C'est l’aube ici. Je viens tout juste de m’installer dans une pension à Jérusalem Est, après un petit voyage en autobus de Tel Aviv.
Voici une mise à jour rapide. (Tout le texte)
(Traduction du premier compte rendu de Jaggi, le 17 décembre 2002)

Jaggi Singh a pu appeler l’émission Off the hour de CKUT (90,3FM) et donner une entrevue (en anglais).

Pour un résumé des derniers épisodes, voir "Jaggi Singh libéré sous conditions".

C'est l’aube ici. Je viens tout juste de m’installer dans une pension à Jérusalem Est, après un petit voyage en autobus de Tel Aviv.

Voici une mise à jour rapide :

1) premièrement, merci à tous ceux et celles d’entre vous qui m’avez aidé pendant que j'étais détenu par les services de sécurité israéliens. Vos efforts sont vraiment impressionnants (autant en Palestine/Israël, qu’au Canada). Rien à dire excepté des mercis pour votre solidarité.

2) J’ai été libéré après avoir été détenu à l'aéroport depuis samedi en soirée. Mon entrée a été refusée après sept heures de questions, de recherches et d'attente. Informé de la décision, j'ai dit aux représentants de la police israélienne qu'ils allaient devoir me remettre de force sur l'avion. Ceci a initié un processus légal, poursuivi habilement par l’avocat israélien Shamai
Leibowitz, qui a mené à ma libération. Cependant, j'ai été libéré dans certaines conditions très spécifiques :

i) Je ne peux pas visiter les territoires palestiniens.
ii) Je dois quitter Israël avant le 23 décembre 2002
iii) quelqu'un ai payer une caution de 5000$ (payé par un activiste israélien de Tel Aviv).
iv) Je dois laisser mon adresse en Israël aux autorités.

On me permet d'utiliser un mégaphone en Israël,… alors les choses ne sont pas si mal ! [note: Jaggi a déjà eu comme condition de la cour de ne pas utiliser de mégaphone]. Sérieusement, au début, les services de sécurité israéliens ont refusé de m'admettre parce que j'étais une menace pour la sécurité. Pendant mon audition à la cour, l’avocat de l'état a fait référence à ma participation dans des manifestations contre la globalisation, et aussi à de "l'évidence secrète" entre les mains du Shin Bet (les services de sécurité israéliens). Selon la loi israélienne, cette évidence a été présentée au juge dans une audition secrète (tout le monde a dû quitter la cour sauf le juge, l’avocat de l’état et les fonctionnaires des services de sécurité). Même avec cette "évidence secrète", le juge m'a permis de rester pendant au moins une semaine. Clairement, "l'évidence secrète" était un écran de fumée, puisqu'on ne permettrait
à aucune vraie "menace pour la sécurité" de voyager librement en Israël pour un jour, encore moins une semaine.

Selon mi, la vraie crainte est qu’avec d'autres internationaux je pourrais être impliqué dans un travail actif de solidarité avec des activistes palestiniens, ce pourquoi on m’impose les conditions que j’ai mentionnées. L’avocat de l’État était tout à fait insistant pour dire que je dois partir avant le décembre 23 parce que la situation en Palestine devient toujours plus tendue autour de Noël. L'année dernière, les activistes du MIS ont joué un rôle important pendant le siège israélien de l'église de la nativité dans Bethléem.

3) Est-ce que j'obéirai aux conditions ? Je suis venu ici pour aider le mouvement international de solidarité, le MIS (voir : www.palsolidarity.org) un mouvement d’action directe non-violent Palestinien mené dans les territoires occupés.

Je ne sais pas comment je peux permettre qu’une puissance d'occupation me dicte si je peux visiter les territoires qu'ils occupent illégalement. Je vais y réfléchir dans les jours à venir, mais si les activistes palestiniens du MIS pensent que je pourrais être utile en Palestine occupée, alors je ne peux pas voir comment je laisserai un état israélien complètement fou m'arrêter. Je suis tout à fait disposé à remettre en question la décision parce qu'il n'y a aucune raison de cacher le travail des activistes du MIS et de leurs alliés. C'est le service de sécurité qui cherche à se cacher avec ses auditions secrètes et son évidence secrète.

4) je veux reconnaître l’appui incroyable des activistes israéliens d’ici. Au moins 5 ont assisté à mon audition en cour de soirée à Tel Aviv ; ils étaient tout à fait francs dans leur appui, aussi bien que dans leur condamnation des services de sécurité israéliens. Cela fait partie d'une véritable alliance, à peine naissante, entre les israéliens qui sont en désaccord avec leur gouvernement et les activistes internationaux qui oeuvrent ensemble en solidarité avec la lutte Palestinien pour l'autodétermination

note : Vous pourrez retrouver des entrevues et reportages de Jaggi sur les ondes de CKUT et CINQ à Montréal, et CKLN à Toronto, ainsi que sur le cmaq.net et sur www.radio4all.net.

Jaggi Singh