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Coupable, sans etre coupable: le cas de l'activiste Manuel Almeida

PML, Friday, February 7, 2003 - 13:01

Jaggi Singh

Montréal, jeudi 4 février 2003.

Cet après-midi à la cour municipale, l'activiste anticapitaliste et
facteur montréalais Manuel Almeida, agé de 44 ans, a été trouvé coupable
de bris de condition sur une charge reçue précédemment. Manuel recevra sa
sentence en avril et il est actuellement préoccupé par une possible perte
de son travail; de plus, il pourrait se retrouver dans l' impossibilité de
visiter sa famille en Angola, pays duquel il a émigré il y a plus de vingt
ans.

Montréal, jeudi 4 février 2003.

Cet après-midi à la cour municipale, l'activiste anticapitaliste et
facteur montréalais Manuel Almeida, agé de 44 ans, a été trouvé coupable
de bris de condition sur une charge reçue précédemment. Manuel recevra sa
sentence en avril et il est actuellement préoccupé par une possible perte
de son travail; de plus, il pourrait se retrouver dans l' impossibilité de
visiter sa famille en Angola, pays duquel il a émigré il y a plus de vingt
ans.

Ce qui est particulièrement intéressant dans le cas de Manuel, c'est qu'il
a été trouvé coupable d'un bris de condition surprenant : celui de ne pas
avoir participé à une manifestation, qu'elle quelle soit! Manuel a été
accusé d'une offense après avoir été encerclé par la police lors d'une
rassemblement ayant eu lieu dans un parc du centre-ville le 26 avril 2002;
ce jour-là, l'escouade anti-émeute de la police de Montréal a procédé à
une arrestation préventive massive. Contrairement à d'autres arrestations
massives, une pratique qui est devenue de plus en plus fréquente à
Montréal au cours des derniers temps, dans le cadre de cette opération la
police a agit avant même que la manifestation puisse débuter comme prévu.
Ces actions policières ont été condamnés par de nombreux groupes.

Des centaines de personnes s'étaient réunies dans un parc dans le but
d'écouter de la musique et partager de la nourriture avant d'effectuer une
marche aux flambeaux dans laquelle les organisateurs avaient prévu une
participation de 1000 personnes. C'est la CLAC (Convergence des luttes
anti-capitalistes) qui a organisé ces événements en opposition à la
rencontre des ministres du travail du G8 qui se déroulait à Montréal au
même moment. Manuel participait à la distribution de nourriture dans le
parc en tant que membre du comité-bouffe de la CLAC. Il avait l'intention
de ramasser pour ensuite quitter les lieux avant que la marche ne
commence, cela en accord avec ses conditions. Malheureusement pour lui,
Manuel a été arrêté par l'escouade anti-émeute, puis accusé.

En annonçant son verdict jeudi, le juge de la cour municipale a pris la
peine de citer trois dictionnaires pour vérifier leurs définitions du mot
"manifestation" : Le Robert, le LaRousse et la version canadienne anglaise
du dictionnaire d'Oxford. En se basant là-dessus, le juge a conclu que le
rassemblement, au cours duquel les gens allaient écouter de la musique et
manger de la nourriture, et ce avant même la marche prévue, pouvait
constituer une manifestation. Pour cela Manuel a été trouvé coupable.

Ce qui rend le cas de Manuel encore plus absurde est que précédemment il
avait été trouvé non-coupable dans le cas qui avait mené à l'imposition de
ces conditions de ne pas manifester. Manuel avait été arrêté le 29
septembre 2001 alors qu'il venait de participer à une manifestation contre
le FMI et la Banque mondiale, au cours de laquelle des manifestants s
'étaient unis à une manifestation pro-palestinienne devant le consulat
étasunien. Lors du procès pour cette arrestation, qui s'est déroulé après
son arrestation d'avril 2002, Manuel avait été trouvé non-coupable faute
de preuves.

Malgré cela, Manuel fait face à une sentence pour avoir brisé ses
conditions lors de la manif du G8. Il fait aussi face à un procès à Ottawa
suite a une arrestation lors des manifs contre le G8. A ce moment-là il
avait été visé par la police, encore une fois à cause de sa condition.
Manuel et son camarade Bertrand Loiselle, tous deux actifs dans la CLAC,
ont été clairement ciblés par la police d'Ottawa et la GRC.

Comme de nombreuses personnnes ayant été ciblés au cours des denières
années, Manuel et Bertrand ont été arrêtés, non pour ce qu'ils ont fait,
mais pour ce qu'ils sont : des organisateurs politiques dévoués, efficaces
et infatigables. Tout au long des manifs "Prenons la capitale" à Ottawa,
au cours du mois de juin 2002, des membres de la CLAC ont été poursuivis
par des policiers et des agents en civil.

Ces arrestations permettent aussi de démentir certains clichés faciles qui
circulent au sujet des " dangeureuses " manifestations anticapitalistes.
Manuel et Bertrand ont des enfants. Ils sont des parents impliqués et ils
travaillent à temps-plein; respectivement, comme facteur et comme
organisateur communautaire. Mais surtout, ils oeuvrent tous deux à l'arrière
scène de la militance, déployant leurs efforts dans les tâches ingrates des
organisations.

Au cours des prochaines semaines et mois, ils feront tous deux face à leurs
procès pour leur implication dans les manifs contre le G8 à Ottawa. Pour les
appuyer, ou pour plus d'info sur leur cas, contactez la CLAC a c...@tao.ca
ou appelez au 409-2049. Votre solidarité sera utile et grandement appréciée.

[Article rédigé par Jaggi Singh. Ce texte fait partie d'une série sur la
"résistance en procès", qui s'intéresse aux activistes politiques et aux
organisations qui font face à des procès à cause de leur lutte contre la
pauvreté et à la misère sous toutes ses formes. Jaggi est membre de la
campagne Personne n'est illégal et de la CLAC]



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