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Le gouvernement est-il élu pour gouverner?

Louis-Serge Houle, Friday, June 27, 2003 - 09:45

Jacques Létourneau

Réagissant au discours sur le budget du gouvernement du Québec, Jacques Létourneau, secrétaire général du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN) explique que depuis le premier accord de libre-échange, en 1989, les gouvernements provinciaux et fédéral ont considérablement réduit leurs champs d'intervention.

Un gouvernement est-il élu pour gouverner?
Jacques Létourneau
Secrétaire général du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN)

«Plutôt que de nous demander ce que l'État peut faire pour nous, demandons-nous ce que nous pouvons faire sans lui.» En détournant le sens de la célèbre déclaration du président Kennedy, lors du discours sur le budget, le ministre Séguin aura finalement posé la bonne question: un gouvernement est-il élu pour gouverner? La question n'est pas sans intérêt car depuis la signature du premier accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, en 1989, les gouvernements provinciaux et fédéral ont considérablement réduit leurs champs d'intervention.
Autant dans la répartition de la richesse, à travers les services publics et les programmes sociaux, que dans le développement des régions, l'action des gouvernements a toujours diminué.

En agissant ainsi, nous constatons que le gouvernement du Québec s'est inscrit dans la mouvance de la mondialisation économique, répondant ainsi aux exigences des multinationales, l'objectif étant de faciliter les investissements et d'élargir les possibilités de commerce en diminuant ce qu'elles considèrent être des entraves à leur quête de profit, comme les normes environnementales ou celles sur le travail.

C'est aussi pour cela que les multinationales exercent des pressions sur les gouvernements afin que ceux-ci leur rendent accessibles les services et la production de biens assumés par les pouvoirs publics. Les entreprises veulent par exemple que les services de santé, la production et la distribution de l'électricité ainsi que les garderies deviennent des activités commerciales afin, bien entendu, d'en tirer profit. En effet, avant toute chose, elles les considèrent comme un gigantesque potentiel de profit.

