Ce sont deux visions et deux méthodes d’actions qui semblent s’affronter actuellement au sommet de l’Autorité Palestinienne. Entre Mahmoud Abbas, soutenu par les occidentaux, qui prône la démilitarisation, et Yasser Arafat qui tente de ménager et l’opinion publique et les groupes armés, le conflit n’est pas terminé. Ceci remettra-t-il en cause le plan de paix ardemment (sic) défendu par Georges W. Bush et ses alliés (l’ONU, la Russie et L’UE), la fameuse « feuille de route », qui prévoit la création d’un État palestinien d’ici à 2005?

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Plus de 2 ans et demi après le début de la 2e Intifada qui a déjà fait plus de 3000 morts, dont 2300 du côté palestinien, les américains tentent de mettre en place un énième plan de paix, celui élaboré en juin 2002 par Georges W. Bush. C’est ce qui explique la nomination de Mahmoud Abbas au poste de premier ministre de Palestine, qui a été créé pour lui d’ailleurs, de manière à contrecarrer l’autorité de Yasser Arafat que le président américain veut éliminer. En effet, c’est une vision totalement différente de celle qui avait cours jusqu’alors dans les négociations concernant le conflit israelo-palestinien que l’on voit se mettre en place actuellement. Georges W. Bush estime qu’il faut en finir avec le terrorisme avant de s’attaquer aux problèmes politiques et sociaux des palestiniens et c’est pourquoi il veut se débarrasser de Yasser Arafat qu’il voit avant tout comme un terroriste puisqu’il est également chef du groupe armé Fatah. Il ne voit pas le terrorisme comme l’expression de problèmes plus larges qu’il faudrait d’abord régler. Et Mahmoud Abbas, qui prône la démilitarisation de la Palestine nous renvoie étrangement à la position de Bush. Mais Yasser Arafat n’est pas encore prêt à se faire évincer. Et c’est donc à une lutte de pouvoir entre les deux personnages au sommet de l’Organisation de Libération de la Palestine à laquelle on assiste ces jours ci.

Yasser Arafat a finalement cédé aux volontés de Mahmoud Abbas mercredi dernier concernant la constitution de son cabinet et la nomination du controversé Mohammed Darlane, ancien chef de la sécurité de la bande de Gaza réputé pour ses méthodes musclées, au poste de la sécurité intérieure. Mais, le conseil législatif palestinien n’a pas encore ratifié cette décision et ne laissera probablement pas Yasser Arafat se faire évincé si facilement. Mais n’oublions pas que les américains ont plus d’un tour dans leur sac…

Cliquez ici pour écouter cette chronique, diffusée sur les ondes de CKRL dans le cadre de l'émission "Matins Distincts" le 23 avril dernier.

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