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Captifs... de la pubPML, Thursday, May 8, 2003 - 20:55
Eric Bélanger
Sous prétexte de précarité budgétaire, la Société de transport de Montréal (STM) affirme que la publicité se multipliera dans les stations de métro. La publicité comme source de revenu pour le transport en commun ne date pas d’hier. Le premier service d’autobus de l’île de Montréal, instauré en 1919 et géré par une compagnie privée, comportait déjà les incontournables publicités. Mais sont-elles vraiment indispensables? Sous prétexte de précarité budgétaire, la Société de transport de Montréal (STM) affirme que la publicité se multipliera dans les stations de métro. La publicité comme source de revenu pour le transport en commun ne date pas d’hier. Le premier service d’autobus de l’île de Montréal, instauré en 1919 et géré par une compagnie privée, comportait déjà les incontournables publicités. Mais sont-elles vraiment indispensables? Les usagers de la STM assument environ 45% des coûts reliés à leurs déplacements. Couvrent aussi les coûts la Ville de Montréal (34%), le gouvernement provincial (9%) et l’Agence métropolitaine de transport (9%). La publicité elle, représente 1,2% des revenus de la Société, soit 8,5 millions $ en 2002. Si l’on reporte cette somme sur les revenus amenés par les voyageurs (322M$ en 2002), on obtient le résultat suivant: une augmentation des tarifs de 2,6 % suffirait pour s’affranchir de la publicité — autobus, métros, stations et carte mensuelle inclus — ce qui correspond à une CAM étudiante passant de 25$ à 25,65$. Ces revenus publicitaires comprennent aussi les redevances perçues sur la publicité des abribus et sur l’entente conclue avec le journal Métro. Le journal Métro: donné, mais pas gratuit… La première parution montréalaise du Métro a eu lieu en mars 2001. Depuis ce temps, la bataille pour s’approprier le marché publicitaire perdure avec Quebecor (Journal de Montréal, Ici, Mirror, etc.), qui continue à imprimer quotidiennement 50 000 copies de son Montréal Métropolitain. Depuis le 3 février dernier, Métro a étendu ses tentacules en signant un contrat de distribution dans 66 restaurants McDonald’s de Montréal et des environs, ce qui a fait passer le tirage de 105 000 à 113 000 copies par jour. Ce déferlement de papier amène évidemment des inconvénients pour la STM, comme les 48 incidents et interruptions de service causés par des débris de journaux survenus entre le 1er mars et le 31 décembre 2001. Un montant additionnel de 400 000 $ a dû être prévu au budget 2002 de la STM après l’augmentation de la charge de travail des équipes d’entretien du métro. En décembre 2002, la quantité de journaux recyclés dans les 19 bacs gérés par Métro – 19 bacs pour 65 stations – n’est que d’une tonne pour les 30 tonnes (30 000 kg) de journaux livrés hebdomadairement. La situation est déplorable, des bacs temporaires ayant même été installés en haut de la rampe mobile de la station Université de Montréal. L’exclusivité accordée à Transcontinental jusqu’en 2011 devait rapporter à la STM la somme de 908 000 $ pour les trois premières années, montant passablement rogné par les difficultés rencontrées. Reste à savoir si Médias Transcontinental renouvellera ce premier mandat de trois ans, arrivant à échéance en mars 2004. Le partenariat des abribus Depuis 1986, la STM s’est retirée graduellement de l’installation d’abribus pour transférer le mandat à la firme Viacom Outdoor, division de Viacom – également propriétaire de CBS, MTV, Paramount Pictures, Famous Players, Blockbuster Video, etc. La firme possède l’exclusivité des contrats de publicité sur les abribus dans plus de 40 municipalités à travers le Canada, en plus de gérer au-delà d’un million d’affiches et de panneaux extérieurs de par monde. Cette entente permet à la STM d’économiser environ 420 000$ annuellement en frais de fabrication et d’installation, avec pour résultat que le parc actuel d’abribus compte environ deux abribus Viacom pour un STM. Comme on s’en doute, les artères automobiles les plus achalandées et les quartiers stratégiques sont l’apanage des abribus avec publicité, alors que les anciens abribus de la STM sont déportés à la périphérie. D’ici 2012, 500 nouveaux abribus avec publicité s’ajouteront aux 1 200 actuels, avec l’impact visuel sur le tissu urbain que l’on peut imaginer… Les gains pour la clientèle, quotidiennement au coeur de cette enceinte publicitaire, semblent minimes en regard de la soi-disant obligation de brader lieux et biens publics à des fins mercantiles. L’occupation de notre espace visuel par la publicité est en croissance, mais l’action citoyenne permet d’ouvrir la discussion sur la recherche d’un équilibre «environne-mentalement» sain, visant à accorder une autre valeur à la richesse que représente une telle concentration de population Le texte complet de cette étude est disponible en ligne au: http://www.ql.umontreal.ca/volume10/numero16/societev10n16a.html
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