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Foule concernéeneonyme, Dimanche, Janvier 19, 2003 - 16:27
Texte: Etienne Godard Flamand
Dans le cadre de la journée d’actions nord-américaine pour faire échec à la guerre, à Québec aussi on s'est joint au mouvement de protestation contre une éventuelle guerre en Irak menée par le gouvernement américain. Plusieurs milliers de personnes sont venues braver un thermomètre affichant -18ºC pour crier leur opposition. Texte et photo-reportage sur cet événement. Manifester en défaveur des intentions belliqueuses d’un gouvernement est en soi un succès. Et ce, qu’importe la proportion de l’électorat qui descende dans la rue pour tenter d’influencer le cours de la politique. Pourtant, ce qui étonne, ce qui attire l’attention du média de masse, c’est le nombre et la casse. Le nombre seul suffira-t-il a faire passer le message? À Québec, ce sont aujourd’hui quelques milliers d’individus qui sont venus dénoncer ce qui pourrait s’avérer, selon les dires de Michel Chossudovsky (professeur d’économie à l’Université d’Ottawa), « la crise la plus grave de l’histoire moderne ». L’affirmation alarmiste s’appuie sur la menace en filigrane d’une intervention militaire, n’excluant pas le recours à l’arme nucléaire, et les déclarations faites en ce sens par Israël et les États-Unis. Chossudovsky identifie clairement l’enjeu principal du conflit comme étant le contrôle des ressources pétrolifères d’une zone qui ne se limite pas à l’Irak : de plausibles extensions d’une politique sanglante seraient à prévoir. En outre, Le Premier ministre Blair et le président Bush ne seraient que de simples « figures de relation publique » dont la complicité n’est pas liée à la menace terroriste mais plutôt à l’axe anglo-américain des complexes pétroliers (fusion Exxon et B.P.) et militaro-industriels. Chossudovsky questionne la tendance médiatique, dont découle celle de l’opinion populaire, qui associe la guerre en Irak à celle faite au terrorisme. Association erronée, selon Sébastien Bouchard d’Alternatives, qui tait la dimension du clivage religieux entre Oussama Ben Laden (intégriste musulman) et Sadam Hussein (chef diplomatique laïc aux propensions anti-intégriste). L’allocution de Chossudovsky s’est déroulée devant salle comble. L’assistance s’est vue rappeler que le gouvernement du Québec n’avait fait à ce jour aucune déclaration relative à sa position face à une intervention militaire en Irak. Ce silence en serait un de consentement. Dans la même veine M. Bouchard a dénoncé le mutisme de la ville de Québec qui, ironiquement, a récemment fait son entrée dans un réseau de « villes pour la paix ». Chossudovsky a également lancé une invitation aux syndicats, les enjoignants à créer une « journée d’étude sur la paix ». La conférence achevée, la foule nombreuse a déferlé rue St-Jean. L’ambassade américaine, dénudée de son drapeau et flanquée d’agents de la GRC, a représenté le point culminant du rassemblement pacifique réclamant « au Gouvernement du Canada qu’il retire son soutien aux États-Unis dans la guerre contre l’Irak et qu’il exige la levée des sanctions économique imposées à toute la société irakienne ». Non, aucune violence proprement dite n’est à signalée... sauf peut-être celle d’un climat hivernal vigoureux. Etienne Godard Flamand Sites webs des organisateurs de la marche (communiqués et dossiers spéciaux à consulter):
Coalition Québec en solidarité avec la société irakienne
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