Le discours de Netanyahu est annulé

Montréal. 09.11.2002 (rédigé: 14h37)

La police anti-émeute de Montréal a usé de poivre de Cayenne et de gaz lacrymogènes à l’intérieur de l’université Concordia contre les manifestants solidaires avec les Palestiniens. Le bâtiment principal de l’Université à du être évacué après que l’air en soit devenu irrespirable. Plusieurs individus ont été vus recroquevillés, toussant et vomissant alors qu’ils essayaient d’échapper aux gaz toxiques.

Le discours de l’ancien premier ministre Benjamin Netanyahu a été annulé, et, selon les rapports de presse, il n’a pas été capable de pénétrer le bâtiment.

Il y a eu plusieurs manifestants qui ont souffert de blessures et quelques-uns ont été arrêtés. Tous les cours ont été annulés dans le bâtiment Hall.

En matinée, au moins deux mille manifestants se sont rejoint à l’extérieur du campus du centre-ville de l’Université Concordia pour rejeter la présence de cet ancien premier ministre de droite. La foule était composée en majorité d’Arabes et de palestiniens, mais il y avait aussi des étudiants et des alliés venus appuyer la cause. Ils sont venus avec des drapeaux palestiniens; certains se promenaient avec des « mandats d’arrêt » qui accusaient Netanyahu de crimes de guerre. Il y avait aussi un contingent du PAJU, Palestiniens et Juifs Unis, qui a organisé du théâtre de rue contre Netanyahu.

Les manifestants ont fait le tour du Hall building qui a du être partiellement fermé. Ils ont réussit a bloquer les entrées de façon à ce que la seule demeurée ouverte a grandement limité l’accès des étudiants. Des barricades de métal ont du être érigées autour du bâtiment et des centaines de policiers sont arrivés sur les lieux. Plusieurs personnes qui détenaient de billets pour aller entendre Netanyahu on du rebrousser chemin et il y a eu plusieurs confrontations verbales, de même que de bousculades entre manifestants pro-palestiniens et pro-israéliens. L’éditeur du National Post (journal de pro-israélien) a du patienter un certain temps avant d’entrer.

Après près d’une heure, des centaines de manifestants ont réussit à pénétrer jusqu’au deuxième étage afin d’occuper les escaliers roulants. Ils ont chanté des slogans pendant que des détenteurs de billets entraient en passant au travers des détecteurs de métal. La police anti-émeute a fini par bloquer le bas des escaliers roulant pendant que les manifestants tapaient sur les fenêtres. Les manifestants pro-israéliens demandaient à la police de réagir et certaines applaudissaient dès que la police chargeait la foule pro-palestinienne.

Plusieurs individus ont essayé de passer à travers le cordon de la police anti-émeute. Cette dernière a répondu avec des coups de bâton. À un moment donné, des manifestants ont brisé des vitres. Au moins deux manifestants, tous deux des militants palestiniens, ont du être portés vers les escaliers roulant pour récupérer de leurs blessures. Plusieurs manifestants outrés se sont mis à lancer des projectiles à la police.

Cette dernière a alors eu recours aux gaz et au poivre de Cayenne qui a fini par disperser la foule vers le haut des escaliers roulants. À l’extérieur une autre grande vitre à été fracassée. Alors qu’ils battaient en retraite les manifestants ont lancé des chaises et autres objets qui leur tombaient sous la main vers les policiers.

Les manifestants n’étaient pas équipés de masques à gaz et ont eu recours à leurs foulards (kaffiyehs) afin de se protéger. Plusieurs étudiants ont été victimes des gaz assis dans les salles de classe.

Plusieurs heures après les événements les manifestants se trouvaient encore nombreux sur les lieux. Il y a eu de nombreuses escarmouches et aussi de nombreuses arrestations.

Avec l’annulation du discours les organisateurs ont déclaré que l’événement était un succès. Netanyahu est supposé parler à Winnipeg ce soir, ainsi qu’à Ottawa et Toronto ou des manifestations sont aussi prévues.

À sa conférence de presse dans l’hôtel Ritz Carlton, Netanyahu s’est plaint des mesures de sécurité qui entouraient l’événement et il a dénoncé les manifestants en disant qu’ils étaient des « ennemis de la liberté ».

Rédigé par Jaggi Singh à l’intérieur de l’université.