MONTREAL, le 19 juin - Réagissant en point de presse aujourd'hui, à la suite des propos du ministre Pierre Reid relatifs à la réforme au secondaire, la présidente de la Centrale de syndicats du Québec (CSQ), Mme Monique Richard, furieuse, a déclaré : "Le ministre annonce, entre autres, la création d'une table de pilotage pour cette réforme. Ce qu'il annonce en fait, c'est un avion plein de pilotes (les administrateurs), mais sans mécaniciens, sans agents de bord, sans préposés à la billetterie. Mais où s'en va donc cet avion? La réforme au secondaire, pas plus que celle qui se réalise présentement au primaire, ne peut se faire sans le personnel enseignant, le personnel professionnel et le personnel de soutien. C'est inadmissible de ne considérer leur présence d'aucune façon dans les lieux de décision. Plus que cela, c'est irresponsable".

Mme Richard a particulièrement réagi aux propos du ministre Reid qui a dit dans son discours : nul n'est assez intelligent pour comprendre toute la complexité de la réforme et de son évolution; seul un ensemble d'intelligences en réseau, celle des différents partenaires de la réforme, peut arriver à comprendre la complexité de la réforme et favoriser son évolution vers le succès . A cela la présidente de la CSQ a répondu : "S'ils ne sont pas assez intelligents pour la comprendre cette réforme, qu'ils se tournent donc vers ceux qui doivent l'appliquer depuis trois ans et qui auront à le faire dans les années à venir. Nous savons ce qui se passe, nous savons ce qui manque, et nous savons où les jeunes doivent aller".

La CSQ estime que M. Charest en est déjà à trois mensonges en ce qui concerne l'éducation, et ce sur la base du discours inaugural. "D'abord, il a dit faire de l'éducation une priorité. Or, depuis le dépôt du budget, nous avons la preuve que ce n'est pas le cas. Ensuite, il veut contrer le décrochage dans 5 ans. Comment y arrivera-t-il en ne mettant pas les sommes nécessaires? Comment y arrivera-t-il quand la Fédération des commissions scolaires envisage de couper 1 500 postes de professionnels qui sont absolument nécessaires pour contrer le décrochage? Enfin, il veut être un gouvernement de démocratie et de transparence. Pour la démocratie, on repassera quand il n'y a pas de consultation et pas de représentation du personnel dans un milieu comme celui de l'éducation. Et pour la transparence, c'est par les médias que nous avons appris, par exemple, les intentions du Ministre ce matin touchant la réforme du secondaire! Cela devrait suffire, non? !", a conclu Mme Richard.