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La révolution comme autotransformation de la société : réponse longue à l'anonymeAnonyme, Mardi, Novembre 12, 2002 - 14:03
calvaire01
La gestion, ce n'est pas de l'autogestion, ce n'est pas de l'auto-organisation et c'est encore moins de l'autotransformation. La politique des gestionnaires (juste ou injuste selon des critères technocratiques au bon goût de l'anonyme), c'est d'abord la gestion de nos vies. Et à moins de vouloir demeurer des individus hétéronomes, gérés par les autres, nous ne pouvons que rejeter cette gestion (et donc rejeter et détruire par le fait même le capitalisme, les États, le patriarcat et les autres formes de pouvoir hétéronome). La souveraineté sociale commence dans l'activité libre de chaque individu socialisé et des individus non-socialisés n'existent que dans l'idéologie capitaliste néolibérale. La société nous a fait naître et ses productions historiques (culturelles, économiques, sociales, éthiques, politiques, etc.) sont donatrices du sens originaire de notre vie personnelle comme collective (c'est ce que Cornelius Castoriadis appelait ``la société instituée``). Mais en grandissant, en maturant, nous devenons autonomes, c'est-à-dire aptes à créer nos propres vies individuelles et sociales. C'est cette aptitude humaine qui permet la liberté comme possibilité de créer (du sens, de la culture, des sociétés, du politique...), comme liberté positive. La socialisation de cette aptitude est ce qui permet l'existence de sociétés autonomes, c'est-à-dire de sociétés où l'ensemble des individus assemblés comme société peuvent créer leur propre existence collective. La nécessaire gestion du social par des minorités capitalistes, politiciennes, activistes et autres gestionnaires, n'existe contrairement que dans l'immaturité sociale, dans la non-autonomie de la société. D'ailleurs, si l'anonyme pense que je nie l'individualité, c'est qu'il est soit aveugle ou de mauvaise foi ou encore qu'il est un néolibéral qui pense que l'individu s'autoengendre sans parents, sans famille, sans société, que l'individu est donc non-social, voire anti-social, à sa naissance et que la société n'est que la prison qui l'encadre. Si c'est le cas, nous ne pouvons pas nous entendre. Et la discussion n'en est plus une. Il sera logique pour lui de présenter sa candidature pour être député, et peut-être ministre, de l'ADQ car c'est ce que pensent la plupart des activistes adéquistes. L'activité autonome des individus socialisés est ce qui permet la création de la communisation libertaire. Cette communisation serait même l'ultime développement des deux tendances les plus révolutionnaires de l'histoire humaine : l'accroissement social des libertés et la socialisation créatrice de ces dernières. Cette communisation par contre est anti-organisations spécialisées et anti-gestion par des particuliers. Car elle met au centre l'activité autonome de toute la société et son travail constant sur elle-même. Et les organisations politiques ne font que créer des tensions et des marges de pouvoir qui s'affrontent. Elles engagent la société à se disséminer en lutte de pouvoirs particuliers. Bien certain est le fait qu'il y a des différences sociales-individuelles qui se confrontent au sein même de nos vies quotidiennes, mais notre volonté d'autonomie nous engage à discuter ces contradictions entre nous et à trouver des terrains d'entente pour les vivre et non à lutter pour la domination. Aussi la vie individuelle socialisée s'organise à tous les jours pour sa vie quotidienne mais elle le fait de façon autonome dans la coexistence d'un dialogue des vécus et non comme affrontements de types de gestion ou de groupes politiques. L'organisation autonome à une plus large échelle sociale ne peut être que l'assemblée des collectivités et les assemblées qui seraient empreintes à vouloir reconstruire le champ social pour l'épanouissement des individus socialisés, de leur égalité et de leur autonomie, ne peuvent qu'être révolutionnaires. C'est pourquoi j'ai proposé sur ce site une assemblée révolutionnaire (voir dans la section archivée Analyses de ce site mon texte Un autre fondement de la servitude volontaire et le débat qui s'en suit) pour discuter et penser les formes que peuvent empruntées nos vies sociales pensées dans le cadre d'objectifs révolutionnaires communs que nous avons à penser comme révolutionnaires et sur lesquels nous devons rendre possible une discussion sociale la plus large possible . À partir de ces principes et des implications critiques qu'ils imposent, une discussion est possible sur les voies de l'organisation sociale. Mais en-deçà de cela, aucune discussion avec moi n'est possible car l'esprit révolutionnaire de ceux-ci me guident et m'instruisent des luttes à finir. Il y aura donc lutte à finir ou discussion pour aller plus loin ! |
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