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Déclaration finale des Journées Anarchistes 2003

jorge, Tuesday, February 4, 2003 - 15:07

En parallèle au FSM, se sont déroulées à Porto Alegre les Journées Anarchistes organisées par la Fédération Anarchiste Gaucha (FAG).

Déclaration finale des Journées Anarchistes 2003
Porto Alegre, Rio Grande do Sul, Brésil
24 et 27 janvier 2003
Théâtre du Musée du Travail

(Traduction de eljo...@free.fr)

Nous, anarchistes organisés dans la Fédération Anarchistes Uruguayenne (FAU), la Fédération Anarchiste Gaúcha (FAG), le Collectif Editorial Lutte Libertaire (São Paulo) et le Laboratoire d’Études Libertaires (LEL – Rio de Janeiro), signons cette Déclaration qui s’appuie sur une base importante d’accords. Cette avancée correspond à un travail continu de coordination qui dure depuis presque dix ans.

Les peuples latino-américains ne vivent pas des temps faciles. Aujourd’hui, l’Empire a laissé son cynisme de côté et parle directement de temps et de délais (plutôt courts) pour mettre en oeuvre leur politique. Et ces temps et délais ne serviront pas à discuter s’ils mettront ou non leur politique interventionniste en oeuvre, mais bien à les appliquer. Ils prétendent concrétiser, de différentes manières, leurs objectifs stratégiques définis et soutenus par les pays du Nord unis en un seul bloc.

Ils exhibent sur nos terres une présence militaire qui veut devenir permanente, avec des bases militaires déjà installées dans des zones stratégiques de notre continent. L’ALCA* signifie, de fait, l’institutionnalisation de la domination, créant une situation juridique où sera légitimée la casse des souverainetés et de la légitime identité des peuples.

Chercher une réponse commune et organisée des peuples latino-américains est une manière de faire face et de combattre cette escalade militariste de l’Empire, qui contrôle la pensée unique, qui déclare la guerre au monde dans un discours totalitaire, et qui tente de criminaliser toute forme de résistance et de fragmenter chaque jour un peu plus les opprimés. Il crée, de cette manière, une classification absurde entre bons et mauvais, terroristes et démocrates, traitant comme dangereux tous ceux qui veulent manger tous les jours.

Avec les politiques que les gouvernements nationaux veulent mettre en pratique, il n’existe aucune possibilité de s’en sortir aujourd’hui. En effet, leur fonction primordiale est d’administrer les intérêts de l’Empire.

Nous vivons une époque où les sociaux-démocrates parlent de la recherche de quelque chose d’impossible : un capitalisme humain où des organismes et agences internationales (comme l’OEA** et d’autres) peuvent agir avec neutralité. Aucune personne vivant et travaillant dans une quelconque région de l’Amérique Latine ne peut croire que ce qui était connu dans les années 60 comme l’organisation des colonies des USA peut être la solution à un conflit national, comme c’est le cas au Venezuela aujourd’hui.

Ils sont nombreux les obstacles que nous devons affronter. La fragmentation des opprimés, notre grande ennemie, en est peut l’un des plus grands. Un ensemble d’idées et de symboles se reproduisent quotidiennement dans l’imaginaire populaire. L’atomisation à laquelle nous devons faire face tente de reproduire ce que nous appelons des anti-valeurs, les moyens de communication y jouant un rôle primordial.

L’individualisme, la guerre entre pauvres et l’universalisation d’une vision du monde bourgeoise sont des valeurs qui traversent nombre de luttes actuelles qui finissent par mourir, isolées. Des réponses à des problématiques communes et générales qui nous concernent tous finissent dispersées, déconnectées les unes des autres.

Nous comptons peu d’éléments agglutinants qui puissent former un poing fermé capable de répondre aux ennemis de classe, et qui puissent confluer en un seul front, sans sectarismes, et avec le respect de la diversité de tous les peuples que compte notre continent. Cette partie du monde s’est construite sur l’invasion de toutes les nations et peuples originels de notre terre, que les oppresseurs ont appelé indigènes, tout comme les peuples des nations d’Afrique furent traités de noirs. Notre lutte s’inscrit dans la résistance indienne, noire et populaire depuis 500 ans. Il nous appartient de chercher constamment des alternatives pour aujourd’hui, actions et formes, pour résister aujourd’hui en faisant de la mémoire des luttes un instrument générateur d’identité.

Nos peuples n’ont pas vécu et ne vivent pas sans espérance. La résignation suicidaire ne réussira pas à vaincre la solidarité et la lutte. Sans aller chercher trop loin, nous avons l’exemple du peuple bolivien, qui est sorti dans la rue, indigné, contre la tentative de privatisation de l’eau, bien naturel qui ne saurait être la propriété de quelques uns.

Nos organisations tentent d’accomplir leur part dans la résistance latino-américaine, construisant un anarchisme engagé et identifié avec les classes opprimées, inséré dans le milieu populaire, impulsant les luttes, l’action directe à tous les niveaux, l’indépendance de classe, l’autogestion et la solidarité entre ceux d’en bas.

Nous ne voulons ni ne sommes l’avant-garde de rien du tout. Les peuples ont toujours su choisir leur propre chemin. Nous savons que nous devons toujours respecter les rythmes et processus divers des différents espaces sociaux. L’autodétermination des peuples s’exprime de manière externe face à l’ennemi, et, en interne, dans les avancées des formes d’organisation populaire.

Notre tâche aujourd’hui est de faire l’effort d’agglutiner tous les secteurs populaires en lutte qui existent dans chaque recoin d’Amérique Latine, en recherchant l’unité d’un front des classes opprimées capable de stopper les avancées de l’Empire en notre terre.

Le poing fermé pour l’ennemi de classe
La main tendue au compagnon de lutte !
Pour le socialisme et pour la liberté,
Vivent ceux qui luttent !

* NdT : ALCA ou encore ZLEA, c’est-à-dire la Zone de Libre Echange des Amériques
** NdT : OEA : Organisation des États Américains

Coletivo Editorial Luta Libertária (São Paulo), Laboratório de Estudos Libertários (LEL – Rio de Janeiro), Federação Anarquista Uruguaia (FAU), Federação Anarquista Gaúcha (FAG)



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