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Le PQ n’incarne plus l’espoir d’un peupleAnonyme, Dimanche, Mars 16, 2003 - 16:46 (Analyses | Democratie)
Gabriel Anctil
Dans l’isoloir le citoyen se sent plus souvent qu’autrement bien impuissant. Choisir la case qui le trahira pendant le prochain mandat n’est pas chose facile. Être déçu une fois de plus des idées creuses qu’on nous propose, ne pas comprendre l’absurdité du monde qui régit celui de la politique ou ce sont surtout les présidents des Sun Life du monde qui accaparent l’écoute de nos « représentants », se sentir dépossédé de tout pouvoir, voilà ce qui poussent la population, et surtout les jeunes, à se départir volontairement de leur pouvoir décisionnel, de boycotter ces quelques secondes de tribune silencieuse qu’on leur accorde à tous les quatre ou cinq ans. Aux dernières élections fédérales, c’est près de la moitié de la population qui n’a pas voté et c’est partout pareil en Occident. Le PQ n’incarne plus l’espoir d’un peuple Gabriel Anctil Dans l’isoloir le citoyen se sent plus souvent qu’autrement bien impuissant. Choisir la case qui le trahira pendant le prochain mandat n’est pas chose facile. Être déçu une fois de plus des idées creuses qu’on nous propose, ne pas comprendre l’absurdité du monde qui régit celui de la politique ou ce sont surtout les présidents des Sun Life du monde qui accaparent l’écoute de nos « représentants », se sentir dépossédé de tout pouvoir, voilà ce qui poussent la population, et surtout les jeunes, à se départir volontairement de leur pouvoir décisionnel, de boycotter ces quelques secondes de tribune silencieuse qu’on leur accorde à tous les quatre ou cinq ans. Aux dernières élections fédérales, c’est près de la moitié de la population qui n’a pas voté et c’est partout pareil en Occident. Devenus maîtres de la manipulation et du mensonge, des contradictions et des retournements, de l’image et de la langue de bois ; ces « envoyés du peuple » basent leurs carrières sur l’incohérence en brouillant toutes les pistes. À suivre leurs exploits quotidiennement on en vient à espérer après quelques années la « politique du moins pire », un gouvernement le moins éloigné possible des intérêts de la majorité. On en vient à se retrouver collectivement dans une position de grande vulnérabilité ou il faut gracier ceux qui nous promettent de ne pas trop nous oublier lorsqu’ils partageront l’argent qu’on leur a confié. Plus ça change plus c’est pareil… Mais voilà qu’un nouveau parti apparaît sur la scène provinciale : L’UFP (Union des forces progressistes). Voilà que des gens se réunissent et décident de créer une alternative, de se lancer dans l’arène dans le but de se réapproprier la politique et de redonner du pouvoir au citoyen, de soulever les nombreux tabous des années du néo-libéralisme et de briser le mur du silence. Voilà qu’enfin la tranche la plus progressiste de la population s’est dotée d’un parti politique en lequel elle peut trouver de quoi nourrir ses espoirs affamés de justice, de solidarité et d’indépendance. Le PQ, souvenir d’un échec générationnel Le Québec est en pleine ébullition sociale. Depuis quelques années c’est à coups de dizaine et de centaine de milliers de personnes que les Québécois prennent les rues pour revendiquer une société nouvelle. En 1999, dans une démonstration mondiale, 30 000 personnes marchent dans les rues du Québec lors de la Marche mondiale des femmes. Deux ans plus tard, à travers les gaz du mépris et les larmes de la démocratie, à travers aussi la répression du ministre Ménard, 80 000 personnes se rendent à Québec avec un objectif commun : dévoiler le mensonge et les graves conséquences du « libre-échange » et organiser un mouvement populaire qui luttera pour la venue d’une mondialisation humaine ou les visages remplaceront les colonnes de chiffres. Le 31 octobre dernier, un an et demi après le Sommet des Amériques, c’est plus de 10 000 étudiants qui en remettent en réaffirmant l’importance d’une éducation gratuite, rejetant une fois de plus le modèle imposé de la ZLÉA (Zone de libre-échange des Amériques). Finalement, c’est 25 000 personnes en janvier, 150 000 en février et enfin plus de 200 000 personnes le 15 mars dernier qui, bousculés par les excès de testostérone d’un président nageant en plein délire guerrier, marchent avec tous les peuples de la Terre pour rappeler aux belliqueux de ce monde, qu’une vie humaine, quelle soit irakienne ou américaine, a plus de valeur et de légitimité que tous les empires de l’histoire, peu importe la grosseur de ses muscles et le fanatisme de sa religion. Devant d’aussi importantes revendications, devant une société entière qui se réveille et articule clairement ses valeurs, le gouvernement en place ne parvient, et que du bout des lèvres, à promettre une certaine continuité, à sauvegarder un système attaqué de toutes parts il est vrai, mais un système imparfait qui ne prend pas le courage d’écouter sa population et de se remette en question pour le bien de collectif. Pire, le PQ saborde les élans de sa population en n’osant pas prendre le virage exigé par celle-ci, en refusant le partage de la démocratie tout en prétendant détenir le monopole des idées de gauche et du projet indépendantiste. Disons-le clairement : avec de telles insinuations, le PQ est en train à la fois de tromper toute une population et de tuer ses aspirations historiques à la liberté et à l’indépendance. Le courage de l’originalité Le discours du PQ est ambigu et mensonger : d’un côté il prétend vouloir l’indépendance du Québec par rapport à Ottawa mais de l’autre accepte de se faire dicter ses faits et gestes