester sans trop se mouiller. Dans son « temps libre. » On croit pouvoir se soulager la conscience en allant manifester une fois de temps en temps ou en signant une pétition qui finira à la corbeille, ou sur une tablette. Bref, on joue « safe. » Les punks contestent à l’année longue. Leur habilement est une forme de contestation. Ils et elles sont toujours bien visibles sur la ligne de front quand ça barde avec les flics.

À défaut d’avoir leur courage, on devrait minimalement respecter leur intégrité qui nous fait défaut à la plupart d’entre-nous. Je ne dis pas que tout le monde devrait devenir punk—je serais d’ailleurs mal placé, puisque je n’en suis pas un moi-même. Je ne prétends pas non plus que tous les punks sont politisés ou qu’ils et elles sont l’avant-garde révolutionnaire. Tout ce que je dis, c’est que si tout le monde agissait selon sa conscience, au lieu de tout le temps faire des compromis sur notre droit d’exister comme on veut, alors, on vivrait certainement dans un monde meilleur, ou à tout le moins dans un monde qui correspondrait davantage à nos aspirations en tant que communauté humaine mondiale.

La société se donne bonne conscience en se faisant à croire que les punks ont ce qu’ils et elles cherchent. De cette façon, la société consent, directement ou indirectement, à la discrimination et la persécution dont font l’objet les punks depuis de nombreuses années. D’ailleurs, quand est-ce la dernière que vous avez entendu un groupe de défense des droits, composé de personnel salarié, faire une sortie publique pour dénoncer les politiques de harcèlement policier dont sont victimes les punks? D’ailleurs, quand les jeunes de la rue dénoncent leur triste sort en prenant part à une manif contre la brutalité policière, la flicaille en profite pour s’amuser à rentrer dans le tas. Quand est-ce que vous avez vu un organisme reconnu dénoncer le phénomène d’arrestation de masse qui prend souvent pour cible les jeunes de la rue? Corrigez-moi si je me trompe, mais on dirait qu’il y a des bureaucrates qui font pu leur job…

Qu’est-ce que ça à voir avec l’émeute punk de mardi dernier? C’est exactement que là que rentre en ligne de compte le principe de l’accumulation. D’un côté, les autorités publiques s’acharnent sur les jeunes punks, et d’un autre, personne ou presque ne dit rien. La société s’en lave les mains. Mardi soir, la coupe était pleine. Elle a donc débordée quand l’annulation du show de The Exploited a été annoncé. Les shows punks sont souvent la seule opportunité qui existe encore pour ces jeunes de se défouler et vider l’accumulation de frustration. Aussi étrange que ça puisse paraître, les shows punks servent de soupape sociale, où l’on évacue le trop-plein de négatif dans une séance d’auto-défoulement collectif. Il faut vraiment avoir déjà mit les pieds dans un événement du genre pour comprendre toute l’énergie qui sort dans le « pit » de trash. Si toute cette énergie du désespoir était sortie lors du show, la société n’aurait pas prit note que ces jeunes sont remplis de révolte et la vie urbaine est revenue à la normale…

Mais quand on leur prive de cette opportunité, qui peut encore s’étonner que ça dégénère en émeute, à part ceux et celles qui ne connaissent rien de la rage de se faire régulièrement chier dessus par toutes sortes de connards qui prennent leurs vessies pour des lanternes : parents intransigeants, direction scolaire autoritaires, policiers psychopathes, citoyenNEs ignorants, égoïstes et bourrés de préjugés, etc. Quand on enlève quelque chose d’aussi précieux a des gens qui ont déjà si peu, et ce, pour des raisons frivoles, liées de surcroît aux politiques ultrasécuritaires qui ont suivi le 11 septembre américain, il n’y a que les autruches qui ont enfoncé si profondément leur tête dans le sable qu’elles ne se rappellent plus de quoi a l’air la lumière du jour pour s’en étonner, voire s’en offusquer.