Les ententes commerciales
Alors que les politiques économiques des Thatcher et Reagan ont propulsé les nations dans une ère résolument libérale où tous les rapports sont régis par le sacro-saint marché, au Canada, c'est le gouvernement conservateur de Brian Mulroney qui, le premier, a appliqué ces principes lorsqu'il a signé la première entente de libre-échange avec nos voisins du Sud.
Un an plus tard, les conservateurs réformaient pour une première fois le régime d'assurance chômage. Aujourd'hui, au terme de plusieurs réformes, notre régime produit sensiblement les mêmes bénéfices pour les chômeurs que celui qui existe aux États-Unis, malgré des surplus de 45 milliards volés par le gouvernement canadien pour éponger la dette.
Ce n'était pas un hasard si les premières réformes fiscales, qui ont diminué la part versée par les entreprises dans les revenus globaux de l'État, ont été mises en place alors que débutait la négociation de cet accord, au milieu des années 80. Nous ne le savions pas encore, mais il était clair que cette entente allait beaucoup plus loin que la libre circulation des marchandises entre nos pays. Se privant de sources de revenus, l'État ne pouvait que moins gouverner.
C'est ce que nous a démontré l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) signé en 1994 par le Canada, les États-Unis et le Mexique. Avec l'ALENA, c'est devenu plus évident, les gouvernements allaient moins gouverner et les entreprises, surtout les plus grandes, prospéreraient davantage.
Le fameux chapitre 11 de cet accord allait diminuer considérablement le pouvoir des États de légiférer et de protéger la qualité de vie des citoyens. Comme on le sait, en vertu de ce chapitre, les entreprises qui ne sont pas canadiennes peuvent poursuivre les gouvernements provinciaux et fédéral si ces derniers votent des lois ou des normes qui limitent, selon l'opinion de ces entreprises, leur capacité de faire du profit. Il y aurait actuellement plus d'une douzaine de poursuites contre le Canada ou les provinces, totalisant pas moins de dix milliards.
De plus, l'ALENA, qui est un processus permanent de négociation, introduit la notion de «traitement national» selon laquelle le gouvernement doit accorder le même traitement aux entreprises étrangères et aux entreprises canadiennes : mêmes lois, mêmes impôts versés, mêmes subventions.
Un pouvoir étatique diminué
La capacité du gouvernement québécois d'appuyer un secteur économique donné pour soutenir le développement d'une région ou d'une entreprise d'ici en difficulté n'est plus du tout la même car les entreprises étrangères peuvent exiger la fin du versement des subventions en prétextant la concurrence déloyale. Les annonces du nouveau gouvernement libéral vont d'ailleurs dans ce sens, soit celui de diminuer le soutien au développement régional.
Dès 1995, un an après la signature de l'ALENA, le gouvernement québécois, dirigé par un autre conservateur, Lucien Bouchard, sabrait dans les programmes sociaux, réduisant l'accès à l'aide sociale, et dans les services publics de santé et d'éducation. Ce faisant, il répondait aux impératifs édictés par cet accord commercial.
En effet, l'ALENA, que l'on veut maintenant étendre aux 34 pays de l'hémisphère (Cuba étant exclu) dans une vaste zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), vise à privatiser et à libéraliser, en établissant le prix du marché à tous les produits et services qui ont été fixés à partir de critères sociaux (services publics, eau, garderie à 5 $ par jour); à déréglementer, par exemple les lois du travail en permettant davantage de sous-traitance; enfin, à assouplir les politiques sociales et les programmes sociaux.
Le conflit sur le bois d'oeuvre répond également à ces diktats. En effet, les entreprises états-uniennes souhaitent la fin du régime des terres publiques au Québec ; elles veulent libéraliser la gestion de la forêt et les droits de coupe. Le journal Les Affaires a fait état des inquiétudes de l’industrie forestière au fait que « Jean Charest s’apprête à accorder aux Américains un droit de regard sur la manière dont les droits de coupe sont évalués dans la province. »
C'est ainsi que les accords commerciaux comme l'ALENA, autant que celui visant à créer une zone de libre-échange des Amériques, remettent en question le rôle de l'État et la mission sociale des gouvernements. C'est bien ce que nous ont annoncé le ministre Séguin ainsi que le premier ministre Charest, un autre ex-conservateur, dans son discours inaugural. Lorsque les porte-parole de l'État du Québec déclarent que le gouvernement gouvernera moins, ils répondent au désir des acteurs de la mondialisation de leur laisser les coudées franches pour brasser leurs affaires.
À Montréal, les derniers conflits de travail, de Vidéotron au Holiday Inn Midtown en passant par Câbles d'acier de Pointe-Claire, ont porté sur la sous-traitance. Voilà maintenant que Bombardier et Labatt exigent plus de souplesse de leurs travailleurs pour faire appel, à leur tour, aux sous-traitants. Quels intérêts le gouvernement Charest sert-il en annonçant une réforme de l'article 45 du Code du travail pour permettre davantage de sous-traitance ?
Au Conseil central du Montréal métropolitain (CSN), nous nous opposons aux annonces gouvernementales, non pas seulement parce qu'elles remettent en question un quelconque «modèle québécois». Le gouvernement de Lucien Bouchard l'avait fait bien avant celui de Jean Charest par des coupes draconiennes. Nous sommes inquiets parce que, à 18 mois de la conclusion souhaitée par les chefs d'État des Amériques pour la signature de l'entente créant la ZLEA, les attaques se font plus virulentes que jamais contre le genre d'État que nous voulons : un État capable de bien répondre aux besoins de sa population avec, à sa tête, un gouvernement qui met en oeuvre des politiques qui permettent une véritable redistribution de la richesse et le développement des régions.
Bref, un gouvernement qui gouverne dans le sens des intérêts de sa population et pas seulement de ceux des grandes entreprises.
Le Conseil central du Montréal métropolitain (CSN) représente plus de 82 500 travailleuses et travailleurs à Montréal, Laval, la Baie James et au Nunavik.

Site du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN)
www.ccmm-csn.qc.ca


Subject: 
Pour un vrai pouvoir au peuple @
Author: 
Anonyme
Date: 
Sun, 2003-06-29 05:16

Un état est un état, c'est-à-dire tout les engrenages de la machine à oppresser, exploité, dominé, réprimé le peuple qui la joyeusement aidé à faire en sorte que l'individu est déposeder de ca propre destiné. On n'a rien a attendre de l'état, il faut que l'humanité devienne enfin adulte et qui prenne donc la responsabilité de prendre en main ca propre destiné. C'est en travaillant collectivement pour un monde meilleur et non pas attente après un missie gouvenemental, que l'ont va changer les choses pour le mieu.

Albator


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Subject: 
Anar-chie!!!
Author: 
Anonyme
Date: 
Mon, 2003-06-30 02:26

Croyez-vous vraiment que l'anarchie serait profitable??? Vous savez moi aussi je suis souvent révolté des décisions que le gouvern-et-ment fait, en ce moment surtout... Mais dites-moi que dans un sytème anarchique les handicapés et les défavorisés de la vie pourrait se nourrir??? Comment pourait-il aller se faire soigner a l hopital si plus personne ne pairait pour ça??? Ne croyez-vous pas que l'anarchie ne ferait que créer plus de clan qui ne vivrerais plus que pour se battre pour survivre??? Certe notre système n'est pas parfait mais l'anarchie ne serait pas une alternative viable en raison de l'égoisme ambiant qui ferait qu'il y aurait encore beaucoup plus de pauvres car il n y aurait de pas de gouvernement pour redistribuer la richesse(assurance-emploi, aide-social, csst, hopitaux...).

