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L'autre monde...L'Amérique Latine

Michael Tremblay, Tuesday, February 11, 2003 - 13:59

Michaël Tremblay

Cet article aborde le dernier Forum social mondial de Porto Alegre inscrit dans un contexte où la gauche latino-américaine est en pleine expansion. Cet article est offert par le journal Le Collectif de l'Université de Sherbrooke.

Pour une troisième année consécutive, des milliers de militants en faveur de l'«altermondialisation» se rejoignaient à Porto Alegre, au Brésil, pour scander la possibilité d'un autre monde à l'occasion du Forum social mondial (fsm).Ils sont plus de 100 000 à s'être rassemblés du 23 au 28 janvier dernier, soit le double de l'affluence de 2002, pour s'opposer au 33e Forum économique mondial se déroulant à Davos, en Suisse.

Alors que 2300 membres de l'élite politique et économique mondiale s'attardaient à anticiper les répercussions sur la confiance des consommateurs d'un conflit armé en Irak, tout le monde militant se mobilisait en Amérique du Sud contre la guerre. Outre cette dernière, ces deux événements rivaux avaient un autre point en commun: Luiz Inacio Lula Da Silva, dit «Lula».

Vive Lula!

Sous l'enthousiasme et la frénésie suscités par l'arrivée de l'ancien dirigeant syndical Lula et de son parti des travailleurs en octobre 2002 à la tête du Brésil, le monde entier voit pour la première fois la pointe de l'autre monde. Depuis son élection triomphale, Lula représente le symbole de la cause sociale en Amérique latine. Lors du forum des autorités locales, en marge du fsm, Mario Soares, ancien président socialiste du Portugal, l'a même comparé aux pacifistes «Gandhi» et «Martin Luther King». Premier homme de gauche élu au Brésil, il est devenu le premier chef d'État à prononcer un discours devant le Forum de Porto Alegre, juste avant son départ pour Davos où, selon ses déclarations, il allait montrer qu'«un autre monde est possible». «Davos doit entendre Porto Alegre», a-t-il souligné.

La gauche en Équateur

En plus de Lula, Lucio Gutierrez, le «candidat des pauvres», vient de se faire remettre le pouvoir par 54,4 % des votants en Équateur. Cependant, l'ex-militaire putschiste ne dispose pas de la majorité au congrès, ce qui rend sa tâche très ardue. Pourtant, il veut suivre une «politique fiscale austère et une politique d'investissement social active» pour combattre la pauvreté qui touche 60 % des douze millions d'Équatoriens, et ce, tout en «voulant donner une plus grande confiance au secteur productif et financier international.» Tout un défi!

Chavez prend part à la fête!

Le président vénézuélien, Hugo Chavez, n'était pas invité officiellement au fsm, mais son passage a créé tout un événement à Porto Alegre. Ce progressiste, aux prises alors dans son pays avec une grève qu'il qualifiait de «sabotage orchestré par l'oligarchie», n'a pu résister à l'envie de s'adresser à tous ces militants sensibles à la cause latino-américaine. Dans sa conférence de presse, il a couvert d'éloges tous les «altermondialistes» présents. «Vous ici et nous au Venezuela, nous essayons de faire advenir une alternative au néolibéralisme qui détruit le monde.» Il a fortement critiqué le Fonds monétaire international (fmi) en citant son bon ami Fidel Castro pour parler de la dette «immorale» qui accable son pays. Il a également annoncé l'instauration prochaine d'une taxe sur les transactions financières au Venezuela (une sorte de taxe Tobin).

Le front latino-américain

La forte montée de la gauche dans ce continent nommé «le nouveau monde» par ses colonisateurs espagnols sème l'espoir partout où la tyrannie et l'inégalité règnent. Depuis la chute de l'Union Soviétique au début des années quatre-vingt-dix, le néolibéralisme a standardisé le monde sous le joug de l'économie de marché, propageant la misère et agrandissant l'écart social sur l'ensemble du globe. Et voilà que dans une Amérique latine oubliée, marginale, détruite par les dettes extérieures et considérée comme en voie de développement, la résistance s'organise. Face à la misère, le changement s'opère. Ignacio Ramonet, rédacteur en chef du Monde diplomatique et cofondateur du fsm, attribue le succès de l'événement aux souffrances que le néolibéralisme a infligées à l'Amérique latine.

«Le moment est venu d'entamer un nouveau cycle en Amérique latine. Il y a eu le cycle de la violence et de la dictature, suivi du cycle du néolibéralisme et des démocraties parlementaires, à présent s'ouvre un nouveau cycle avec l'émergence des partisans des réformes sociales.»

Outre le Brésil, l'Équateur et le Venezuela, plus de cent trente pays furent réunis pour la paix dans la petite ville de Porto Alegre. En plus des groupes de réflexions et des autres débats sur le partage des richesses, le commerce équitable et la démocratie participative, le Forum fut marqué par une grande marche contre les menaces d'une guerre en Irak et s'est terminé par le discours de Lula. Selon Candido Grybowski, l'un des organisateurs du fsm, ce dernier est en train de créer un nouveau climat social et politique dans le monde.

Aujourd'hui l'Amérique… demain l'Inde!

Pour faciliter l'accès au fsm à des entités et des organismes asiatiques et africains, l'Inde sera le prochain pays hôte en 2004. Cependant, la rencontre doit revenir à Porto Alegre en 2005.

Perspectives

Inscrit dans un contexte marqué par l'agressivité belliqueuse des États-Unis et par la croissance et l'élargissement d'un mouvement anti-mondialisation libérale, le fsm est resté fidèle à ses valeurs maîtresses prônant un nouveau monde plus égalitaire. L'éventualité et la pertinence d'une guerre en Irak furent également débattues et unilatéralement rejetées par tous les militants présents à la grande marche contre la guerre et la zlea. Mais, dans l'ensemble, ce forum fut une grande festivité pour accueillir l'autre monde qui naît en Amérique latine, car, oui, un autre monde est possible…

Le site officiel du Forum social mondial de Porto Alegre
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