Est-ce que tout ça peut légitimer de s’en prendre à des voitures garés au mauvais endroit et au mauvais moment? Peut-être pas. Mais ça l’explique en mautadit par exemple. D’ailleurs, si vous êtes davantage choqués par des voitures calcinées que par le sort fait aux punks, et bien vous n’avez rien compris et vous faites parti du problème et non de la solution. Il ne manque pas, ces jours-ci, d’activistes pour dire : « regarde comme c’est stupide de faire une émeute pour The Exploited. » Ceux-là et celles-là aussi, n’ont rien compris, ce qui est encore plus désolant puisqu’il s’agit de gens, qui, à mon bien humble, devrait comprendre quelque chose d’aussi simple et « basic. » Mais même dans ce milieu « conscientisé », on porte des jugements de valeur. Et vous, vous prévoyez à l’avance quand vous allez pétez votre coche? Inscrivez-vous à votre agenda « mardi, je vais sauter mes plombs, mercredi, je vais retomber en amour avec la vie, jeudi, je vais… » Personne n’a choisi ce moment précis pour faire l’émeute. C’est arrivé comme ça, par surprise, dans la spontanéité. C’est tout.

Si ça n’aurait pas été The Exploited, ça aurait été d’autres chose, croyez-moi. Ce n’était qu’une question de temps avant que ça pète. Quand il y a trop d’humidité dans l’air et que les nuages se noircissent, tout le monde s’improvise météorologiste et prédit l’imminence d’une averse ou d’une intempérie quelconque. Quand il y a trop de tension dans les rues et quand les regards se noircissent, pas besoin d’avoir une maîtrise en socio pour prédire que la foudre va s’abattre quelque part un jour ou l’autre. Ce n’est qu’une question de temps avant que ça tombe.

Il ne faudrait surtout pas oublier que tout ça est arrivé à cause d’une décision typiquement arbitraire de la part d’un fonctionnaire d’immigration Canada. Refuser l’entrée au pays de certaines personnes à cause d’un casier judiciaire revient à punir des gens pour le reste de leur vie, ce qui est en soi une injustice qui est pourtant devenu la norme. Pourtant, les gars de The Exploited avaient pu jouer à Montréal il y a quelques années. Ils ont même réussi à passer les douanes canadiennes pour aller jouer en Vancouver dans le cadre leur présente tournée Nord-Américaine, d’où le caractère clairement arbitraire de la décision du fonctionnaire d’immigration de Lacolle. Le plus ironique dans tout ça, c’est que la douane canadienne a entrepris de serrer la vis suite aux pressions du gouvernement américain, alors que les gars de The Exploited ont pu entrer en sol américain sans aucun problèmes!

Plusieurs personnes se demandent comme ça se fait que les flics ont tardé avant d’intervenir et comment ça se fait qu’il n’y a eue que sept arrestations pour autant de casse, alors que les flics montréalais sont si prompts à arrêter en masse quand quelques vitrines sont fracassées lors d’une manif. Il y a là, en effet, deux leçons qu’on peut tirer : 1) en dépit de leurs ressources colossales, les flics demeurent pris au dépourvu quand ils sont confrontés à l’imprévu ; 2) en dépit de leur gun et de leur entraînement au combat, les flics sont une bande de pissous.

Ainsi, si les flics ramassent autant de manifestantEs à Montréal, c’est parce que leurs opérations d’arrestation de masse sont longtemps préparées à l’avance. Alors quand on prend la rue dans un contexte où c’est annoncé d’avance, les flics nous attendent de pied ferme et sont prêts à intervenir massivement au moindre faux-pas. Par contre, quand l’émeute n’a pas été annoncée par internet, ou par des graffitis du genre : « 26 avril, émeute! », ou par posters affichés aux quatre coins de la ville qui donnent le ton [ex : les journées de « perturbation » de l’OMC], les flics sont prit par surprise. Et c’est parce qu’ils sont pissous que nos flics montréalais ne prendront jamais de front une foule émeutière qu’ils ne sont pas sûr à 200% d’être capables de mater. Les flics vont attendre d’être assez nombreux, genre un flic protégé de la tête aux pieds pour un émeutier qui ne porte aucun équipement de protection (en tout cas, pas dans une émeute comme celle de mardi dernier). Ils vont se lancer dans la bagarre au corps à corps uniquement lorsque le déséquilibre des forces en présence joue en leur faveur.

