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Quand le sexe travaille, une loi peut en cacher une autreNicole Nepton, Dimanche, Décembre 8, 2002 - 17:55
Daniel Welzer-Lang
La sortie du "Rapport européen inachevé sur les violences faites aux femmes dans les activités La sortie du Rapport européen inachevé sur les violences faites aux femmes dans les activités "Le camp progressiste est divisé, parfois même au nom du féminisme et du droit des femmes... Au terme prostitution, le "Dictionnaire critique du féminisme" propose deux définitions : l'une centrée sur la prostitution comme violence paradigmatique contre les femmes (Legardinier), l'autre traitant de la prostitution comme travail et stigmate (Pheterson). À la lumière de mes études et de mon expérience d'autres formes de violences..., ma position personnelle est que ces deux définitions sont justes et légitimes. Qui oserait prétendre que la prostitution et le travail du sexe ne sont pas des violences : violences des macs, violences des clients, violences du stigmate aussi? Violences que l'État peut en partie réduire, en accordant aux personnes prostituées et aux autres travailleurs et travailleuses du sexe la même protection qu'il doit à l'ensemble des citoyen-nes... Mais faut-il faire porter sur les personnes les plus exposées la responsabilité de ces violences? Et qui prétendrait qu'il ne s'agit pas non plus d'un travail? Les violences dont se sont plaintes de nombreuses salarié-es des services du commerce du sexe sont justement liées à cette invisibilité. Inspecteurs, médecins du travail et syndicats semblent avoir du mal à répondre aux demandes d'aide de ces personnels. Le fait qu'on pourchasse aujourd'hui les prostitué-es sous couvert de lutte contre les violences et de refus d'accepter la légitimité de ces activités et métiers représente un contre-sens. Avons-nous, avant de les aider, demandé aux femmes violentées d'adhérer au préalable à nos critiques de l'héténormativité qui enferment les femmes dans un face-à-face inégalitaire avec leur conjoint? Les avons-nous obligées à dénoncer le mariage comme lieu de production de violences et d'oppression?... Nous n'avons jamais confondu notre utopie avec la défense de ceux, celles que la domination a placé dans les situations les plus exposées aux violences, à l'oppression. Le refus d'entendre que les femmes et les hommes payé-es, d'une manière ou d'une autre, pour satisfaire les désirs sexuels masculins, travaillent, me rappelle les résistances à caractériser les "activités ménagères" comme travail domestique, travail domestique dans lequel d'ailleurs le service sexuel est parfois compris. La division du camp progressiste quant à la nature et aux définitions des activités et métiers liés à la satisfaction des désirs sexuels masculins, la cécité devant l'organisation actuelle des nouvelles formes de proxénétisme..., l'utilisation d'arguments moraux pour exclure les femmes et les hommes prostitué-es des débats les concernant directement (imaginerait-on un débat sur l'antisémitisme qui excluerait les juifs et les juives?), le tout dans une période où squatteurs/squatteuses, gens du voyages, SDF (sans-papiers), étranger-es sont criminalisé-es au nom de la sécurité, tout cela me fait frémir." ----------------------
Synthèse du rapport
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