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Manif sur le G8 empêchéeAnonyme, Samedi, Avril 27, 2002 - 09:34
Veronika
Résumé de la manif du 26 avril 2002 contre la rencontre préparatoire du G8 À mes confrères et consoeurs, Voici un témoignage tout personnel (donc endossé par personne d’autre que moi-même) sur ce qui s’est produit hier, vendredi 26 avril 2002, à Montréal, au rassemblement en réaction à la réunion des ministres du travail du G8. Je viens tout juste d’en revenir, et voulais vous en faire un rapide rapport avant que vous n’ayez d’autres infos, et parce qu’il faut témoigner au plus vite d’une situation qui a tout pour être qualifiée de pourrie. Je ne sais si vous en avez vu des images, et lesquelles - on m’a dit qu’à TVA ont au moins passé des bribes de vérité, avec l’intervention d’observateurs de la Ligue des droits et libertés. Je vais essayer de rapporter brièvement mais fidèlement ce qui s’est produit. Nous étions partis en bus ce midi, vendredi, du cégep F-X-Garneau mais avec des membres d’assos de Ste-Foy et de l’université, plus moi qui devais en tant que coordonnatrice d’OQP 2001 diffuser le journal produit sur le G8 et renforcer les liens avec assos et groupes sur ce thème. Nous nous sommes joints, pour la plupart, en fin d’après-midi au rassemblement appelé par la CLAC au Parc Dominion, coin Peel et René-Lévesque en prévision du départ de la marche à 18h. Avant, nous assistons à des prestations artistiques, écoutons des discours de militantEs et une formation par un membre de la CLAC sur les enjeux de cette réunion du G8 par rapport aux travailleurSEs. Il y a entre 400 et 500 personnes rassemblées, l’atmosphère est joyeuse, plutôt détendue, colorée par des banderolles et quelques drapeaux rouges ou noirs. On annonce alors un tout dernier orateur, qui n’est pas encore arrivé; je demande à la jeune femme intervenue avant si elle me peut me permettre une toute petite annonce pour le journal qu’OQP a produit sur le G8, ce que je fais tout vite mais on m’arrache presque le micro des mains, l’intervenant nous invite à bouger immédiatement mais en restant groupés... Il est 17h50. Je n’avais pas vu ce qui se produisait autour, mais en un tour rapide je comprends : la marche n’est même pas encore commencée, que nous sommes déjà pris en souricière!!! Des policiers casqués avec boucliers avancent fermement dans le Parc, depuis René-Lévesque, et d’autres lignes d’anti-émeutes encerclent sur les 3 autres côtés, mais on n’a jamais entendu aucun avis de dispersion, et il n’y a aucune issue visible... On se dirige calmement vers Peel, direction Ste-Catherine, mais déjà une ligne de police bloque le passage. Il est clair qu’ils se préparent à faire des arrestations massives, que tout le monde présent va y passer. Nous entrons, pour une partie du groupe de Québec, dans un pub situé juste en face de l’action qui barre ses portes juste après, d’autres dans un resto voisin - du 2e étage, nous pouvons témoigner de ce qui se passe en bas. Ceux et celles qui restent dans la rue se font petit à petit encerclé dans une masse toujours plus compacte - ils sont près de 300, certainement, refermés par un 1er cordon de presque une centaine de policiers, appuyés par un 2e qui diminue les chances de percer une brèche pour ceux qui souhaiteraient faire une sortie en masse. Des 300, au moins 4 observateurs de la Ligue des droits et libertés. Un premier front tente de charger à un bout, la réponse est raide : coups et poivre de cayenne. Commence la guéguerre d’usure : pendant une demi-heure et probablement plus, la police tient bien son périmètre mais agit peu, attendant des réactions des manifestantEs pour repousser par-ci ou attraper drapeaux et bannières par-là. Puis ils commencent, très lentement, à sortir un après l’autre ceux qui se trouvaient à une autre extrémité, pour les fouiller et les amener à des autobus. Au bout d’un bon moment un groupe quitte la place, amené on ne sait où en bus de la STCUM, plusieurs ont été perquisitionnés pour l’opération qui était visiblement planifiée dans le détail. Les autres restent encore encerclés longtemps, les derniers vont partir seulement sur le coup des 22h... Entretemps, des militantEs reviennent dans le parc, derrière le cordon de police, manifester sa solidarité avec ceux encerclés. D’autres se sont déplacés vers Ste-Catherine, bloquant la voie, et la police les a à l’œil et à certains moments charge pour essayer de disperser la foule. Au coin de Peel, tout une ligne bloque évidemment l’accès au lieu de l’action plus bas, mais il se produit quelques réactions hétéroclites - certainEs font l’effort de sensibiliser les passants aux raisons de cette situation, rappelant par moments des extraits de la Charte des droits et libertés, d’autres se mettent à scander des slogans ou lancer ironiquement : “ dance! dance! I wanna see some dancing cops! |
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