QUEBEC, le 13 juin - "A la lecture du Budget 2003-2004, je me demande de quelle façon le président de la Société des alcools du Québec, Louis Rocquet, va trouver les 30 millions de bénéfices additionnels que lui impose le budget Séguin. Le budget Marois 2003-2004 prévoyait déjà une augmentation de 10 millions et le budget Séguin y ajoute un autre 20 millions supplémentaires pour des bénéfices anticipés de 570 millions.", a déclaré le président du syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ), M. Martin Charron.

M. Charron s'est dit perplexe, inquiet et déçu du premier budget éguin.

Perplexe, parce que ces 30 millions exigent environ 125 millions en revenu supplémentaire à la SAQ. Inquiet, car il se demande qui va payer la facture économique et sociale de cette contribution de la SAQ pour résorber l'impasse budgétaire. Le client par une augmentation substantielle des prix? Ou la population par l'augmentation des effets néfastes reliés à la consommation de l'alcool, particulièrement chez les jeunes adultes et les adolescents. En appui à ses propos, le président du SEMB a cité une récente étude de l'Institut national de santé publique du Québec, mars 2003, qui s'interrogeait sur les nouvelles pratiques incitatives de commercialisation de la SAQ sur l'augmentation de la consommation de l'alcool.

Déçu, car le gouvernement Charest lorsqu'il était dans l'opposition réclamait à grand cris une enquête publique sur la gestion de la SAQ du tandem Gaétan Frigon et Jean-Claude Gagnon. Enquête qui ne semble plus être une priorité pour le nouveau gouvernement. Le président du SEMB-SAQ trouve que le ministre Séguin, ministre responsable de la SAQ, parle de clarté et de transparence sans prendre les moyens pour les atteindre. "Je réclame donc une enquête publique sur la gestion de la SAQ sous la gouverne Frigon-Gagnon afin de faire toute la lumière et de déterminer les causes exactes de la rentabilité déficiente de la SAQ".

Monsieur Charron a de plus précisé que le succès commercial de la SAQ est le fruit du travail acharné de ses membres. Par conséquent, il refuse l'idée que ces derniers soient les boucs émissaires des erreurs de gestion du tandem Frigon-Gagnon. "Si le gouvernement cherche à nous faire porter l'odieux de leur manque de courage politique, il va trouver sur son chemin une farouche opposition".

Le président du SEMB a aussi rappelé que son syndicat est à l'origine de la syndicalisation dans la fonction publique et qu'il a toujours été un syndicat militant et combatif. "Nous avons, entre autre, combattu avec brio et efficacité la tentative avortée de privatisation de la SAQ par le Parti Québécois, en 1985".

Le syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ) représente 3 900 employé(e)s dont la grande majorité se retrouvent en succursales. Le SEMB SAQ est un syndicat indépendant et n'est affilié à aucune centrale syndicale.