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OMC, HEC, même combat?

Anonyme, Tuesday, February 4, 2003 - 18:38

Eric Martin


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Le mini forum social, Altern Agora, qui devait avoir lieu dès ce jeudi dans l’enceinte de l’École des Hautes Études Commerciales (HEC) est perturbé par une relocalisation de dernière minute. Alors qu’une simulation de l’OMC se déroule dans le même immeuble, l’administration des HEC invoque des "raisons de sécurité". Les groupes étudiants impliqués dans l’organisation de l’événement crient plutôt à la censure.

Le mini forum social qui devait avoir lieu dès ce jeudi dans l’enceinte de l’École des Hautes Études Commerciales (HEC) est perturbé par une relocalisation de dernière minute. Alors qu’une simulation de l’OMC se déroule dans le même immeuble, l’administration des HEC invoque des "raisons de sécurité". Les groupes étudiants impliqués dans l’organisation de l’événement crient plutôt à la censure.

Hier après-midi, à deux jours de l’ouverture de l’AlternAgora, le secrétaire général des HEC, Pierre Lesage, informe l’organisme environnemental Humaniterre que la direction ne permettera pas à la série de conférences de se tenir dans les locaux prévus pour des " questions de sécurité ". À la place des salles réservées depuis des mois, l’administration propose aux étudiants de " transférer " les activités dans des locaux situés dans l’ancien pavillon des HEC, rue Decelles.

C’est la présence de membres de la Coalition iterdépartementale des étudiants libres (CIEL, groupe militant) au sein du comité Alteragora qui a alarmé la direction: "Lorsque nous avons appris que les locaux étaient réservés par Humaniterre pour un groupe externe et qu’il s’agissait d’un événement public, nous avons choisi de transférer l’événement", affirme la directrice des communications de l’École des HEC, Catherine Grant.

Le groupe avait organisé l’an passé une "simulation" de manifestation contre l’OMC qui s’était transformée en véritable brouhaha alors que des manifestants avaient investi l’immeuble des HEC pour y parader bruyamment en scandant : "OMC, HEC, même combat". C’est la reprise de l’activité cette année, largement publicisée sur le site du CIEL, qui a alerté l’administration au risques potentiels pour la sécurité. "L’administration a peur que les gens profitent d’aller aux tables-rondes pour faire entrer les manifestants. déplore Ilham Alib.

Membre du comité AlternAgora, Ilham Alib soupçonne que l’on ait voulu étouffer le débat: " On ne peut pas changer nos locaux. C’est à deux jours de notre programme et ça n’a pas de sens de nous reléguer dans un pavillon fantôme qui est assez loin d’où l’on a organisé les choses ". L’étudiante accuse l’administration de vouloir censurer les discours altermondialistes: " Ils ne veulent pas de contestation de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) au sein du HEC ".

Le professeur titulaire des HEC, Omar Aktouf, n’est pas de cet avis : " J’ai eu plusieurs fois le plus grand amphithéâtre de l’école des HEC pour tenir des discours très critiques sur la mondialisation, l’OMC, la finance internationale, et je n’ai jamais eu de censure, jamais de la vie ". Le professeur déplore cependant le positionnement idéologique général des HEC : " Qu’une " business-school" privée soit complètement inféodée au privé ou au service du privé, des faiseurs d’argent, je trouve ça un peu dur quand on est une institution publique, financée par le public.

La présidente d’Humanierre, Carole Dugas, renchérit : " Je pense qu’au HEC, il est moins bien accepté que dans d’autres universités d’avoir un point de vue différent de celui qui est généralement admis par les capitalistes, les entrepreneurs, ceux qui sont favorisés par la mondialisation. C’est moins bien vu de penser autrement, d’amener d’autres idées. Les étudiants ne se sentent pas concernés, ils ne s’impliquent dans rien. Ici, le mode de pensée capitaliste et néolibéral est vraiment bien ancré, ce n’est même plus contesté...c’est assez particulier ".



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