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Comment croire les sondages?Anonyme, Jeudi, Avril 3, 2003 - 00:54
Adam Richard
«On nous sert toute une panoplie de sondages, scientifiques ou non, et même des sondages quotidiens. Mais tous arrivent à la même conclusion, nous allons tous voter soit pour le PQ, soit pour le PLQ, soit pour l'ADQ.» Nous en sommes maintenant à la mi-temps de ce mini-marathon électoral, et à part l'avènement de l'ADQ dans les sondages, peu de choses distinguent cette campagne des autres. On nous sert sondages après sondages, et nous venons tout juste d'assister à un débat des chefs assez vide en terme d'idées, malgré ce qu'en disent certains analystes. La seule vraie nouveauté est le fait que la course ne se fait plus seulement qu'à deux partis, comme dans "le bon vieux temps". Sauf qu'en grattant un peu sous la surface des sondages que l'on nous sert, on est en droit de se demander si cette course ne se fait vraiment qu'à 3 partis, comme on semble vouloir nous le faire croire. D'ailleurs, parmi les "gens ordinaires" qui commentent la campagne électorale sous la tutelle des médias, nombreux sont ceux qui sont effectivement prèts à faire un changement de l'éternel tandem PQ/PLQ, mais ils ne semblent pas nécessairement considérer que l'ADQ représente une alternative viable. Malheureusement, dans bien des cas, l'analyse s'arrête là, et nulle mention n'est faite des autres partis, dont la coallition Union des Forces Progressistes/Parti Vert du Québec et quelques candidats indépendants, qui pourtant pourrait se prétendre d'être un grand parti, puisqu'ils présenteront des candidats dans presque toutes les circonscriptions, ce qui leur donne des chances mathématiques d'atteindre le pouvoir. L'ADQ ne possède pas lui non plus des candidats dans chaque circonscription, et de plus leur programme n'était toujours pas terminé au moment du déclenchement des élections. Alors, qui choisit qui est un grand parti et qui ne l'est pas? Pourquoi les médias ne couvrent-ils pas les autres partis puisqu'il semble qu'une partie non-négligeable de l'électorat ne semble pas satisfaite des choix offerts par le trio PQ-PLQ-ADQ? J'ai moi-même considéré être candidat pour l'UFP, et effectué quelques démerches en ce sens, mais finalement le déclenchement hâtif des élections n'ont pas conïcidé avec mes disponibilités, d'autres engagements pris antérieurement m'empêchant de me dédier complètement à la tâche de candidat électoral pour ces élections-ci. Je parle donc ici en mon nom, et mes propos n'implique nullement l'UFP ou l'un de ses membres ou candidat. Je connais le programme de ce parti, et je sais que plusieurs personnes seraient intéressés d'en lire le contenu d'ici le 14 mars prochain. Cependant, à part le bouche-à-oreilles, les sites d'information alternative et le site web du parti, c'est le désert médiatique en ce qui concerne la diffusion de leur programme. Et on nous force à écouter encore et encore les mêmes discours des mêmes politiciens pour les deux semaines à suivre, parmi lesquels nous somme obligés de choisir. D'ailleurs, si on en croit les sondages, c'est effectivement le scénario qui va survenir. Mais justement, peut-on croire en ces sondages? On nous sert toute une panoplie de sondages, scientifiques ou non, et même des sondages quotidiens. Mais tous arrivent à la même conclusion, nous allons tous voter soit pour le PQ, soit pour le PLQ, soit pour l'ADQ. J'ai toujours eu des doutes sur les méthodologies, et parfois même les résultats de certains sondages, et une chose que l'on se rend compte cette année est la disparition des indécis. D'ailleurs, mes soupçons ont été vérifiés le lendemain même du débat des chefs. J'ai en effet eu le plaisir de recevoir l'appel de Micheline, qui n'a pas osé décliner le nom de l'organisation pour laquelle elle travaillait, et je ne lui ai pas demandé non plus, qui voulait s'enquérir de mon opinion sur certaines questions concernant la campagne électorale actuelle. Première question : suis-je satisfait du gouvernement actuel. Je refuse de répondre. Deuxième question : pour lequel des trois chefs, Bernard Landry, Jean Charest et Mario Dumont, ai-je l'intention de voter. Ma réponse fut aucun de ces trois choix. Fin du sondage, et de l'appel téléphonique. Je me demande dans quelle colonne ma réponse va se retrouver. Les "répartis"? Car il y a effectivement un problème avec la crédibilité d'un sondage, aussi "scientifique" soit-il, lorsqu'on nous dit que ce sondage a une marge d'erreur de 3% dans 19 cas sur 20, alors qu'on ne nous mentionne que rarement les taux d'"indécis/refus de répondre", qui eux se situent entre 15% et 30% des sondés. Surtout quand ces "indécis" sont systématiquement "répartis" entre les trois "grands partis", souvent selon des règles de répartition qui frisent l'aléatoire. Donc, non seulement les choix offerts dans le sondage ne couvrent pas une partie importante de l'électorat, mais le sondage se permet d'assigner (même d'imposer) l'une de ses trois réponses (PQ-PLQ-ADQ) à cette même partie de l'électorat. Ainsi, on peut d'ores et déjà se demander à quel point les intentions de votes attribuées au PQ et au PLQ sont réellement fortees, et surtout se demander si l'appui affiché à l'ADQ n'est pas fortement surévalué. L'effet pervers de ne pas inclure au moins l'UFP/PVQ dans les choix de sondages est de ne pas donner une vraie voix aux sondés, et de réduire le spectre politique au cours de cette campagne. Je crois qu'il est du devoir des médias, sinon de mieux couvrir les programmes des ces autres partis politiques, d'au moins élargir le spectre offert lors des sondages afin d'avoir une meilleure perception de l'électorat. De plus, la seule vue de l'UFP/PVQ dans un sondage peut être suffisant afin de faire connaitre la présence de ces partis à la population, qui pourrait être encline à se documenter par elle-même d'ici les élections, afin de faire le choix le plus éclairé possible. Tout le monde est d'accord pour dire que ces élections-ci sont déterminantes pour l'avenir du Québec. On sent un vent de changement dans l'air, mais une bonne partie de la population ne semble pas vouloir choisir entre les trois candidats désignés. Je peux comprendre que certains partis politiques mineurs au Québec ne méritent pas vraiment de couverture médiatique, parce que loufoque, non représentatif ou n'ont pas de candidats, mais nous sommes en présence ici d'une organisation un peu plus vieille que l'ADQ (si on exclut le temps où Mario Dumont était seul dans son parti), qui dispose d'un discours cohérent, moderne et en ligne avec un discours émergent sur la planète, et qui présente des candidats dans presque toutes les circonscriptions. Il est du devoir des médias et analystes politiques de tenir compte de cette présence politique, car de toute façon, au lendemain des élections nous verrons tous à quel point les sondages se seront trompés. Adam Richard
Site web de l'Union des Forces Progressistes du Québec
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