À Porto Alegre, la globalisation des solidarités est décidément à l'ordre du
jour. Une globalisation qui ne va pas nécessairement toujours de soi, comme
c'est le cas quant au développement de liens forts entre syndicats et mouvements
sociaux.
1er février 2001
À Porto Alegre, la globalisation des solidarités est décidément à l'ordre du
jour. Une globalisation qui ne va pas nécessairement toujours de soi, comme
c'est le cas quant au développement de liens forts entre syndicats et mouvements
sociaux.
Le 1er février, une quarantaine de participant-es du FSM en discutaient
à l'invitation de la Fédération syndicale de la poste et des télécommunications
solidaire, unitaire, démocratique (France). Les syndicats ne doivent plus se
contenter de viser l'amélioration des conditions de travail de leurs membres
quand celles-ci découlent de politiques néolibérales qui affectent tout le
monde, syndiqué ou pas, avec ou sans emploi, avec ou sans terre, logement ou
papiers. Mais, même si les "avec" et les "sans" décupleraient leurs forces en
s'alliant tant aux niveaux local que global, ce n'est pas toujours ce qui se
passe.
Des handicaps au développement de solidarités, il n'en manque pas. Même si les
centrales syndicales participent aux grandes manifestations, il n'y a pas
toujours de passerelle solide entre elles et les mouvements proches de la base.
Ainsi les revendications des "sans" ne reçoivent pas facilement leur aval, comme
le rapportait un membre d'Agir ensemble contre le chômage! (France) quant à leur
revendication d'un revenu égal au salaire minimum pour tous et toutes, avec ou
sans emploi. Des membres du Mouvement national de lutte pour le logement - qui
regroupe une majorité de femmes (70%) de 14 États brésiliens - participaient à
l'atelier. Depuis l'ouverture du FSM, ce mouvement occupe un immeuble du
centre-ville de Porto Alegre afin entre autres de sensibiliser la population et
les autorités au besoin d'une réforme urbaine. Ici, le mouvement des sans-terre
est arrivé à obtenir l'appui de la CUT parce que 80% de la population urbaine
est en faveur des réformes agraires, mais le mouvement des sans-logis ne
bénéficie pas d'un rapport de force comparable et n'arrive pas encore à obtenir
le soutien des syndicats.
Tout en agissant plutôt au niveau national, les syndicats se concentrent souvent
aussi sur un secteur d'emploi en particulier. Selon un participant
d'ATTAC-Chili, avec la force croissante du néolibéralisme au Chili, le nombre de
syndiqué-es diminue : de 30% des travailleuses et travailleurs qu'ils étaient
dans les années 1970, ils ne sont même plus 8% aujourd'hui. Une grande partie de
la population n'est donc pas représentée par les syndicats, dont les étudiant-es
et les femmes qui gagnent souvent leur vie dans le secteur informel. Les
journaux des grands syndicats n'informent pas leurs membres sur les luttes
populaires, alors qu'il devient de plus en plus nécessaire d'être au courant des
différents problèmes sociaux et de les analyser globalement. La société civile
toute entière et les militant-es devraient aussi être en mesure de relier les
luttes spécifiques entre elles, du local au global, mais le contexte actuel est
loin de s'y prêter quand 70% des Chilien-nes perçoivent l'idéal néolibéral comme
étant le salut du monde
Beaucoup plus nombreux que les syndiqué-es, les non-syndiqué-es développent
leurs propres réseaux et moyens de communication sans attendre après les
syndicats par trop lents à s'adapter, bloqués qu'ils sont dans leur orgueil
organisationnel. D'autres pistes d'action ont été suggérées par les
participant-es : se rapprocher des syndicats ouvriers comme l'a fait
l'association française Droit au logement et développer des liens avec les
syndicats lors de grandes mobilisations comme les mouvements sociaux l'ont fait
lors du Sommet de Gênes de juillet 2001 et de la Marche mondiale des femmes en
l'an 2000. Le FSM 2002 favorisera-t-il aussi de tels rapprochements?
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