Sceptiques? Vous auriez dû entendre le porte-parole de la police, Ian Lafrenière, expliquer aux médias de masse les raisons du délai d’intervention des unités anti-émeute. Le constable Lafrenière a mentionné qu’il était arrivé qu’un policier perde un œil. Alors, là, on ri plus! Cette histoire du flic qui a perdu un œil, il la sorte à chaque fois. Pourtant, le contexte dans lequel cet événement est survenu n’a rien à voir avec l’événement de mardi. D’ailleurs, les flics anti-émeute ont tous une visière après leur casque de protection pour se protéger les yeux. Le policier qui a perdu un œil était un agent en civil qui s’est jetée dans la mêlé, comme un cow-boy, lors d’une manifestation de la communauté kurde, à Montréal, en février 1999. À l’époque, les kurdes sortaient dans les rues de toute les grandes villes du monde. De nombreux consulats ont été saccagés, incluant à Montréal. Évidemment, les manifestantEs kurdes ne pouvaient pas savoir que cet hurluberlu qui s’était interposé était un flic.

Mais quand les flics invoquent systématiquement cet incident particulier pour justifier leur délai d’intervention, on en vient à la conclusion que leur priorité numéro 1, c’est d’abord et avant tout leur sacro-sainte sécurité personnelle. Toutefois, une fois la foule dispersée, les flics qui ont envahit par dizaines les rues du centre-ville sont subitement redevenus « courageux. » Des punks qui quêtaient sur la rue Sainte-Catherine, ou qui ne faisait que traîner dans le coin, ont été agressés sans raisons par des sales cochons gonflés à bloc. Une jeune fille qui sollicitait de l’argent aux passantEs en face des Foufounes a reçu une claque derrière la tête d’un policier qui patrouillait en gang. Elle n’a pas appréciée et quand elle s’est levée pour dire sa façon de penser, les gros porcs sales en ont remis et lui crissant carrément une volée. Un passant scandalisé qui a voulu intervenir a lui aussi été tabassé. Bref, tout était redevenu à la « normale. »

Le même soir, les flics ont même tenté de faire une descente au Café Chaos sur la rue Saint-Denis. Mal leur en pris, le personnel du bar s’est opposé à cette intrusion, par ailleurs complètement illégale. On est passé à deux doigts de la bataille rangée dans le cadre de porte, mais finalement les policiers ont rebroussé chemin. Les flics ont aussi vidé un pizzéria de la rue Sainte-Catherine de sa clientèle. Comme ça, sans raisons.

Maintenant que les flics ont eu l’air fous, ou incompétents, devant l’opinion publique, maintenant que la réputation de Montréal a été terni dans le « monde civilisé », les autorités publiques nous promettent encore davantage de répression et contrôle. À commencer par cette illustre pourriture du nom de Peter Yeomans, le président de la Commission de la sécurité publique à la Ville de Montréal, qui a prétendu, sans avancer la moindre preuve à l’appui, que les émeutierEs avaient préalablement « des idées de faire de la casse. » [1] Yeomans a dit espérer qu’à l’avenir, les flics seront « mis au courant des concerts à venir afin d'être certains de suivre toute cette population de très près » [on parle de la population punk ici]. Pourtant, si les flics tiennent tant à savoir qui joue en ville, ils n’ont qu’à faire comme tout le monde et à ouvrir un hebdomadaire culturel gratuit ou à lire les posters qui sont affichés sur les poteaux de la ville!

Va-t-il falloir que les gérants de salles de concert demandent la permission aux flics avant de signer un contrat pour une soirée punk? Et va-t-il falloir que les promoteurs de show fassent enquête sur les antécédents judiciaires sur les membres des groupes de l’extérieur du pays avant d’accepter de booker une salle? Chose certaine, les premières réactions des autorités publiques annoncent des temps difficiles pour la scène punk montréalaise.

[1] Presse Canadienne, « Les policiers et la ville estiment avoir fait de leur mieux quant à l'émeute », 15 octobre 2003



Subject: 
je ne peu dire de plus
Author: 
Mayaxtal
Date: 
Sun, 2003-10-19 12:19

Un texte franc et assez directe merci.
Et a propos de la police, il sont effectivement pissous. Leur force c est en gagne et a ce moment même, ils deviennent totalement légumes, plus nombreux il sont plus le conscient intellectuel baisse.
j ai vraiment apprécier le texte et son réalisme.
On peu ressentir la rage..

Nath


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Subject: 
une réserve toutefois
Author: 
Bouddheur
Date: 
Mon, 2003-10-20 12:56

Me semble que dans la tête de pas mal de gens, ça peut confirmer leurs préjugés contre les punks et même, par amalgame douteux et par extension, contre les manifs pluralistes comme cet été (Tent City, miniministérlelle OMC, etc). Je blâme pas seulement les punks paquetés/stonés/frustrés de ce soir là (quoique si mon char ou mes fenêtres avait été scappés par eux dans cette manif là...), mais aussi les flics, les médias et l'exclusion sociale.

