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Communiqué de presse concernant la manif anti-WEF du 25.01.03

PML, Friday, January 31, 2003 - 12:34

Alliance Olten

Environ 6000 personnes ont voulu manifester samedi 25 janvier contre le WEF et la guerre qui menace en Irak. Nous considérons cela comme un grand succès. Nous craignions que nombreuses seraient les personnes qui resteraient à la maison intimidées par les polémiques déclenchées contre l'Alliance d'Olten. Malheureusement, malgré cela, seule la moitié environ des manifestantEs ont pu rallié Davos.

L'Alliance d'Olten avait clairement communiqué que les écluses de contrôle à Fideris étaient inacceptables. Le filtrage et le refoulement de manifestantEs était hors de question et contredisait le concept de sécurité axé sur la désescalade et la baisse de tension annoncé par les autorités. Sachant que nombreuses et nombreux seraient les manifestantEs à refuser de passer par les écluses, un train de la RhB a été rempli vers 10 heures avec une délégation de 250 personnes déterminées à ne pas passer dans les dites écluses. Cette délégation est restées assise à Fideris exigeant la levée des écluses. Simultanément, plusieurs cars du SIB et des jeunesses socialistes se sont mis en route pour Fideris, où ils ont appuyé la revendication de la levée du check point en bloquant la route.

Ceci a débouché sur une négociation entre les manifestantEs représentéEs par Rita Schiavi et Roman Burger du syndicat SIB et le chef de la police criminelle cantonale des Grisons Gianfranco Albertini. Hans Peter Michel, délégué des autorités davosiennes, était également présent en tant que médiateur. Après une heure de pourparler, une solution s'est effectivement dessinée qui devait non seulement valoir pour le présent train mais également pour ceux qui suivraient. L'accord portait sur le fait que trois policiers en civil passeraient dans le train et pourraient contrôler les sacs qui leurs sembleraient suspects. Cet accord a provoqué des cris de joie parmi les personnes qui attendaient sur le parking de Parsen à Davos ainsi qu'à Landquart. A Landquart, les manifestantEs sont montéEs dans les trains dans l'espoir d'une grande manifestation à Davos.

A l'arrivée de ce deuxième train à Fideris, la police a exigé, contrairement à l'accord passé précédemment, que les gens passent par les écluses. Une vingtaine de personnes se sont exécutées, alors que les 700 autres, révoltées, sont restées dans le train. Des négociations ont repris. La police s'est cependant refusée à tenir ses engagements et s'est opposée à ce que le train poursuive sa route.

Le but de l'Alliance d'Olten a toujours été que toutes les personnes voulant manifester contre le WEF puissent se rendre à Davos, y compris les personnes se trouvant sur la scandaleuse liste noire. La grande majorité des manifestantEs soutenait cette revendication. Le fait que seul vingt personnes du deuxième train, ouvert à tout un chacun, ont accepté de passer par les écluses le confirme.

Pendant ce temps, plusieurs centaines de personnes se trouvaient sur le parking de Parsen à Davos autour de la tente d'informations de l'Alliance d'Olten. A la gare de Davos-Platz, lieu de départ annoncé de la manif se trouvait à peine quarante personnes, mobilisées pour la plupart par le Parti socialiste qui soutenait le check point et les refoulements. Le PS n'ayant jamais fait partie du mouvement critique face à la mondialisation et ayant à de nombreuses reprises propagé et imposé des concepts économiques néo-libéraux, il n'est pas étonnant que si peu de personnes aient suivi son appel.

La police n'ayant pas tenu parole, la situation a commencé à se tendre à Landquart. Un groupe de manifestantEs a alors essayé de se rendre sur l'autoroute et a été repoussé à l'aide d'un camion allemand muni de lances-à-eau. Gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc ont suivi de manière intense. En raison de l'utilisation de lances-à-eau contre un train, la RhB a dû couper le courant. Les passagerEs du deuxième train qui revenait de Fideris sont sortiEs quelques centaines de mètres avant la gare de Landquart dont l'accès leur était barré. Même le président de la commune, accouru sur place inquiet, n'a pu ramener les policiers de langue française à la raison.

A Davos, sur le parking de Parsen, la déception des manifestantEs dont le nombre se situait aux alentours de 3000 était grande. La liberté d'expression n'étant dans ces conditions pas garantie, les syndicats et quelques autres groupes ont alors décidé de quitter Davos. Ces personnes ont rejoint ensemble la gare de Davos Dorf. Là elles ont pris un train en direction de Landquart. Vers 16h30, marchant à reculons, sous le mot d'ordre ? tout marche à l'envers ?, 2000 personnes se sont dirigées vers le Conseil communal à Davos-Platz afin d'y ramener l'autorisation de manifester. Vers 18 heures, la plupart ont pris le train pour redescendre en plaine.

Après avoir patienté entre cinq et sept heures à Landquart, 1500 personnes environ ont désiré manifester sur la place fédérale à Berne. Elles voulaient y manifester contre les responsables des mesures policières de Landquart, Fideris et Davos et des refoulements aux frontières suisses. Mais à peine le cortège s'était-il formé devant la gare que la manif a été agressé avec lances-à-eau et gaz lacrymogènes. La preuve que cette attaque était planifiée devient claire lorsque l'on sait que les transports publics ont été stoppés et enlevé du réseau électrique. De plus, la population avait été exhortée à quitter le centre ville avant même l'arrivée du train.

Malgré le déroulement souvent désenchanteur de la journée de manifestation, le mouvement critique face à la mondialisation ressort, en Suisse, renforcé des mobilisations contre le WEF. Bien que les manifestantEs ont été géographiquement séparéEs les unEs des autres, ils/elles ne se sont pas laissé diviser politiquement mais sont au contraire restéEs solidaires tout au long de la journée.

Malgré les tentatives massives de divisions de la part des autorités, des médias et du Parti socialiste suisse, malgré les attaques brutales de la police, l'Alliance d'Olten a tenu bon. La bonne collaboration avec les syndicats est particulièrement réjouissante et nouvelle. L'Alliance d'Olten entend l'intensifier.

Davos, 25.01.03

(texte original en allemand, trad. Coordination anti-OMC Lausanne)

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