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La révolution est devenue réactionnaireAnonyme, Thursday, May 29, 2003 - 20:29 (Analyses)
S. R.
Cette semaine, la féministe française Elizabeth Badinter accordait une entrevue à Marie-France Bazzo au cours de laquelle elle présentait son prochain ouvrage intitulé FAUSSE ROUTE. Elle y dénonce, expliquait-elle le dérapage du victimisme contemporain qui consacre la prétendue supériorité morale des femmes. Avec le changement de génération qui s'amorce dans les domaines de l'enseignement et de la santé, nous assistons à l'amorce d'une révolution de la pensée féminine. Celle pour qui féminisme rime avec marxisme et doit nécessairement s'accompagner d'un vocabulaire martial (lutte, émancipation, libération) cèdent la place. La jeune génération qui dépoussière les "Études féministes" n'en garderont vraisemblablement pas grand-chose. C'est ce qu'annonce Elizabeth Badinter. Le discours qu'on qualifie maladroitement de masculiniste dérange les certitudes qui, depuis trente ans, attendent qu'on les épousette. Le Conseil du statut de la femme qui, ces jours-ci célèbre son trentième anniversaire rappelle un parti révolutionnaire dirigé par un dictateur qui ne s’accroche plus au pouvoir qu’en mettant en pratique les leçons apprises de Machiavel. Le changement imminent et pourrait être dévastateur. En quelques mois seulement, la prise de parole masculine a rejoint une audience importante et suscité bien des réaction dans les médias. Peu habitué à la critique, le discours victimiste est ébranlé et tente de maintenir le statu quo en discréditant la légitimité du discours masculin. L’intransigeance de Fidel Castro évoque celle de Batista qu’il avait renversé et la corruption des deux régimes sont, elles aussi, comparables. La résistance des victimistes contemporaine à la légitime prise de parole masculine rappelle la résistance que les suffragettes avaient surmonté au début du siècle. Le changement annoncé par Elizabeth Badinter est inévitable. Elle rappelle que « les hommes » ne sont pas l’ennemi à abattre mais un partenaire sans la collaboration duquel les révolutions amorcées sont vouées à l’échec. Les victimistes sont le pire ennemi des féministes.
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