Mais les effets objectifs sont peut-être pas très cool. Mais on en a vu d'autres (Coupe stanley, show annulé Guns & Roses, etc.)


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Subject: 
Mauvaise foi?
Author: 
Zelda Laliberte
Date: 
Mon, 2003-10-20 14:45

Bonjour,
Tu semble avoir beaucoup de colère en toi mais j'aimerais tout de même te faire remarquer quelques petites choses. J'ai remarqué qu'il n'y a pas que les gouvernements, la police et les "biens-pensants" pour avoir un système de "deux poids deux mesures" (c'est sans doute ce dont tu parles quand tu parle de deux chartes des droits.) Il est vrai que les policers ont souvent des préjugés envers ceux qui ont un look marginal.

Cependant, je crois que tu as toi aussi un système de valeurs "double". Sincèrement, dis-moi comment tu réagirais si j'allais chez toi et je démolissais ta voiture (ou ta moto ou ton vélo), que je lançais des cocktails molotov dans tes fenêtres? Tu serais en tarbanak après moi et je ne suis pas certaine que je pourrais t'émouvoir en te disant que je suis une incomprise, que je suis frustrée et que j'ai eu une enfance malheureuse!

Tu vois que c'est facile d'avoir un système deux poids deux mesures. C'est facile d'excuser un geste lorsqu'on s'identifie à celui qui le commet, c'est moins drôle lorsque l'on voit les chose du point de vue de la victime.

Car les personnes à qui appartenaient ces voitures ne sont que des citoyens ordinaires, ni plus méchants ni plus gentils que les autres, qui travaillent ou qui étudient, qui ont des amis, peut-être des enfants et qui ont peut-être travaillé très dur pour se payer ces véhicules. En quoi méritent-ils ce qu'il leur est arrivé? En faire des symbole du capitalisme sauvage et les assimiler à de gros méchants riches qui exploitent tout le monde, c'est de la mauvaise fois.

Si c'avait été un regroupement de musiciens, de boulanger, de lutteur sumo ou de joueur de pétanque javanaise qui avait foutu le bordel, la police serait intervenue quand même. Au nom de quoi les punk devraient-ils bénéficier d'un traitement de faveur? Il est difficile pour le public de sympatiser avec des jeunes qui cassent tout parcequ'ils sont frustré de n'avoir pas eu leur "nananne". Merde, tu ne pense pas qu'il y a des choses pire que ça dans la vie?

Il y a tant de personnes qui souffrent sur cette planète! Des aveugles, des paralytiques, des itinérants, des grandsa brûlés, des victimes de guerre, de viol ou de génocide et il faudrait qu'on se mette à pleurer parcequ'une bande de jeunes sont privé d'un spectacle. Ce n'est pas sérieux!

Tout ce que ces punks-là ont obtenus lors de l'émeute, c'est encore plus d'incompréhention et le fait de passer pour des bébés gâtés. Des fois, je me demande s'ils ne préfèrent pas ça justement, être incompris...

Zelda


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Subject: 
Bon non, voyons, c'est nous qui comprenons rien...
Author: 
Bouddheur
Date: 
Mon, 2003-10-20 15:01

Lors de la miniministérielle de cet été, plus de 200 manifestants corrects et non violents, arrêtés sans avertissement, ont payé à la place d'excités dans ce genre là, plus politisés peut-être mais se crissant bin de rendre des comptes aux autres ou de calculer les conséquences médiatiques de leur moves.

Mais non, ça faut pas le dire!


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Subject: 
Wô Minute!
Author: 
Nicolas
Date: 
Mon, 2003-10-20 19:49

L'amalgame est vraiment trop facile. Qu'est-ce qui te permet de faire le lien entre une émeute punk, gratuite et nihiliste, à la suite de l'anulation d'un show et une casse éminement politique (et ciblée!) en marge d'un rassemblement politique qui, dois-je le rappeler, s'affichait en faveur de la "diversité des tactiques"? Tout est bon pour faire passer ton message??


