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Les syndicats de profs contre l’introduction de frais de scolarité au cegepNicolas, Friday, June 6, 2003 - 14:12 (Communiqués | Education)
FNEEQ et CSQ
Deux des trois fédérations syndicales de profs de Cegep ont réagis aujourd'hui aux propos de la Fédération des cegeps (patronat) qui disait qu'il faudrait introduire des frais de scolarité au collégial. Voici les communiqués de la FNEEQ et de la CSQ. --- La FNEEQ-CSN s'oppose vigoureusement à l'établissement de frais de scolarité au collégial MONTREAL, le 6 juin - Réagissant aux propos du président de la Fédération des cégeps rapportés dans un article paru dans le journal Le Devoir de ce jour, monsieur Pierre Patry, président de la FNEEQ-CSN, s'inscrit en faux et affirme que la solution aux problèmes de financement des cégeps ne passe pas par l'établissement de frais de scolarité. "La FNEEQ-CSN s'opposera farouchement à toute mesure impliquant des frais de scolarité pour les étudiantes et les étudiants du réseau collégial" indique Pierre Patry. Pierre Patry rappelle que la création des cégeps à la fin des années soixante aura permis de hausser de façon remarquable le taux de fréquentation à l'enseignement supérieur. Deux facteurs expliquent plus particulièrement ce phénomène : d'abord une répartition sur l'ensemble du territoire québécois et ensuite la gratuité des études. L'introduction de frais de scolarité au collégial risque de compromettre l'accessibilité aux études supérieures et de tels frais peuvent s'avérer contre-productifs pour la société québécoise. Le rôle primordial joué par les institutions collégiales dans les régions a été maintes fois démontré. De plus, monsieur Patry souligne que les cégeps constituent la porte d'entrée dans les universités. Le président de la FNEEQ-CSN ne nie aucunement les problèmes de financement des cégeps. Il rappelle les lourdes compressions imposées à ce réseau de 1994 à 1999, puis souligne que la phase de réinvestissement amorcée à la suite des engagements du Sommet du Québec et de la jeunesse n'a pas réussi à combler le manque à gagner. Cependant, pour la FNEEQ-CSN, la solution aux problèmes de financement des cégeps ne réside pas en l'établissement de nouveaux frais de scolarité. Le budget que le gouvernement libéral s'apprête à déposer le 12 juin prochain sera fort révélateur de ses intentions. Il nous démontrera bien si le Parti libéral entend faire de l'éducation une priorité, comme il le prétend. Si cela est le cas, le gouvernement devra accorder un financement adéquat à tous les ordres d'enseignement, y compris le réseau collégial. La FNEEQ-CSN est l'organisation syndicale la plus représentative de l'enseignement supérieur au Québec. Elle représente 23 500 membres répartis comme suit : 14 000 enseignantes et enseignantes de cégep (soit près des deux tiers des profs de cégep), 8 000 chargées et chargés de cours dans les universités (soit la vaste majorité) et 1 600 enseignantes et enseignants dans les établissements privés. ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ Déclaration du président de la Fédération des cégeps - La CSQ et ses trois fédérations de collèges très inquiètes pour l'avenir du réseau collégial MONTREAL, le 6 juin - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses trois fédérations du collégial, la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC), la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC) et la Fédération du personnel de soutien de l'enseignement supérieur (FPSES), réagissent fortement aux propos du président de la Fédération des cégeps, M. Gaétan Boucher, publiés ce matin dans le journal Le Devoir. La CSQ rappelle que la situation qui prévaut actuellement dans les collèges est extrêmement fragile. Les baisses d'inscriptions, particulièrement en région, ont de quoi sonner l'alarme pour l'avenir de l'enseignement supérieur au Québec. En lançant cet avertissement au nouveau gouvernement à la veille du dépôt du budget, la CSQ est persuadée que M. Boucher commet une très grande erreur et crée un vent de panique dans tout le réseau et, particulièrement, chez les jeunes. "C'est une très mauvaise stratégie que celle utilisée par M. Boucher. Quel message croit-il envoyer aux jeunes qui s'apprêtent à se diriger vers les collèges ? Des déclarations comme celle d'aujourd'hui ne feront que dissuader les jeunes qui hésitent encore à entrer au cégep pour différentes raisons, notamment l'aspect financier", s'insurge la présidente de la CSQ, Mme Monique Richard. La Centrale abonde dans le sens de la Fédération des cégeps quant au réel problème de sous-financement que vit le réseau depuis les compressions de 1994 et dénonce également le manque d'argent alloué aux collèges. "Bien entendu, nous ne pouvons qu'être d'accord avec les constats de sous-financement et nous le déplorons sur toutes les tribunes depuis des années, mais nous sommes convaincus que d'envisager l'imposition de frais de scolarité dans les cégeps est la pire chose à faire", affirme Mme Richard en rappelant le consensus des Etats généraux sur l'éducation quant à la nécessité, pour l'avenir du Québec, de maintenir une formation gratuite et universelle. D'un autre côté, la Centrale affirme que les déclarations de M. Boucher, si elles ont des ambitions réelles et n'ont pas été lancées uniquement comme avertissement, remettent en question le fondement même du réseau collégial québécois. Les trois fédérations représentées par les présidents, Mme Marie Racine de la FPSES-CSQ, M. Reginald Sorel de la FEC-CSQ et M. Jean Ouellet de la FPPC-CSQ, sont inquiètes. "Le réseau a été fondé pour donner accès au plus grand nombre à la formation supérieure, universelle et gratuite, partout dans la province, peu importe le revenu des familles. Si on remet en question cette vocation, on remet en question l'existence même des collèges", déplorent-ils. Finalement, la CSQ et ses trois fédérations affiliées du réseau collégial souhaitent que les acteurs du milieu, y compris la Fédération des cégeps et les directions de collèges, se mobilisent pour contrer le vent de compressions et ses effets pervers qui soufflent sur le réseau présentement. Les trois fédérations du réseau collégial de la CSQ représentent près de 6000 travailleuses et travailleurs répartis dans 38 collèges aux quatre coins du Québec.
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