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SUCCÈS DE L’ASSEMBLÉE PUBLIQUE CONTRE LE RÈGLEMENT SUR LES "AFTER-HOURS" DANS VILLE-MARIE

Anonyme, Tuesday, May 6, 2003 - 15:09

Nicolas Poirier-Quesnel

Montréal, le 29 avril 2003 – Une cinquantaine de personnes ont répondu à l’appel du Comité des résidantes et résidants de l’arrondissement de Ville-Marie pour la tolérance et la convivialité (CORRAV) lors de l’assemblée publique tenue au Centre St-Pierre le 28 avril 2003. L’objectif de cette assemblée consistait à exiger le retrait ou l’abrogation du projet de règlement adopté récemment par le conseil dans le but de restreindre le nombre et les activités des salles de danse de fin de nuit ou after-hours. L’événement, qui se voulait aussi l’occasion de présenter le contenu du règlement à la population et d’offrir l’opportunité à cette dernière de s’exprimer sur la question, est considéré par les organisateurs comme un franc succès.

« Non seulement le projet de règlement prévoit des mesures abusives par rapport à la nature du phénomène des after-hours, mais il ne règlera en rien les problèmes identifiés par le conseil d’arrondissement », a déclaré Yanic Viau, porte-parole du CORRAV. Le CORRAV dénonce l’absence d’étude ou de portait global et réaliste du phénomène des after-hours qui permettrait de prendre une mesure réelle de la situation. Les prétextes invoqués par le conseil d’arrondissement concernant la quiétude des résidants, la santé publique ou la sécurité sont franchement exagérés, voire infondés. « Le refus du conseil d’arrondissement d’assouplir le règlement tel que nous le réclamions reflète une méprise flagrante envers les impacts réels des after-hours. Le conseil se trompe de cible, le véritable problème en matière de bruit et de circulation étant causé le va-et-vient accompagnant la fermeture des bars et discothèques à 3h00 du matin », a ajouté M. Viau. Le règlement représente pour le CORRAV une attaque en règle au droit et à la liberté de disposer de la nuit.

Rappelons que le comité prend la défense des after-hours au nom de la diversité culturelle, du rayonnement international et touristique de Montréal et de la préservation de la mixité sociale qui caractérise l’arrondissement. Les interventions des résidants présents à l’assemblée allaient d’ailleurs dans le sens de la position défendue par le CORRAV. Les rares témoignages dénonçant le problème de bruit et de circulation automobile ciblaient en réalité les bars et discothèques avec permis d’alcool. Le nombre et l’origine géographique des plaintes que le conseil d’arrondissement prétend avoir reçues n’a jamais été rendu public. Un employé du bureau des plaintes de l’arrondissement présent à l’assemblée a même affirmé qu’il n’avait jamais reçu de plainte contre les after-hours durant toutes ses années de service.

Le CORRAV se réjouit de constater l’enthousiasme manifesté par ses membres et sympathisants, dont plusieurs ont profité de la tenue de l’assemblée pour se mobiliser activement contre le règlement. Puisque le projet en question affecte le plan d’urbanisme, ses dispositions sont susceptibles de contestation référendaire. En l’absence de contestation, le projet entrerait automatiquement en vigueur à la prochaine réunion du conseil d’arrondissement, le 6 mai prochain. Or, malgré la complexité et la lourdeur du processus référendaire et l’ampleur des zones concernées, une action ciblée misant sur l’ouverture de registres dans certaines zones stratégiques est envisagée. Rappelons qu’une demande d’ouverture de registre, pour une zone donnée, doit être signée par au moins douze résidants de la zone en question et déposée au bureau d’arrondissement d’ici le 5 mai. Le nombre de signature ensuite nécessaire à la tenue d’une consultation référendaire varie selon la taille de la zone.

Le CORRAV a par ailleurs invité ses membres et sympathisants à assister en grand nombre à la prochaine réunion du conseil d’arrondissement, le 6 mai 2003 au 888, boul. de Maisonneuve Est, 5e étage dès 18h00, afin de profiter de la période de questions réservée au public pour demander la suspension de l’entrée en vigueur du projet. « Malgré l’intransigeance et la méprise incompréhensible exprimées par le conseil d’arrondissement, nous avons espoir qu’il finisse par entendre raison et se montre sensible aux préoccupations de son électorat », a conclu M. Viau.

Contenu du règlement

Le Règlement modifiant le Règlement d’urbanisme (01-282) afin d’ajouter des dispositions relatives à la définition et au contingentement des salles de danse de fin de nuit («after hour»), dont la seconde version du projet a été adoptée le 1er avril, prévoit notamment de restreindre de façon draconienne (à deux établissements seulement) le nombre de salles de danse de fin de nuit dans tout l’arrondissement, d’imposer une distance minimale d’un kilomètre entre elles, de limiter leur superficie à seulement 1000m2, de circonscrire leur localisation aux zones correspondant essentiellement à la rue Sainte-Catherine entre les rues Saint-Mathieu et Papineau, tout en prévoyant le respect des droits acquis pour les établissements existants qui en font la demande (sans possibilité d’extension de ces droits).

Qu’est-ce que le CORRAV?

Le Comité des résidantes et résidants de l’arrondissement de Ville-Marie pour la tolérance et la convivialité (CORRAV) est un regroupement informel fondé en mars 2003. Ce comité ne se veut pas le porte-parole des clients ou des promoteurs des after-hours, mais bien des citoyennes et des citoyens habitant les secteurs concernés par le phénomène et qui considèrent que ces établissements sont nécessaires à la qualité de vie dans leur communauté. L’action du CORRAV consiste à formuler des propositions assurant en définitive l’intérêt collectif de la communauté.

Pour information :
Nicolas Poirier-Quesnel,
attaché de presse (514) 895-3561
Mémoire du CORRAV : corrav.cjb.net

www.corrav.cjb.net


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