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Subject: 
Bon d'accord, revoilà :
Author: 
Bouddheur
Date: 
Tue, 2003-10-21 14:46

* Avis à ceux et celles à qui ça donne de l'urticaire, le masculin a été utilisé par défaut sinon écrire ceci m'aurait pris pas mal plus de temps. AU pire, la prochaine fois j'utiliserai que le féminin vu que 51 % p de la popul... Bref, on se comprend.

Salut,

OK, enlève l'amalgame facile. Toufefois, c'était à considérer avec mon commentaire du lundi 20 oct. à 13h56.

Une casse ciblée et éminement politique? Si tu veux.

Eh bien, en voici quelques conséquences "éminement politiques" négatives, selo moi :

- M./Mme Tout-le-Monde, qui sont autrement plus nombreux que nous tous, dont on espère qu'ils approuveront la répression accrue, et qui élisent nos beaux gouvernements, pourraient fort bien faire cet amalgame. La faute aux médias et à la police? Si tu veux, mais quand on les y aide... L'important c'est aussi et surtout les résultats objectifs at large, tu penses pas?

- Manifester sera plus risqué désormais, déjà moins de gens osent le faire; est-ce que les manifestants non violents arrêtés à la place des casseurs pourront continuer à travailler où ils le souhaîtent, à voyager librement, voire changer de pays si le nôtre devient plus pourri encore?

- Les flics, eux, verront leurs abus de pouvoir encore plus tolérés, voire leurs budgets augmentés.

- Des images "spectaculaires" de vitres cassés, de flics masqués/casqués/blindés, de manifestants violents uniquement, de gens qu'on amène dans les paniers à salade, etc. plutôt qu'un traitement des enjeux dans les médias -- surtout ceux de la télévision, la source principale d'information de +/- 75 % des gens au Québec...

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Les bons côtés à la casse, toujours selon moi?

- Certains citoyens non sensibilisés auront peut-être compris que les cibles attaquées le méritaient, quoique peut-être moins violemment ou plus abstraitement que cela à long terme. Ça donnait un autre son de cloche par rapport à l'image publicitaire, etc., que ces entités attaquées se donnaient.

- Ça peut montrer aux gens qu'il y a des gens écoeurés du système au point de recourir à la violence, et que la démocratie sous sa forme actuelle n'est peut-être plus que de la "Bush-itt"

- Certains casseurs se seront défoulés sans même avoir été arrêtés...

- et caetera. À toi de m'en proposer d'autres, je demande que ça pour élargir mes horizons de petit-bourgeois réformiste, de mangeur occasionnel de viande et de suppôt inconscient du patriarcat... :O)

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

Entre toi et moi, le blian ci-dessus -- un peu bref j'en conviens -- est-il plus positif que négatif?

Et il faudrait que sous prétexte de "diversité des tactiques", les manifestants non violents vous laissent faire sans critiquer? Après avoir fourni aux casseurs une belle occasion de le faire tout en se noyant dans la foule? Après avoir attiré des caméras et une visibilité assurée? Quoi, faudrait qu'on vous applaudisse en plus?

Vouloir le beurre et l'argent du beurre, ça te dit quelque chose comme expression?

Dis, Nicolas, veux-tu voir ce que ça donne lorsque les organisateurs ne se démarquent pas de la violence de quelques-uns, ne la dénoncent pas? Ça donne notamment des éditos comme celui d'André Pratte le 31 juillet dans La Presse, et titré "Les alter-hypocrites". Dans ce texte pas mal plus lu et influent que ce que nous avons nous-mêmes l'habitude de lire et de discuter "ent' nouz-aut'", c'est tous les leaders des manifestations anti-OMC qui étaient attaqués comme approuvant la casse par leur silence. Wow! Quel progrès pour la gauche et sa crédibilité, aux yeux de plus de gens que parmi tout l'ensemble de nos groupes distincts (voire sectaires)! Tout ça à cause de ce sacro-saint respect de la diversité des tactiques, quitte à ce que ces tactiques se nuisent l'une l'autre!

Et à lire une certaine personne dans votre groupe, interviewée récemment dans la nouvelle revue À Babord (septembre 2003), faudrait que le mouvement altermondialisation et l'ensemble des progressistes continuent à fermer leurs gueules lorsque les débordements de certaines têtes folles nuisent à tout le monde et à toute la cause! Un chausson avec ça, tant qu'à y être?!?

