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Révolte sociale en Bolivie

Anonyme, Thursday, February 13, 2003 - 18:50

Alexis et Sandra

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Depuis hier le 12 février, la ville de La Paz est secouée par une vague de manifestations et d’affrontements violents. Les manifestations de la population, au départ pacifiques, ont rapidement dégénérées mercredi après 12h00 suite à des affrontements violents entre la police et l’armée. Les derniers bilans font état de 18 morts et de plus de 80 blessés. Plusieurs édifices ont été brûlés et vandalisés dont le palais de la vice-présidence, deux ministères, cinq sièges de partis politiques, une prison, un centre commercial et des dizaines de commerces dans le centre historique de La Paz et de quartiers populaires.

18 février La Bolivie face à la ZLEA

Depuis hier le 12 février, la ville de La Paz est secouée par une vague de manifestations et d’affrontements violents. Les manifestations de la population, au départ pacifiques, ont rapidement dégénérées mercredi après 12h00 suite à des affrontements violents entre la police et l’armée. Les derniers bilans font état de 18 morts et de plus de 80 blessés. Plusieurs édifices ont été brûlés et vandalisés dont le palais de la vice-présidence, deux ministères, cinq sièges de partis politiques, une prison, un centre commercial et des dizaines de commerces dans le centre historique de La Paz et de quartiers populaires.

En effet, suite aux pressions du FMI de réduire le déficit fiscal de 8% aux alentours de 3 %, le président actuel de la Bolivie, Gonzalo «Goni» Sánchez de Lozada a décidé d’augmenter l’impôt des ménages ayant un revenu mensuel supérieur à 800 bolivianos (environ 160$ canadiens). Après l’annonce, dimanche dernier, de la mise en application de ce projet, l’impuestazo, un mouvement de contestation de toutes les classes de la population s’est organisé spontanément.

D’après les économistes et les entrepreneurs, qui s’entendaient sur ce point, le projet de Goni n’était pas réaliste. Imposer la minorité des travailleurs «formels» (en Bolivie, plus de 50% de la population vit de l’économie informelle) ne règlerait pas tous les problèmes. En plus de réduire leur pouvoir d’achat, cela ne représenterait qu’un revenu minime pour rembourser la dette nationale. Considérant les résultats d’une étude réalisée par le Collège d’Économie de Bolivie où ce sont plus de 1200 millions de dollars par année, soit 25 % du budget de 2002, qui se perdent au travers de la corruption, on peut comprendre le sentiment de révolte des travailleurs.

Ce projet fut donc la goutte qui fit déborder le vase : les citoyens n’entendaient pas sacrifier une partie de leurs revenus pour un état qui ne fait rien pour eux. Déjà depuis le mois de janvier, la grogne se faisait sentir dans le pays. Le 13 janvier, une coalition de paysans et de producteurs de feuilles de coca (cocaleros) avait entamé un mouvement de barrages routiers pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail. Des affrontements violents avec l’armée, plus particulièrement dans la région du Chaparé (une des régions productrices de la feuille de coca) ont mené à l’arrestation de plus de 200 personnes et à la mort de 14 d’entre eux. N’étant arrivé à aucune entente satisfaisante, le gouvernement a tout de même réussi à convaincre les groupes de mettre sur la glace leurs moyens de pression jusqu’à la fin février et de s’asseoir pour dialoguer et tenter d’arriver à un accord convenant aux différents partis. C’est sournoisement, sans consulter la population, que le gouvernement a déposer son projet d’imposition. Il n’en fallu pas plus pour mettre le feu aux poudres.

Mercredi, en fin d’après-midi, suite aux affrontements sanglants de la journée, Goni, dans un discours d’à peine deux minutes présenté à la population, a annoncé son recul quant au projet de loi et termina son discours sur ces paroles : « Que Dieu sauve la Bolivie », seul réconfort qu’il trouva à offrir à la population !

Même si le peuple a réussi à faire reculer le gouvernement, il n’est pas pour autant calmé. Les différents groupes contestataires (COB-Centrale Ouvrière Bolivienne, MAS-Mouvement pour le Socialisme, MIP-Mouvement Indigène Pachacutic et le Comité de Défense Populaire) ont appelé à la grève nationale aujourd’hui le 13 février et exigent la démission du président et du vice-président de la république.

Mais Goni n’a pas l’intention de rendre les armes aussi rapidement. Aujourd’hui, jour de grève nationale et à la fois déclarée journée fériée par le gouvernement, le président n’a pas chaumé et avec ses ministres a tenté de trouver une alternative à son projet d’imposition et de mettre fin au désordre social. C’est bientôt qu’on saura si le gouvernement a bien fait ses devoirs et si les exigences de la population seront rencontrées.

Par Sandra Le Courtois et Alexis Rodrigue-Lafleur

Quotidien de La Paz
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