Le Front d'action populaire en réaménagement urbain se réjouit que la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse presse à son tour le gouvernement québécois de modifier son Programme cadre d'aide aux municipalités connaissant une pénurie de logements. Dans un avis rendu public aujourd'hui, la Commission demande au ministre des Affaires municipales, M. Jean-Marc Fournier, de rendre les personnes seules et les couples sans enfants admissibles à une aide financière au logement, si elles se retrouvent sans logis le 1er juillet ou à tout autre moment au cours de l'année. Le programme, adopté le 21 mars dernier, réserve cette aide financière, dont le montant varie de 151,50 $ à 247,50 $ par mois, aux seules familles avec enfants à charge.

La Commission vient donc joindre sa voix à celle du FRAPRU et d'autres organismes communautaires, mais aussi de municipalités comme Montréal, Québec et Gatineau qui ont critiqué une telle exclusion. L'organisme rappelle qu'à Montréal, en 2002, les personnes seules ont représenté 40 % des ménages qui ont réclamé de l'aide financière pour se loger, parce qu'elles se sont retrouvées sans logis, le 1er juillet. À Québec, cette proportion était de 70 % et à Gatineau de 26 %.

Pour la porte-parole du FRAPRU, Marie-Josée Latour, «la balle est maintenant dans le camp du ministre Fournier qui, compte tenu de l'urgence de la situation, doit sans plus tarder modifier le programme adopté par l'ancien gouvernement». Selon le FRAPRU, le budget du programme devra pour ce faire être considérablement accru, lui qui n'est que de 3,2 millions $ comparativement à 9,5 millions $ l'an dernier,... alors qu'il doit pourtant s'appliquer à l'année longue et non seulement autour du 1er juillet.

Le maire de Châteauguay a planté sa tente au bidonville

Le FRAPRU est présentement au beau milieu d'une semaine nationale d'actions dont un des objectifs est justement de faire modifier le programme d'aide aux sans-logis.Hier soir, le maire de Châteauguay, Sergio Pavone, est venu planter sa tente au milieu du bidonville érigé par des manifestants sur un terrain vacant de la municipalité. Il y a passé la nuit. Aujourd'hui, des actions ont lieu à Longueuil, Québec et Thetford-Mines. Mardi prochain, le 20 mars, l'organisme rencontrera le ministre Fournier à ses bureaux de Montréal. Les mesures d'urgence seront à l'ordre du jour.