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Des locataires évincent la Régie du logement à Québec

Anonyme, Tuesday, March 11, 2003 - 14:24

Nicolas Phébus

Québec, 11 mars 2003 - Plus de 300 locataires en colère, d'après les organisateurs, ont procédés symboliquement à l'éviction des bureaux de la Régie du logement lors d'une manifestation à Québec hier après-midi.

La manifestation, organisée par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ - http://www.rclalq.qc.ca), voulait dénoncer les augmentations constantes de loyer que l'on peut observer dans toute la province. La Régie du logement avait été ciblée comme l'une des "responsables des hausses de loyer".

Les manifestant-e-s se sont d'abord regroupé-e-s dans une salle du Centre Lucien Borne, dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, pour déguster une soupe servi par Dada à faim (1), se faire expliquer les tenants et aboutissants de l'action et pratiquer les slogans (des militant-e-s ont également animé-e-s la salle avec des chansons radicales de circonstances). D'une table à l'autre, les membres du Collectif anarchiste La Nuit, qui distribuaient un tract sur la farce électorale (2), pouvaient constater la diversité de la mobilisation et la volonté unitaire animant une partie du mouvement pour le droit au logement. Le RCLALQ avait mobilisé beaucoup plus large que ses rangs, il y avait bien sûr plusieurs piliers du regroupement comme le BAIL de Québec ou l'ALV et la gang de Centre-sud, mais aussi d'autres groupes peu ou pas du tout associés au regroupement comme l'OPDS, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, le POPIR, le Projet Genèse et bien d'autres. Autre fait à noter, les jeunes radicaux côtoyaient les têtes grises, souvent tout aussi radicales d'ailleurs.

La marche s'est ébranlée, sous la neige, sur toute la largeur de la rue Saint-Jean. "Locataires en colère, locataires solidaires", "les locataires évincés, ont le droit de rester dans leur quartier", "on veut signer un bail, pas se retrouver sur la paille", "la priorité d'être logés, passe avant le droit de propriété" et d'autres slogans de circonstances (comme "si toutes les minounes sont listés, pourquoi on le fait pas pour les loyer") étaient repris en coeur. Un autobus suivait pour les personnes incapable d'affronter les côtes du quartier (et il y en a !). En tournant sur René Lévesque, juste après le Centre des congrès, c'est Place Québec. Dans cette horrible tour (que le pouvoir veut agrandir et enlaidir encore plus, si c'est possible), il y a un bureau régional de la Régie du logement. Faut croire que les autorités s'attendaient à ce que des cibles plus "prestigieuses" (comme le parlement ou les bureaux du PM ou bien ceux de la SHQ) soient attaquées parce que personne ne nous attendaient à la Régie (ou alors tout le monde s'en fout de ce que font les groupes populaires!).

Un commando s'est donc engouffré dans la tour, rapidement suivi du reste de la manif, qui a bien rempli le hall d'entrée. Ni les portes de Place Québec, ni celle de la Régie n'ont eu à être forcée, puisqu'elles étaient ouvertes! Pendant qu'un militant lisait un avis d'éviction au préposé, d'autres sortaient des patères, des chaises et une plante verte. Les fonctionnaires, peut habitués à se faire voir comme l'ennemi, étaient sous le choc! Sans doute que dans leur grande "objectivité" et leur proverbiale "impartialité", ils et elles ne conçoivent pas le drame des expulsions vécues par 40 000 locataires par années grâce à eux, ni les délais qui passent du simple au triple selon que l'on soit locataire ou propriétaires. Peut-être la Régie a-t-elle fini par croire les mensonges des propriétaires et se pense "du bord des locataires"?

"Le contrôle des loyer de la Régie est une vraie passoire, explique l'un des permanents du Bureau d'animation information logement (BAIL, l'association de locataires de la capitale), tant et aussi longtemps que les locataires ne refusent pas leur hausses de loyer, les propriétaires ont le champ libre!" Le fait est que l'actuel contrôle des loyers est volontaire et repose sur la détermination des locataires (encore faut-il qu'ils et elles connaissent leurs droits). Ce qui fait qu'actuellement si la Régie propose une hausse de loyer de l'ordre d'un pourcent et demi, la réalité sera plutôt de l'ordre de cinq pourcent. Le RCLALQ revendique donc un vrai contrôle, automatique et universel, des loyer pour éviter que les propriétaires ne profitent des déménagements pour hausser radicalement les loyers comme c'est le cas actuellement.

Indépendamment de cela, ce qui serait assez pour manifester, il faut dire que la Régie s'est elle même offerte à la vindicte des associations de locataires en ouvrant la porte à un assouplissement de son déjà ridicule contrôle des loyers! Pendant que l'on parle de "souplesse" et de "compétitivité" à la Régie du logement, le RCLALQ rappelle que le marché du logement rapporte 6 milliards de dollars par années, argent puisé dans les poches des plus pauvres et fait sur le dos d'un besoin essentiel transformé en marchandise par le marché. Les comités logement promettent de continuer de se mobiliser contre l'assouplissement de la méthode de calcul des loyers et pour le contrôle obligatoire.

(1) Dada à faim est un groupe qui a fait de la distribution gratuite de nourriture végétarienne sa principale forme d'action politique.

(2) http://nefac.northernhacking.org/newswire/display/248/index.php

Site du RCLALQ
www.rclalq.qc.ca


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