Nepad : outil de développement ou cheval de Troie ?

Dans la grande salle paquetée du Centre Afrika, des africains montréalais et d’autres montréalais ont réfléchi et débattu sur le NEPAD et la sorte de développement dont l’Afrique a besoin.

Nepad : outil de développement ou cheval de Troie ?

Dans la grande salle paquetée du Centre Afrika, le 20 juin, des africains montréalais et d’autres montréalais ont réfléchi et débattu sur le NEPAD et la sorte de développement dont l’Afrique a besoin.

Évidemment, on a le droit d'être profondément sceptique quand : le langage du NEPAD est le même que celui des Programmes d’ajustements structurels (PAS) des institutions de Bretton Woods. : Stabilité, sécurité des investissements, lutte contre la corruption (celle qui nuit aux investisseurs). Les pays du G8, et un en particulier, sont frileux à mort sur la question de la dette. Ils vont d’engagements en engagement, réduction de la dette…. Annulation de la dette… Augmentation de l’aide internationale qu'ils ne tiennent pas.

Aziz Fall, chercheur, au GRILA et Aoua Bocar Ly, chercheure à l’Institut d’études des femmes de l’Université d’Ottawa faisaient partie des convives de SalAMI. Pour la sociologue, le NEPAD n’est pas la première tentative de conclure un plan entre le monde et l’Afrique ; plusieurs étant d'ailleurs plus progressistes.

Ce qui la distingue des autres c’est que le NEPAD est une initiative venant des Africains, surtout Afrique du Sud, Sénégal, Nigeria, Algérie, Égypte. Or : les dirigeants de ces pays sont fraîchement élus, leur légitimité n’est pas remise en cause, ils font partie d’une nouvelle génération, la plupart de ces dirigeants, et leur entourage probablement, ont étudié dans des universités occidentales.

De plus les Africains comptent dans le monde entier sur une solidarité qui ne dément pas. L’annulation de la dette, maintes fois remboursée, reçoit un appui indéniable. Les Montréalais, a sondé CROP–La Presse, seraient à 57 pour cent plutôt d’accord ou tout à fait d’accord pour que les pays riches effacent les dettes des pays du tiers-monde, quitte à perdre des milliards de dollars. 22 juin 2002.

On ne peut qu’avoir espoir en cette relève africaine après quarante ans de catastrophes. Azil Fall souligne qu’au fond, les leaders africains n’ont pas adopté les termes des PAS parce qu’ils en partagent la philosophie mais parce que les États-Unis rejetteraient n’importe quoi d’autre.

C’est pourquoi ils appellent à la mobilisation.

Le NEPAD : Cheval de Troie, cheval d’espoir ?

Un ou l’autre, il faut se mobiliser !