Pourquoi ne pas ouevrer à changer le sytème en place plutot que le démolir comme le fait Ici jean Charrie!!! Nous somme prêt... à tout vendre au privé c'est à dire surtout à de grosses compagnies américaines. Mais que veulent les compagnie privées, le profit (vos bien et non votre bien) alors vous pairez moins p-e pour certain service mais le gouvernement remontera le prix de plaque d'immatriculation, les coût de garderie, le cout de l'électricité...

Qui en sera gagnant???

Certainement pas vous et moi car des coupure dans l'éducation, l'environement(l'eau,les forêt) et tout les budget a part maintenant juste la santé mais encore la les pilleurs de charest sous prétexte de pseudo trou budgétaire trouvé par son astrologue monsieur Breton, il fait de la coupe à blanc dans le système social et tout les programe...

Charest peut ben avoir saboter le lac meech...qui est devenu l'accord de charlottetown en raison du raport charest qui avait aussi occasionner le départ de monsieur bouchard pour former le Bloc Québecois et vous connaissez la suite...

Oeuvrons à remanier l'états à notre façon plutot qu'a occasioné sa destruction...
Avec Jean charest aussi la destruction ça fait un bout qu'elle est commencé
"Avant même que l'Accord du lac Meech ne fût soumis à la ratification des provinces, on commença à l'affaiblir à Ottawa, particulièrement dans le cadre du Comité spécial des communes présidé par le député Jean Charest et chargé d'examiner un projet de «résolution d'accompagnement» dont on espérait qu'il rassurerait certaines provinces pour lesquelles l'accord paraissait trop favorable au Québec et insuffisamment sensible aux besoins des provinces moins développées.

C'est en effet dans le rapport Charest du 17 mai 1990 que l'on trouve une vive mise en garde contre tout affaiblissement du pouvoir fédéral de dépenser en matière de bien-être et de développement économique (par. 22). On ne s'étonnera pas que même Robert Bourassa ait tenu à déclarer que certains principes du rapport Charest étaient inacceptables pour le Québec.
http://www.vigile.net/canadaquebec/morinjy2.html

Bravo pour votre article monsieur Létourneau!!!
AHHHH.nonyme


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Subject: 
re a ahhhnonime
Author: 
Anonyme
Date: 
Tue, 2003-07-01 15:00

Ca c'est le jenre de mentalité qu'a ahhhnonime qui dit que les humains sont fondamentalement mauvait et qu'il faut donc le tenir en lesse, c'est des plus méprisant pour son prochain et il ne peut en résulté une optique humaniste.
L'anarchisme prone elle, la solidarité,l'égalité,la démocratie direct,l'autogestion, qui est a mon avis beaucoup plus porteuse d'espoire que ce réformisme haineus.

Anarchistement votre, Albator


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Subject: 
L'hommes n'est pas nécéssairemt mauvais.....
Author: 
Anonyme
Date: 
Thu, 2003-07-03 01:15

L'hommes n'est pas nécéssairemt mauvais, ouais on est d'accord mais dis moi que les gens ne sont pas maintenant et de plus en plus individualiste ou sectaire??? Oui l'humain peut-être foncierement bon, mais il n'a pas été conditioné à ça!!! pourquoi??? on nous enseigne tout jeunes les "BIENFAITS" de la con-pétition et non celles de la collaboration. Imagine, y en a même pour dire que la guerre s'est bon p-c-q ça fait progresser la science...

Pour que les gens accepte ces mensonges et autre choses...

L'individualité perdra l'humanité!

Nous avons besoin d'une forme de gouverenemt qui nous represent et non l'anar-chie!!! Car l'anarchie c'est pas ce qu'on vit mon potte!!!
Car qui croit tu qui domine le gouverenement???


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Subject: 
D'accord evec Albator
Author: 
batiste
Date: 
Sun, 2003-06-29 08:12

D'accord avec Albator...

Être gouverné est la plus haute expression de l'oppression comme l'anarchie est, disait Elisée Reclus, "la plus haute expression de l'ordre".

Des gens qui de toutes evidences ne me representent en rien n'ont aucune legitimité a agir comme tel. L'État fort et centralisateur, même choisi par les urnes, est une prison pour ces citoyens.

Seules les communautés autogérées et affinitaires dans lesquels les decisions émanent du consensus sont porteuse de democratie au sens non-détourné du terme.

Comme disait Henry D. Thoreau dans le paragraphe qui ouvre sa sublime Desobéissance Civile: "Le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins."


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