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Pute de rueNicole Nepton, Tuesday, September 9, 2003 - 05:48
Patricia Lamy
Rue Ontario, une femme arpente le trottoir d'est en ouest, d'ouest en est, sous le regard des "bons citoyens" dégoûtés. Vicky travaille. Profession : pute de rue. Le livre : Rue Ontario, à l'angle de Dufresne, une femme arpente le trottoir d'est en ouest, d'ouest en est, sous le regard des "bons citoyens" dégoûtés. Vicky travaille. Profession : pute de rue. Elle attend un client, un vingt "piasses" qui lui permettra d'acheter sa dose de cocaïne dans une piquerie. Pour chaque dose, c'est un client qu'elle fera dans une voiture ou dans une ruelle du quartier. Après un long rituel, après un petit buzz, elle retourne dans la rue. Elle en veut plus. Toujours plus. Cela fait trois, quatre jours qu'elle n'a pas dormi... Elle ne sait plus. Elle déambule, elle parle seule. Dans le stationnement de l'église où elle aimait aller, une autre prostituée vient de se faire tuer. Vicky ne rêve pas; elle espère. Elle espère ne pas manquer son hit, espère ne plus se faire battre, espère un sourire des passants, espère un jour trouver l'amour dans les bras d'une femme... Mais elle ne veut pas d'une autre vie. Du moins, pas pour le moment. Elle a décroché. Elle vit son trip : elle vit la rue. Dans l'univers de Pute de rue, où les victoires se mesurent en "bons" clients et en hits réussis, la réalité, c'est compter les yeux au beurre noir, les nez cassés et les overdoses; c'est l'ici et le maintenant. C'est peut-être, aussi, envers et contre tout, une façon d'investir des espaces de soi jusqu'alors inexplorés. L'auteure : Roxane Nadeau signe ici un premier roman, à caractère autobiographique, qui révèle une voix puissante et résolument nouvelle. Connaissant la vie sur la rue, cette jeune femme courageuse milite pour les droits des travailleuses du sexe. Lancement de Pute de rue : le 16 septembre 2003 à 17h, au Cheval Blanc, 809 rue Ontario est, Montréal Éditions : Les Intouchables. Prix : 14,95$. NB : "...Alors. Alors, désamorcer les bombes et nous écouter. Reconnaître que la violence doit cesser, reconnaître que même dans nos histoires d'horreur on a nos bons coups et que, veut veut pas, ces histoires terribles, ce n'est pas la majorité. Il y en a plein de belles histoires, plein. Et plein de quotidiens bien simples, de métro boulot dodo. Et oui. Reconnaître que nous savons ce qu'il nous faut. Puis, peut-être s'asseoir ensemble pour avancer, mes soeurs
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