Paul Martin prône les technologies propres pour le Canada

Le principal prétendant à la succession du premier ministre canadien a proposé lundi de consacrer davantage d'énergie au développement de "technologies propres" pour l'environnement afin d'atteindre les objectifs du Protocole de Kyoto sur les changements climatiques, plutôt que d'acheter à l'étranger des permis d'émissions de gaz à effet de serre.

Loin devant ses éventuels rivaux dans la course au leadership à venir au Parti libéral, Paul Martin a indiqué qu'il favorisait l'utilisation des recettes évaluées à 1,5 millard de dollars tirées d'une éventuelle vente des actifs du gouvernement dans Petro-Canada afin de financer ces nouvelles technologies. Selon Paul Martin, cela serait préférable à l'achat de "crédits de pollution" de pays étrangers, comme la Russie, pour permettre au Canada d'émettre davantage de gaz à effets de serre, jugés responsables par la communauté scientifique du réchauffement de la planète. Les émissions de gaz à effet de serre ont considérablement diminué en Russie avec l'implosion du secteur industriel dans la foulée de la disparition de l'Union soviétique, et le pays pourrait ainsi se retrouver avec des "crédits d'émissions" à vendre. "Nous ne devons simplement pas (...) récompenser des pays qui ont ces crédits en raison de l'échec de leur secteur industriel", a déclaré Paul Martin, ancien ministre des Finances, limogé en juin par le premier ministre Jean Chrétien en raison de sa campagne en coulisses pour la course au leadership du Parti libéral.

"DESAVANTAGE COMPETITIF" "Cela ne réglera pas le changement climatique d'un brin. Tout ce que cela ferait, c'est transférer de l'argent hors de ce pays. Je crois que ces dollars pourraient être mieux investis pour développer des nouvelles technologies ici au Canada." Le gouvernement fédéral détient 19% de Petro-Canada, la quatrième pétrolière au pays. Depuis longtemps, il prévoit de vendre éventuellement sa participation, mais il n'a pas donné d'indication qui pourraient laisser entendre que cela est imminent. Le ministre fédéral de l'Environnement, David Anderson, a indiqué ignorer à quel moment le gouvernement entendait vendre sa participation, mais s'est dit ravi par l'idée de Paul Martin d'utiliser cet argent pour des "technologies propres". Le débat sur le Protocole de Kyoto a gagné en vigueur depuis que le premier ministre Jean Chrétien s'est engagé à soumettre la ratification de l'accord au vote du Parlement d'ici la fin de l'année. Plusieurs grandes entreprises ainsi que certaines provinces affirment que la mise en application de Kyoto leur donnera un "désavantage sur le plan de la compétition" contre les États-Unis, qui ont rejeté le protocole. Paul Martin a indiqué ce week-end qu'il était en faveur de la ratification de Kyoto. Il avait pourtant indiqué il y a deux semaines que le premier ministre Jean Chrétien devait repousser le vote au Parlement s'il n'y avait pas de consensus avec les provinces sur le plan de mise en application du protocole.

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