Mercredi 15 octobre, au second jour du congrès "Défense Innovation" qui se déroule à l'intérieur des murs du célèbre Château Frontenac à Québec, quelques centaines de manifestants ont décidé de dénoncer cet événement qui est un probant exemple de la guerre devenue marchandise dans un système capitaliste. Les manifestants ont même réussi à entrer à l'intérieur de l'édifice, se frottant aux agents de sécurité et aux policiers pris de court.

Mercredi 15 octobre, au second jour du congrès "Défense Innovation" qui se déroule à l'intérieur des murs du célèbre Château Frontenac à Québec, quelques centaines de manifestants ont décidé de dénoncer cet événement qui est un probant exemple de la guerre devenue marchandise dans un système capitaliste. Les manifestants ont même réussi à entrer à l'intérieur de l'édifice, se frottant aux agents de sécurité et aux policiers pris de court.

Tel que lu sur le site web du congrès: "Si vous êtes un décideur d'entreprise privée ou publique intéressé par la défense et la sécurité nationale et par les grands défis technologiques de l'heure, un gestionnaire ou un chercheur soucieux de maximiser les occasions d'affaires et de réseautage, voici l'événement unique en Amérique du Nord auquel vous devez participer... Défense Innovation 2003". C'est ce genre de déclaration qui met le feu aux poudres aux gens pacifistes, ainsi qu'aux militants anti-capitalistes qui y voient l'exemple du capitalisme guerrier, celui qui se nourrit du profit de la vente des armes... La guerre, une occasion d'affaires? Mais bien sûr! Universités, centres de recherches, entreprises et gouvernements ne pouvaient pas manquer ce rendez-vous avec des clients aussi payants!

C'est en fin de journée, à la Place d'Youville, que le rendez-vous fut appelé. Quelques centaines de personnes se sont rassemblées, de différents âges et allégeances, accompagnées d'artistes en théâtre et des porte-parole des coalitions pacifistes de la capitale. Le groupe était animé et a su se faire entendre haut et fort dès son départ, empruntant la rue St-Jean directement vers le Château Frontenac. Prenant de l'avance sur l'ambiance de l'halloween, des gens costumés en clowns militaires sont allés remercier les passants pour leur indifférence, poignée de main chaleureuse, les félicitant pour leur contribution aux guerres et au commerce militaire. D'autres traînaient des cadavres-mannequins, "un-deux-trois cadavres, quatre-cinq-six millions" et autres slogans sans équivoque résonnant entre les murs et dans la rue.

Le centre de recrutement des Forces Armées Canadiennes était sur le chemin... difficile de ne pas s'y arrêter! Robert Turcotte, qui est allé en Irak avec un groupe d'opposants à la guerre, et qui fut un témoin privilégié au début de celle-ci, en a profité pour communiquer à la foule les remerciements du peuple irakien pour tous ceux qui les ont soutenus, notamment ceux qui ont marché pour la paix lors des grandes manifestations de l'hiver dernier.

Arrivé à l'édifice emblématique, le groupe a voulu passer via la rue des Carrières qui passe sous la grande porte cochère, menant vers le Consulat des États-Unis. Un petit contigent policier stationné dans la cour intérieur a subitement pris position et a bloqué la foule sous la porte cochère. Celle-ci n'a pas particulièrement apprécié et a bien voulu forcer un peu la ligne, pour finir par lancer tous les "cadavres" sur les policiers. Cris, insultes, slogans et engueulades se sont entremêlés dans ce moment tendu jusqu'à ce que le groupe quitte environ quinze minutes plus tard, décidant de contourner l'hôtel par la terrasse Dufferin.

C'est à ce moment que quelques manifestants ont découvert une issue pour entrer à l'intérieur de l'édifice, en passant par un petit restaurant près de la terrasse. Une bonne partie du groupe, pancartes, bannières et porte-voix en main, se sont engouffrés par ce passage et ont réussi à se rendre jusqu'à un escalier d'accès menant au hall, jusqu'à ce que des agents de sécurité alertés par les commerçants se précipitent sur place et refoulent le groupe au bas de l'escalier et bloquent les entrées aux autres manifestants encore dehors. Est-ce que les cris dénonciateurs furent entendus de ce lieu par les congressistes? Qui sait, mais toujours est-il que tout le monde est demeuré quelques instants sur place, question justement de se faire bien entendre. Par la suite, les esprits se sont échauffés lors d'une interventions des agents de sécurité, provoquant une robuste bousculade dans un autre restaurant entre eux et manifestants, ces derniers refusant de sortir trop rapidement et dénonçant le fait que leur employeur se soit permis d'abriter ce genre d'événement.

Finalement les policiers ont dû intervenir à nouveau, cette fois de l'intérieur, pour compléter l'évacuation de tout le monde et le groupe a repris sa marche à contresens du traffic et bien escortée de plusieurs policiers, vers une salle sur la Côte D'Abraham ou devait se tenir une série de conférences en soirée, sans oublier de faire une autre pause devant le centre de recrutement...

Voici quelques images relatant ces moments. Cliquez sur une photo pour l'agrandir.

Photos: neonyme