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Cynisme et opportunisme syndical...

Nicolas, Friday, August 8, 2003 - 16:06

Nicolas

Malgré les beaux discours sur la solidarité, il arrive encore trop souvent que l’on soit témoin d’un cynisme et d’un opportunisme syndical assez décourageant. Prenons la FTQ, par exemple, cette dernière organisation se farcie aujourd’hui d’un communiqué se félicitant du peu de membres de la centrale en grève ou en lock-out ces jours-ci.

348 syndiqué-e-s FTQ en conflit

Il y a en ce moment 348 syndiqué-e-s membres de la FTQ en conflit dans 7 entreprises nous annonce le secrétaire général de la centrale, M. René Roy. Pour lui, c’est une occasion de se réjouir et de se péter les bretelles : « ce nombre est l'un des plus bas enregistrés à la FTQ depuis plusieurs années et l'on peut s'en féliciter. Cela indique que, dans la situation économique actuelle, nos syndicats arrivent à négocier de bons contrats de travail sans avoir à recourir à la grève ou à subir de lock-out », dit-il.

Ce que l’honorable syndicaliste oublie de dire, c’est que, d’après le Ministère du Travail du Québec, il y a 2 555 autres syndiqué-e-s en conflits dans la province en plus des 348 membres de sa centrale. C’est énorme! Et c’est un pur hasard si cet été les grands groupes de travailleurs et de travailleuses en grève, comme ceux et celles de la brasserie Labatt à Montréal (950 membres de la CSN), ou en lock-out, comme les employé-e-s de garage de Québec (850 membres de la CSD), ne sont pas membres de la FTQ.

Plus de 500 000 syndiqué-e-s sont membres de la FTQ. C’est honteux dans ce contexte de se vanter de n’avoir que 348 membres en conflit quand d’autres centrales plus petites en ont beaucoup plus. La CSN,par exemple, (275 000 membres) a 1 342 membres en conflit et la CSD (60 000 membres) en a 1 172. Ne serait-il pas plus pertinent de ce montrer solidaire de ces gens là?



Subject: 
Corporatisme et grandes centrale syndicale
Author: 
Eric
Date: 
Sat, 2003-08-09 10:46

C'est pour ça que je n'ai pas une opinion très favorable envers les grandes centrale syndicale. Ces centrale ne font trop souvent que défendre l'intérêt de leur membres parfois au détriment des autres travailleurs et de la population. Ça sent le corporatisme à plein nez. Je n'ai rien contre le syndicalisme, lui-même. C'est le corporatisme qui me dérange.


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Subject: 
Un cercle vicieux
Author: 
Nicolas
Date: 
Mon, 2003-08-11 08:56

Le problème c'est qu'on est face à un cercle vicieux... En effet, si les syndicats se fédèrent et s'unissent, c'est, entre autre, pour combattre le corporatisme et faire vivre une solidarité inter-professionnelle. Sauf que... On sait très bien que dans les faits les leaders sont corpos à fond (comme une bonne partie de la base, d'ailleurs). L'aventure du syndicalisme autonome --comme les fonctionnaires ou les infirmières-- n'est pas une option, à moins d'être dans une profession très fortement syndiquée et massive (bref, dans le public). La plupart des syndicats ne peuvent tout simplement pas se passer des 'services' des centrales (juridique, fonds de grève, solidarité, communication, formation, etc.). J'imagine que pour rompre le cercle vicieux, ils faudra que les syndiqués eux-mêmes se mobilisent et se prennent en main...


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Subject: 
T'as raison
Author: 
jplarche
Date: 
Mon, 2003-08-11 09:10

Dans la vraie vie, il faut néanmoins pas minimiser le rôle que les membres ont à jouer. Combien de fois entend-on des gens syndiqué-es parler en mal contre leur syndicat mais ne rien revendiquer ni même se pointer dans leurs assemblées générales. Vrai qu'il y a des syndicats corrompus jusqu'à la moëlle qui vont jusqu'à dire que leurs membres les plus jeunes qu'ils ne sont justement pas des membres... Ça c'est illégal, c'est donc un autre débat !

Mais règle générale, il suffit que les travailleuses et travailleurs se mobilisent pour que la direction de leur syndicat se doive de les entendre au risque de perdre le contrôle... C'est cette conscience d'eux-mêmes et du pouvoir véritable qui sommeillent en eux que les travailleurs doivent découvrir je pense. Je pense bien que ton commentaire contribue, à sa modeste manière, à brasser la cage.


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Subject: 
Ne pas s'illusionner non plus...
Author: 
Nicolas
Date: 
Mon, 2003-08-11 12:54

"Il suffit de se mobiliser". C'est facile à dire pour moi (et peut-être pour toi aussi), je n'ai eu à le faire que dans le mouvement étudiant et les groupes communautaires. C'est vaguement plus long et ardu dans le mouvement ouvrier (si j'en crois mes copains et copines qui sont syndiqué-e-s et ont été frustré-e-s dans leur volonté de mob et de changement).

À la limite, si t'as 'la chance' d'être dans un syndicat 100% québécois, ça peut toujours aller. C'est tough, mais la majorité des syndicats CSN, CSD, CSQ et cie sont démocratiques (sclérosés des fois mais pas mal toujours démocratique). Il y a une assemblée générale, elle est souveraine, etc. Même à ça, il y a de la résistance. Sauf que c'est pas le cas dans tous les syndicats. Des fois c'est juste structurellement impossible (ou presque). Sans prendre le pire exemple possible (les Teamsters où les 'agents d'affaires' locaux sont désignés par l'exécutif national) il est évident que la structure des syndicats internationaux (ceux de l'AFL-CIO affiliés à la FTQ) ne favorisent pas la démocratie et la mobilisation. Prend un syndicat comme les TUAC, il y a 40 000 membres au Québec répartis dans... 16 locaux! À Québec, c'est le local 503 qui mène, ils ont 9 000 membres entre Trois-Rivière et Gaspé. À Montréal, il y a le 500R qui regrouppe... 25 000 membres! T'imagine la démocratie...


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Subject: 
je te l'accorde
Author: 
jplarche
Date: 
Mon, 2003-08-11 13:10

Je te l'accorde.


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Subject: 
Il faut être plus solidaire que jamais...
Author: 
Anonyme
Date: 
Wed, 2003-08-13 14:44

Il est évident que les propos tenus par M. Roy peuvent être offensants pour les autres travailleurs qui sont en conflits de travail et dont leurs syndicats ou leurs centrales syndicales n'ont pas les ressources que la FTQ.

Cependant, il faut espérer que cela ne lancera pas une nouvelle tendance syndicale qui consiste à ne regarder que dans sa cour, car il ne faut pas oublier, que l'élection du PLQ au printemps dernier est précurseur à de grands défis, puisque le gouvernement songe à amender l'article 45 du Code du travail, ce qui aurait pour effet de faciliter la sous-traitance.

Il faudra alors, que les centrales syndicales se montrent plus solidaires des autres afin de faire face aux défis qui sont devant nous.


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