par les maîtres de la haute finance qui à coups d’ALÉNA (Accord de libre-échange des Amériques) et de ZLÉA, réduisent à néant la marge de manœuvre tant économique que sociale ou environnementale de nos gouvernements. Comme si la dépendance n’était pas assez complète, les chefs péquistes vont même jusqu’à déclarer vouloir dolariser le Québec, alors que des pays ayant déjà tenté l’expérience comme l’Argentine ont douloureusement prouvé hors de tout doute le désastre de telles mesures. On se demande quels intérêts défendent-ils ainsi ? Est-ce l’amélioration du bien-être de tous que l’on vise en construisant un pays sur des bases économiques fondamentalement anti-sociales qui, en plus d’accorder tous les droits possibles et imaginables aux compagnies, valorisent l’enrichissement de celles-ci sur le dos des travailleurs tant du sud que du Québec ? Si la logique actuelle, qui crée la pauvreté, le chômage et les criantes inégalités sociales, est maintenue dans un nouveau Québec, celui-ci aurait, une fois de plus, terriblement manqué la chance de reprendre en mains son histoire. De plus, depuis sa fondation, les revendications d’indépendance du PQ n’auront été soutenues que par une majorité de francophones, qui y transposaient leurs rêves séculaires de liberté. Ce parti politique, avec un tel discours, ne pourra jamais rejoindre les allophones et les anglophones (sans qui l’indépendance est impossible), même progressistes, qui n’y trouvent pas un véritable projet de société capable de changer les structures et la logique de sorte de se donner les moyens de construire un pays et un gouvernement distribuant aux individus une qualité de vie supérieure à celle qu’ils recueillent actuellement. Un pays à construire ou la richesse collective servirait à construire une véritable société distincte qui se démarquerait des autres par la gratuité complète de son éducation, de son système de santé, de son transport en commun, par l’implication directe de ses citoyens dans les décisions collectives à l’aide de comités de quartiers et de rassemblements divers qui exprimeraient et décideraient des priorités de leur environnement. Un pays qui se démarquerait par son ouverture aux cultures du monde, par ses échanges économiques équitables et respectueux des travailleurs du monde. Un pays ou les artistes et les créateurs ne crèveraient pas de faim, ou les journaux et médias intelligents et publics encourageraient la diffusion d’idées les plus diversifiées possibles (donc plus de milliards de dollars investis dans les torchons de Québécor). Un pays qui s’engagerait dans une révolution écologique ou le long terme et le bien-être environnemental des humains l’emporteraient sur le profit destructeur de forêts, de cours d’eau et d’atmosphère. Bref, une société qui se construirait à travers les décisions et l’effort de ses millions de membres et non pas une société qui ne propose rien de mieux qu’un transfert de pouvoirs des dirigeants d’Ottawa qui disent : Vive le Libre-échange et le néo-libéralisme ! aux dirigeants de Québec qui disent Vive le néo-libéralisme et le libre-échange ! Des élections cruciales Il est grand temps de faire face à la situation et de constater les faits : le PQ n’incarne plus la force de changement ni même l’espoir de l’indépendance. En fait, il fait plus de tort que de bien à la cause indépendantiste en prétendant l’incarner. L’histoire et deux échecs référendaires en ont décidé autrement et condamnent ce parti à n’être aujourd’hui que la pâle incarnation de l’espoir d’une génération fière mais trahie. Il faut en finir avec les chantages de la division des votes et investir dans l’avenir ! L’UFP, à l’image de ses deux candidats vedettes : Amir Khadir (d’origine iranienne) et Omar Aktouf (d’origine maghrébine), propose un projet d’indépendance tant économique que social susceptible de rejoindre une population abandonnée par sa classe politique. Une coalition de gauche, représentant toutes les tendances, déçues par le PQ et ses politiques néo-libérales, se présentera aux prochaines élections. Depuis le temps qu’on attendait une telle venue, il serait stupide de la laisser tomber. Il est donc vital de voter UFP et ainsi viser le long terme et relancer un projet de société mort de trop avoir été dilué. Ce parti est le seul en liste qui remet positivement le système en question, qui désire vraiment éradiquer la pauvreté et partager la richesse. Le seul parti qui possède une vision et un discours clairs, en unisson avec notre époque. À l’heure ou le territoire québécois, celui qui nous unit et nous fait vivre, appartient encore aux multinationales (surtout étrangères), il est de notre devoir de chercher des solutions, réfléchir à une alternative et construire un projet de société ouvert qui réussira là où le PQ a toujours échoué. Il faut récupérer ce qui nous appartient ! Apprenons de l’histoire et donnons une dernière chance à la politique en investissant dans une coalition populaire comme il y en a eu en Espagne sous le Frente popular (1936), en France sous le Front populaire (1936) et au Chili sous Allende et son gouvernement d’unité populaire (1971), pour ne nommer que ceux-là. Canalisons les énergies populaires dans un nouveau parti frais et courageux, qui n’est pas le parti des extirpateurs de bien-être mais bien celui de la majorité (ouvriers, travailleurs, étudiants, artistes, intellectuels…), qui se doit d’être dignement représenté à l’Assemblée nationale. Nous vivons dans une société qui se réveille, ne ratons pas cette chance et donnons-nous enfin les moyens de nous émanciper ! (ball...@hotmail.com)
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