|
Gilles Duceppe pour des Amériques solidairesjplarche, Mercredi, Novembre 13, 2002 - 16:44
jp
Mercredi, le député de Laurier Sainte-Marie, Gilles Duceppe était invité, par le Comité souverainiste UQAM, pour parler de mondialisation. Le chef du Bloc québécois, parti qui représente avec le NPD à peu près tout ce qu'il y a de progressiste à Ottawa, voit beaucoup d'avantages au développement de la Zone de libre-échange des Amériques. Mais, dit-il, il y a des devoirs de solidarité. La mondialisation progressait peut-être moins vite il y a un siècle mais c'est un phénomène avec lequel l'humanité doit composer depuis toujours, rappelle-t-il, en évoquant les visées de Jacques Cartier. Dans cette mondialisation, il y a du mieux et du pire, dit-il. Plutôt institutionnaliste il salue le Tribunal pénal international, déplorant le fait que Kissinger et d'autres y échapperont. Bref, le TPI est à ses yeux un modèle imparfait mais un progrès immense. Il accueille également l'accord de Kyoto sur la réduction des gaz à effets de serre avec ferveur, en profitant pour souligner que le Québec pousse dans le dos de la fédération canadienne sur la question. Gilles Duceppe se dit déçu, par ailleurs, que le Canada ne rencontre pas son engagement en matière de coopération internationale. Rappelons que le Canada verse moins de 0,3 pour cent de son PIB à l'aide au développement alors qu'il devrait en verser 0,7 pour cent, ce que font les États scandinaves et les Pays-Bas. C'est dans cette optique optimiste qu'il reçoit le projet de ZLEA. Il y voit une belle opportunité de poser des gestes significatifs dans la construction d'une hémisphère plus solidaire et équitable. Par contre, il faut absolument lutter contre l'imposition d'intérêts privés sur ceux publics, communautaires, plaide-t-il, se référant au fameux chapitre 11 de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) dont le gouvernement canadien veut maintenant reconduire le principe dans la ZLEA. Le chef bloquiste se dit également très préoccupé par l'écart grandissant entre les riches et les pauvres, une autre facette du pire. Il croit à la possibilité d'échanges gagnant-gagnant dans les Amériques, notamment avec la mise en place de fonds de développement social panaméricain, une demande centrale de l'Alliance sociale continentale en matière de travail. Dans son esprit, ce fonds ne servirait pas uniquement les pays les plus pauvres mais pourrait également venir en aide à des régions défavorisées comme la Gaspésie ou les Dakota du Nord et du Sud. C'est un peu ce que l'Europe a fait, modèle à tout le moins plus stimulant que les Amériques actuelles. La Grèce, le Portugal, l'Espagne et l'Irlande sont méconnaissables, capitalistement parlant , au moment où l'Europe s'apprête à intégrer une dizaine de nouveaux membres à l'Est. « Ce n'est pas uniquement par souçi de solidarité mais également pour développer des marchés qu'ils l'ont fait, précise l'ancien syndicaliste. Ils se sont dit, par exemple, que si l'Espagne a un niveau de vie très bas, sans programmes sociaux, les Espagnols n'auront jamais les moyens d'acheter les produits français ou allemands. À l'inverse, les produits espagnols coûteront beaucoup moins cher et inonderont les marchés des pays plus riches. Sans fonds social, les travailleurs de tous les pays européens y auraient perdu », dit-il. Sans surprise, il tient à ce que le Québec puisse faire entendre souverainement sa voix dans le concert des nations |
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|