Montréal et Saguenay, le 1 avril 2003. Cravatés et pomponnés de près, arborant à la boutonnière l'insigne de la paix parce que dans les sondages 70 % des québécois désapprouvent la guerre, nos trois «chefs» ont durement ferraillés pour tirer la couverture. Et vlan, et paf et revlan pendant deux heures jusqu'à ce que l'arbitre siffle la fin du match et que chacun s'autoproclame grand vainqueur pour que les partis envoient leurs communiqués écrits à l'avance...

Nous avons eu droit à un débat entre trois variantes néolibérales: l’une voulant démanteler l’État, la seconde le restreindre à sa mission hospitalière, et la troisième, faignant défendre l’intérêt commun mais préconisant une baisse d’impôt et un déficit zéro. Ses promesses devront se réaliser au prix des coupures que l’on appréhende déjà. En réalité, le PQ applique au compte-goutte la médecine des deux autres.

Les oubliés du spectacle: les exclus, les travailleurs licenciés suite à une fermeture d'usine, les régions en perdition au delà des larmes de crocodile de circonstance. Pas un mot sur la démocratie menacée par la ZLEA et l’ALENA, le pouvoir citoyen, la réforme du mode de scrutin, une véritable asurance-médicaments, le déséquilibre fiscal entre les contribuables et les entreprises, la protection de l’environnement, la lutte à la pauvreté. Exit également l'indépendance du Québec. On a beaucoup parlé de santé. En 1998 aussi, également en 1994... On en parlera demain aussi.

Jean Charest a même appelé à ne pas diviser le vote. Le bipartisme reprend ses droits, faute de proportionnelle.

Les progressistes n'avaient pas droit au chapitre et pourtant ils ont quelques propositions à faire sur la poursuite des affaires de la cité.

Mais pourquoi parler des affaires de la cité ? Nous étions au cirque, pas à l'agora .

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