Montréal et Saguenay, le 5 juin 2003. Aucun doute n’est désormais permis. Tous les indices pointent dans la même direction. La société québécoise sera l’objet dans les prochaines années d’une très rude médecine à la Harris, une offensive néolibérale de grande ampleur dont l’objectif principal est l’affaiblissement des principales fonctions régulatrices de l’État en laminant les acquis sociaux des classes populaires. L’État doit se recentrer sur les hôpitaux et les écoles et laisser la loi de la jungle réguler l’économie.

Le véritable programme libéral, débarrassés de son enflure électorale, s’est d’abord précisé lors du choix et de l’assermentation des ministres. Conviés a une véritable contre-révolution tranquille, une «réingénierie» des fonctions de l’État, le premier ministre mettait en place son bataillon de choc: Reid, Jérôme Forget, Fillion, pour faire la job de bras.
Le discours d’hier affine les perspectives après un conditionnement de plusieurs semaines sur le trou budgétaire de 4.3. milliard. La réaction du Conseil du Patronat et de l’ADQ achève de convaincre: un nouveau parti politique est révélé : le CPLADQ!
Sur le plan de la réorganisation des ministères (inspirés du rapport Facal) et de l’affaiblissement de l’article 45 du Code du Travail du Québec (notamment pour permettre la sous-traitance), le gouvernement libéral poursuit le bel élan de son prédécesseur péquiste, la réthorique social-démocrate en moins. Même continuité du coté de la privatisation de pans entiers du système de santé inspirée en partie par le rapport Clair. Les régies régionales de la santé, une créature libérale, que le gouvernement du PQ avait anesthésiées et commencé à démanteler, seront abolies. Les garderies à 5$ du PQ sont un bel exemple d’une réforme que le gouvernement précédent aurait pu compléter (universalité) mais dont la demi-mesure a alimenté des insatisfactions que la droite récupère aujourd’hui. Quand il n’y a pas de place pour tous, cela ouvre la porte au privé et à l’augmentation des coûts.
Mais là ou ce gouvernement se démarque du précédent, c’est par l’ampleur et la rapidité des mesures: coupures aux CPE et ouverture aux garderies privées, large ouverture à la privatisation dans la santé et les services sociaux, la baisse d’impôt pour les plus favorisés, silence complet du coté du plan de lutte à la pauvreté. La désormais longue bataille des travailleuses du secteur publique et parapublique s’est heurtée à une indifférence complète de la présidente du Conseil du Trésor.
Le PM Charest ne cesse de dire que son parti a «eu un mandat clair pour changer les choses et appliquer son programme». Il ne devrait pas oublier qu’il est appuyé par 32% des électrices et électeurs québécois, si l’on tient compte de l’abstention.
Pour Pierre Dostie et Molly Alexander, porte-paroles de l’UFP, les organisations syndicales et populaires ne doivent rien espérer des habituelles pratiques de lobbying pratiqués en ordre dispersé. L’heure est à la construction d’un vaste front uni contre les politiques néolibérales, l’heure est à la résistance.

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Pierre Dostie V-P et porte-parole,
cel : 418-540-3285 pier...@ufp.qc.ca
Molly Alexander, V-P et porte-parole,
cel : 514-286-0011 moll...@ufp.qc.ca