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La génération et l'esprit de Porto Alegre en quatre questionsvieuxcmaq, Vendredi, Février 1, 2002 - 12:00
François Polet et Bernard Duterme (tartosuc@iquebec.com)
Qui sont-ils ? Que font-ils ? Que dénoncent-ils ? Que proposent-ils ? Rebelles ou casseurs ?
Les étiquettes ont la vie dure. A la veille du deuxième Forum social mondial de Porto Alegre, cette rapide radiographie se propose d'y aider. Tentons donc, au-delà des caricatures, d'appréhender cette nouvelle génération de militants, ces manifestants de tous les sommets par ce qu'ils sont, par ce qu'ils font, par ce qu'ils dénoncent et par ce qu'ils proposent. Rebelles ou casseurs ? Anti ou alter-mondialistes ? Gauchistes attardés ou réactionnaires postmodernes ? Les étiquettes ont la vie dure. Il s'agit dès lors de bien les soupeser avant de les consacrer. A la veille du deuxième Forum social mondial de Porto Alegre, cette rapide radiographie se propose d'y aider. Tentons donc, au-delà des caricatures, d'appréhender cette nouvelle génération de militants, ces manifestants de tous les sommets par ce qu'ils sont, par ce qu'ils font, par ce qu'ils dénoncent et par ce qu'ils proposent. De Seattle à Laeken, les calicots des manifestants - « people not profit », « le monde n'est pas une marchandise » - ne laissent planer aucun doute sur ce qui est visé : la mondialisation néolibérale, la corporate globalisation. Ce n'est donc pas le rapprochement entre les peuples et les cultures, dont les altermondialistes sont sans doute les premiers protagonistes, qui est en cause, mais plutôt l'intégration des nations et des économies selon des règles profitant d'abord à une élite globalisée. Dualisation sociale croissante entre pays et au sein de ceux-ci, Si la diversité des causes et des identités n'entrave pas la confluence des luttes contre un ennemi commun - l'union dans l'adversité -, l'unité des points de vue s'affaiblit lorsqu'il s'agit de formuler des politiques de rechange. Les divergences sont indéniables et les solutions clés en mains bannies. Des valeurs cardinales fédèrent toutefois l'ensemble des altermondialistes, à commencer par la conviction qu'une autre mondialisation est possible, centrée sur l'homme, respectueuse des cultures et de l'environnement, basée sur la coopération, la justice sociale et la solidarité. Le Forum social mondial constitue aujourd'hui l'espace public de référence, le lieu d'échange par excellence, où la traduction de ces valeurs communes en projets et en propositions concrètes est en gestation. Les grandes tendances de la première édition du Forum sont connues : annulation de la dette du tiers-monde, réforme radicale des institutions internationales, taxation des transactions financières, promotion du commerce équitable, de l'économie solidaire, de la démocratie participative? Gageons que ce deuxième rendez-vous de Porto Alegre, fort de quelque 50 000 participants originaires de 110 pays, se donnera les moyens d'entrer plus à fond dans l'élaboration d'alternatives à l'actuelle mondialisation. _______________________________ Bernard Duterme et François Polet, Sociologues, |
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