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COLLOQUE INTERNATIONAL À LAVAL - le CMAQ était làAnonyme, Jeudi, Septembre 19, 2002 - 16:50
Isabelle Porter
Lisez l'Appel à la mobilisation pour le Colloque Alternatif et les Activités associées.
Comme il est de coutume dans les colloques universitaires, les conférenciers ont consacré une bonne partie de leurs interventions à s'interroger sur des concepts, en particulier sur celui de la globalisation, l'un des invités proposant même en cours de discussion de l'abolir tant il crée de la confusion. Toutefois, tous s'accordaient pour dire que l'éducation subissait "de fortes pressions" dont on ne savait pas si elles constituaient une menace ou un défi. Ce qui a plus tard fait bondir le professeur Ricardo Petrella (Contrat Mondial pour l'Eau) présent dans la salle qui a reproché aux invités d'éviter toute remise en question de la situation actuelle. "Le fait que nous faisons face à un grand changement est incontestable", a d'abord lancé le Professeur Van Ginkel (AIT) avant de présenter les défis des universités à l'heure de la vente de cours par Internet, des "corporate universities" et de l'exode des cerveaux du Sud vers le Nord. M. Ginkel a présenté l'idée d'un système international de reconnaissance des diplômes qui permettrait aux étudiants de savoir si le diplôme du programme qui leur est vendu (surtout sur Internet) a une valeur. Sans s'étendre sur le sujet, M. Ginkel a soutenu que les universités financées par le public étaient particulièrement vulnérables dans le contexte actuel. A suivi l'intervention de M. Brooks de l'OCDE, le seul invité à ne pas oeuvrer directement dans le secteur de l'éducation. M. Brooks lui aussi a insisté sur le caractère incontournable des changements en cours. Selon lui, les domaines de la biologie et de la génétique avec leurs applications en pharmacie et dans le domaine agricole doivent être des préoccupations centrales pour les universités. Le Dr. Brooks a soutenu par la suite que le développement devait être mis au centre de l'agenda des pays riches et qu'à son avis la solution passait avant tout par l'investissement étranger dans les pays en voie de développement et le commerce international. Le conférencier a toutefois ajouté qu'il ne fallait pas "mettre trop de pressions sur les universités quant à leur contribution à la croissance économique". Leur rôle étant aussi de nous aider à nous orienter dans un monde complexe. A suivi l'intervention du représentant de la Banque Mondiale qui a traité la question sous l'angle des pays en voie de développement. Selon lui, les succès de la Corée et les échecs du Ghana montrent que la solution passe souvent par la privatisation en éducation dans les pays en voie de développement. En ce qui a trait aux cours sur Internet, M. Salmi a par ailleurs montré des statistiques accablantes. Dans les pays riches, 80 % de la population a accès a Internet, 6 % dans les pays pauvres."Si vous voulez faire grandir les universités dans les pays non-développés et que vous avez peu de ressources, je vois pas pourquoi vous vous opposeriez à l'arrivée d'investisseurs en éducation", a soutenu M. Salmi en réponse à une critique des positions "pro-privatisation" de la Banque Mondiale. M. Daniel de l'UNESCO qui a livré le dernier exposé a présenté un projet du MIT visant à fournir gratuitement au pays du Sud des cours sur Internet. Il a par ailleurs soutenu que l'avenir se situait probablement dans un mélange de marchandisation et de reconnaissance de l'éducation comme bien commun global. "Il n'y a pas de lien logique entre l'idée du savoir comme bien commun et le financement des universités par l'État", a-t-il plaidé.
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