Que ce soit la faute des médias ou de la police ne change rien : les résultats sont là! Et faut tenir compte de l'opinion publique, parce que c'est pas seulement les progressistes, avec toutes leurs divisions internes, qui changeront les choses. Ah oui, j'oubliais que l'opinion publique, ça, c'est le "Peup'", la "Masse", le "Monde Ordinaire" que certains semblent regarder de haut, et dont d'autres semblent se crisser car ils n'en espèrent plus rien...


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Subject: 
Excuse moi mais me semble que
Author: 
Nicolas
Date: 
Wed, 2003-10-22 09:02

Excuse moi mais me semble que tu me prettes des intentions et des idées que je n'ai pas. Moi tout ce que j'ai fait c'est protesté contre l'amalgame que tu fais entre une émeute punk et la miniministérielle. C'est juste pas pareil pantoute.

En passant, t'as tout faux sur ma personne et mes idées. J'imagine que tes préjugés t'aveugles...


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Subject: 
it's nothing personal Nick...
Author: 
Bouddheur
Date: 
Wed, 2003-10-22 14:00

Je parlai pas nécessairement de toi, on se connait même pas, mais tu sembles défendre l'approche des casseurs. or, j'avais une crotte sur le coeur et je l'ai larguée hier. Des préjugés? Facile à dire... C'est surtout que ma critique est franche, sans complaisance. J'ai déjà été manifester avant. Aujourd,hui, j'ai plus le goût.


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Subject: 
Ouin, je pense que les affairistes et les flics ont compris
Author: 
Bouddheur
Date: 
Tue, 2003-10-21 15:04

Ils pourraient continuer à arrêter les non responsables à la place des responsables d'actes violents afin de semer la bisbille parmi nous.

Kess t'en pense?


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Subject: 
La police fait des arrestatio
Author: 
Nicolas
Date: 
Wed, 2003-10-22 08:52

La police fait des arrestations de masse --et du harcellement ciblé contre ce qu'elle identifie comme des leaders-- depuis très longtemps. La vague actuelle de répression, avec son style particulier, date du début des années 1990 et coïncide avec l'émergence de mouvement sociaux plus radicaux. Elle précède l'apparition de la casse et des black blocs. À mon avis, c'est une erreur de lier les deux... Avec ou sans casse, la stratégie policière est grosso-modo la même face aux radicaux. Le but est simple: empêcher que le mouvement fasse tâche d'huile. Tant qu'on reste dans les limites du socialement acceptable --pétitions, lettres, marches-- ça va mais du moment qu'on va plus loin ça ne va plus (avec ou sans casse). Bien sûr, il faut chercher à rassembler le plus de monde possible, mais la présence d'une masse importante de gens n'est pas non plus le seul garant de la victoire (en témoignent divers mouvements comme le mouvement antiguerre). Pour gagner il faut aussi déranger.


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Subject: 
Faut aussi déranger...
Author: 
Bouddheur
Date: 
Wed, 2003-10-22 13:55

ouin, la casse dérange... au point de rendre les flics, la répression et l'OMC sympathiques au profanes qui voient ça à la télé.

Les flics sont dérangés? bin non : heures supp., nouveaux gadgets, nouveaux budgets...

Les organisateurs et participants des sommets $$$ sont dérangés? La prochains fois, ils iront tout simplement ailleurs, où manifester est impossible ou interdit.

Et puis quelle "victoire", quel bilan, hein? C'est subjectif, me semble. As-tu lu mon long commentaire d'hier, ci-après? Le système récupère vite les tactiques de ses adversaires pour s'en servir contre eux.


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Subject: 
Vraiment?
Author: 
ronny
Date: 
Tue, 2003-10-21 04:08

D’accord.

Parlons de mauvaise foi.

De la tienne plus précisément.

Tu as écrit :

" Car les personnes à qui appartenaient ces voitures ne sont que
des citoyens ordinaires, ni plus méchants ni plus gentils que les
autres, qui travaillent ou qui étudient, qui ont des amis, peut-être
des enfants et qui ont peut-être travaillé très dur pour se payer
ces véhicules. En quoi méritent-ils ce qu'il leur est arrivé?
En faire des symbole du capitalisme sauvage et les assimiler à de
gros méchants riches qui exploitent tout le monde, c'est de la
mauvaise fois. "

Je te met au défi de me citer un seul passage du texte ci-haut les bagnoles cramées sont comparées à " des symbole du capitalisme sauvage. "

Je te met au défi de me citer un seul passage du texte ci-haut où il écrit que les propriétaires de bagnoles ont eu ce qu’ils méritaient.

