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Droits de l'Homme en AlgérieAnonyme, Saturday, December 14, 2002 - 12:56
Adl. M
En Algérie, pays qui connaît dix ans de violence et de "contre-violence",la situation des droits humains demeure des plus préoccupantes. En Algérie, pays qui connaît dix ans de violence et de "contre-violence", le gouvernement tente d'imposer l'inéluctabilité de la privatisation et de la "mise à niveau" de la société. A l'occasion de la journée internationale des droits de l'homme, Ali Yahia Abdenour, avocat et président de la Ligue algérienne pour la défense des droits humains (LADDH, indépendante) a déclaré : « On nous parle de groupes terroristes dormants. Il peut s'agir de commandos à la solde d'éléments du DRS (services secrets, ndlr), comme ce fut le cas dans la Mitidja (Région fértile du centre du pays qui a connu un grand nombre de massacres collectifs, ndlr) avec les escadrons de la mort. Les assassinats politiques peuvent revenir ». Dans un rapport publié par la même ONG en septembre 2002, La LADDH indique que « dans une cassette vidéo diffusée au palais de la culture (siège du ministère de la communication et de la culture) , en présence de Mme Khalida Messaoudi, ministre de la communication et de la culture et porte-parole du gouvernement, du corps diplomatique accrédité à Alger et des journalistes, quatorze présumés terroristes arrêtés à Alger ont avoué leur crime avant d'être présentés à la justice. Pour échapper aux exécutions sommaires et aux tortures prolongées, ils ont déclaré ce que veut leur faire dire la police. Ces aveux sont en contradiction avec la présomption d'innocence qui édicte qu'un prévenu reste un innocent jusqu'à ce qu'il soit déclaré coupable par une juridiction compétente. C'est la fin qui justifie les moyens, principe fondamental de tout Etat de non droit ». Une autre ONG, la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADH), note dans son rapport publié le 10 décembre 2002 que « Les autorités continuent à nier le phénomène répandu de la disparition forcée » et que « les actes terroristes n'ont pas fait l'objet d'enquêtes ». Les juges algériens, selon la LADH, « semblent admettre couramment les aveux obtenus sous la contrainte même s'il existe des preuves médicales attestant des actes de torture ». « La détention provisoire en Algérie est la règle alors que la liberté provisoire est une mesure exceptionnelle », poursuivent les rédacteur du rapport. Par conséquent, le taux de surpopulation dans les prisons a atteint, selon la LADH, «des limites inhumaines». La capacité d'accueil des prisons en Algérie est, selon des données officielles, de 34 000 détenus. L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), héritage du système du parti unique d'avant la Constitution pluraliste de 1989, « fonctionne comme un syndicat unique», indique le rapport. Et «il est difficile de créer un syndicat». Le droit à la grève «est sévèrement réprimé, et de nombreux actes de violence policière ont été relevés». La LADDH de Ali Yahia rapporte dans son rapport qu'«avec ce statut d'unique interlocuteur des pouvoirs publics, l'UGTA bénéficie d'une rente annuelle de plusieurs milliards de centimes. Cette rente semble dérisoire par rapport aux fonds des oeuvres sociales dont il est, contre toute logique, le seul gestionnaire. Ces fonds sont alimentés à hauteur de 2% du salaire brut des fonctionnaires. Cette manne financière est entièrement à disposition de l'UGTA». Reporter Sans Frontières, RSF, dans son rapport intitulé Algérie : La liberté de la presse victime de l'Etat de non-droit, dresse un tableau peu reluisant de l'une des rares presses libres du monde arabe. L'impunité reste la règle, rappelle Reporters sans frontières, notamment dans les affaires de disparitions de journalistes. Cinq d'entre eux ont "disparu" entre 1994 et 1997. Alors que l'organisation avait conclu, lors d'une précédente mission d'enquête, en janvier 2001, à l'enlèvement de trois d'entre eux par les forces de sécurité, les enquêtes n'ont nullement progressé. RSF a suggèré à l'Union européenne d'intervenir auprès du pouvoir algérien pour qu'il respecte enfin l'article 2 relatif au respect des droits de l'homme de l'accord d'Association signé entre Alger et Bruxelles. Entre une rente pétrolière qui doublera d'ici 2006 pour dépasser les 22 milliards de dollarsb et des groupes "terroristes" éclatés et particulièrement barbares, la population algérienne vit dans l'incertitude des lendemains sanglants. Adl. M |
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