Et maintenant, je vais répondre à ta question à 150$ :

" Sincèrement, dis-moi comment tu réagirais si j'allais
chez toi et je démolissais ta voiture (ou ta moto ou ton vélo), que
je lançais des cocktails molotov dans tes fenêtres? "

Tu veut vraiment le savoir? Hé bien, je vais te dire : qui que tu sois, ne t’avise jamais de me faire une chose pareille. J’ai en pas de char, j’en ai jamais eu et j’en aurais jamais mais j’ai une bicyclette dont j’ai besoin chaque jour et sans elle je suis effectivement dans la merde. Cependant, c’est plus facile à remplacer qu’un char quand t’es pas assuré et que tu es à faible revenu, pas de problème à reconnaître ça non plus. Tu as totalement raison, je serais hors de moi. Pourquoi? Parce que j’aurai été PERSONNELLEMENT VISÉ. Et c’est ici que je veut faire une distinction qui m’apparaît fondamentale : dans une émeute comme celle du Medley, il n’y avait rien de personnel entre les émeutierEs et les proprios de bagnoles. Et je vais te dire, sincèrement, que si arrivait que ma bicyclette soit massacrée lors d’une émeute (ce qui a peu de chances d’arriver parce que les émeutierEs préfèrent s’en prendre à des objets qui procurent un plus grand défoulement), et bien non, je serais pas en criss après l’émeute. J’accuserait encore toujours cette même société pourri d’être à la source des émeutes passées, présentes et futures. Je serais sûrement déprimé de pu avoir de bicyclette mais je suis assez débrouillard pour m’en trouver un autre dans les jours qui suivront. Je me connaît assez bien pour prédire que c’est exactement comme ça que je réagirais.

Je voulais juste modestement expliquer certaines choses à des gens qui ignorent certaines réalités. Je voulais faire comprendre que toute cette colère n’est pas arrivée de nulle part et n’est pas le seul fait de l’annulation d’un show punk, un événement plutôt banal en soi. Mais j’admet qu’il existe des gens justement trop bornés qui se complaisent dans leur propre ignorance.

Vous ne voyez pas plus loin que qu’est-ce qu’on vous montre. La télé vous montre des punks qui cassent tout. Mais la télé vous montre-t-elle les camions de marde que la police fait manger aux punks à longueur d’année? Non. Est-ce pour ça qu’on vous entends juste quand les punks cassent des chars et qu’on vous entends pas quand les punks mangent des chars?

Si ça avait été show hip hop qui avait tourné en émeute, et c’est même arrivé au même Medley y a quelques années, les activistes politically correct aurait pas traîner dans la boue toute une communauté ethno-culturelle pour ça. Le CMAQ flusherait sûrement les messages dans lesquels on aurait accusé at large " les noirs " d’être fauteurs de trouble. Et ça me ferait pas beaucoup de peine, crois-moi. Pourtant, quand il s’agit des punks, on a moins de scrupules à tous les mettre dans le même panier, à faire des amalgames généralisateurs, discriminatoires et ostrasicant. Même dans notre merveilleux milieu d’activistes conscientisés. D’ailleurs, tu le fais toi-même dans ton message (et relit toi si tu me crois pas). Est-ce que ça t’importe peu de savoir qu’il n’y avait qu’une minorité de gens qui cassait des trucs dans cette foule nombreuse? Le savais-tu??

Je dis pas que le CMAQ aurait dû te censurer, car je suis pas un adepte de ce genre de méthodes. Je voulais juste moi aussi faire une démonstration qu’il existe " un système de valeurs doubles " parfois même à des endroits où s’y attendrait le moins. (et en passant, quand je parle des deux chartes, je parle de la Charte fédérale et de la Charte provinciale, qui traitent tous deux des droits et libertés fondamentales).

ron


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Subject: 
Je suis totalement d'accord....
Author: 
Skiltt
Date: 
Tue, 2003-10-21 21:18

En effet, selon moi, ce texte du bon sens. Surtout que l'auteur y avait très bien penssé, on a qu'a regarder ce qu'il a répondu au premier commentaire... Et je dois avouer que je pense de la même façon.


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CMAQ: Vie associative


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