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Maladie et Capital

Anonyme, Mercredi, Novembre 6, 2002 - 18:06

SPK

MALADIE ET CAPITAL

------ Identité de maladie et capital. --------

«Elle (la manufacture) estropie le travailleur, elle fait de lui quelque chose de monstrueux en activant le développement factice de sa dextérité de détail, en sacrifiant tout un monde de dispositions et d'instincts producteurs, de même que, dans les Etats de la Plata, on immole un taureau pour sa peau et son suif (...) de sorte que l'on trouve réalisée la fable absurde de Menenius Agrippa, représentant un homme comme fragment de son propre corps. (...)

Un certain rabougrisse ment de corps et d'esprit est inséparable de la
division du travail dans la société. Mais comme la période manufacturière pousse beaucoup plus loin cette division sociale, en même temps que, par la division qui lui est propre, elle attaque l'individu à la racine même de sa vie, c'est elle qui la première fournit l'idée et la matière d'une pathologie industrielle.» K.Marx

La maladie est la condition essentielle du procès de production capitaliste, elle en est condition et résultat. Le procès de production capitaliste est également un procès de destruction de la vie. Continuellement se détruit la vie et se produit le capital. Le capitalisme est dominé par le besoin primaire du capital, l'accumulation (Marx). La maladie est l'expression de la violence destructrice de vie du capital. La maladie est produite collectivement : c'est dans le procès de travail du capital que le travailleur, qui lui fait face comme à un pouvoir étranger, produit collectivement son isolement.

En bonne logique, l'appareil de Santé capitaliste perpétue cet isolement en traitant les symptômes non pas comme un produit collectif, mais comme destin individuel, comme une culpabilité ou une défaillance. Evidemment, le capitalisme produit, sous forme de la maladie, l'arme la plus dangereuse contre lui-même. C'est pourquoi il doit s'attaquer au moment progressif de la maladie avec des armes les plus acérées : appareil de Santé, justice, police. la maladie est objectivement le fossoyeur du capitalisme en tant que force de travail défaillante (=inutilisale). la maladie, c'est la limite interne du capitalisme : si tout le monde est gravement malade (incapable de travailler), plus personne ne peut produire de plus value.

En tant que procès collectivement conscient, la maladie est la force
productive révolutionnaire échelonnée entre la protestation inhibée, la
protestation consciente, la conscience collective, le lutte solidaire.

D'une part l'appareil de Santé a pour fonction de maintenir et d'élever le degré d'exploitabilité de la marchandise force de travail ; d'autre part, il doit veiller à ce que les industries pharmaceutiques et médico-techniques réalisent leur plus-value (l'appareil de Santé représente la sphère de circulation de l'industrie pharmacologique et médico-technique). Le malade est ainsi l'objet d'une double exploitation; en tant que consommateur, il sert à assurer un débit sans faille à l'industrie pharmaceutique et médico-technique.

Le moment progressif de la maladie, la protestation, est détruit; son moment réactionnaire, l'inhibition, est reproduit de manière renforcée, dans le processus de guérison (=réparation de la force). On retire au malade son besoin de transformation.

Vivre c'est transformer, c'est-à-dire lutter contre les violences de la
nature pour son appropriation productive. La société capitaliste s'oppose à la vie comme violence naturelle. La protestation, c'est-à-dire l'expression de la vie, est continuellement détruite, c'est le meurtre organisé et permanent. Ce meurtre organisé et permanent s'appelle éducation, aussi longtemps qu'il est directement commis par les institutions de la famille, l'école, etc. L'éducation n'est pas orientée sur la satisfaction des besoins humains qui s'expriment, mais sur leur destruction et sur la satisfaction des besoins de la violence naturelle, l'accumulation capitaliste. Ainsi,accumulation capitaliste et assassinat de masse sont identiques.

------ Le prolétariat sous la détermination de la maladie en tant que
prolétariat révolutionnaire. --------

Tout malade, puisque tout le monde l'est n'appartient pas à la classe
révolutionnaire. Mais chacun qui revendique le moment progressif de la
maladie agit de manière révolutionnaire.

La manière dont s'établiront le fronts de classes se révélera dans la lutte révolutionnaire; on sait bien qu'il y a et qu'il y a eu, dans toutes les révolutions, des bandes réactionnaires et fascistes qui recrutaient parmi les ouvriers.

Ce qui est décisif pour l'appartenance au sujet révolutionnaire, n'est pas simplement une détermination mécanique de la situation de classe, mais la conscience de classe et la position de classe qui naissent de la lutte.

Dans notre système économique, le prolétariat, inhibé et déterminé par le moment réactionnaire de la maladie, a de bonnes chances d'être ballotté, jusqu'à la noyade, dans le sillage de l'illégalité démocratico-libérale. Ce n'est que comme prolétariat malade - être malade est bien sa détermination essentielle, sinon il aurait dépassé depuis longtemps la contradiction fondamentale, sans même l'aide des mauvais discours de ses protecteurs bourgeois du côté étudiant - qu'il devient une force révolutionnaire hors de l'illégalité démocratico-libérale; il n'a littéralement aucun droit, ne possède rien pour exploiter une force de travail étrangère, ne possède rien - que cela soit maison, voiture ou réfrigérateur - qui ne ressorte du
pouvoir discrétionnaire du capital. Les muscles, les nerfs et le corps du prolétariat ne lui ont, non plus, jamais appartenu, parce que leurs
fonctions sont programmées par le capitalisme, bien avant la naissance, et cela dans le sens de la plus grande exploitation possible. Ce programme se fait violence matérielle contre les exploités à travers les usines d'assujettissement que sont la famille, la maison, l'école, la caserne, le travail, le bureau, l'établissement de cure, la prison, etc. La manière dont Marx détermine le prolétariat dans le Manifeste communiste, à savoir: « Le prolétariat n'a rien d'autre à perdre que ses chaînes, et être surtout la négation du capital qui l'a réduit lui-même à néant », est toujours valable, c'est-à-dire en tant que prolétariat déterminé par la maladie.

Ce n'est que sous la détermination de la maladie, c'est-à-dire en tant que potentiel d'exploitation pré-programmé par le capital, livré dés l'origine à la maladie, dépecé et mutilé systématiquement avant même toute possibilité de développement, de manière à ce que les taux de profit se réalisent, sans que, avec la meilleure volonté du monde, rien ni personne - camarde de travail, syndicat, justice social, appareil de Santé - ne puisse l'aider, tout simplement parce que le malade tombe complètement à côté du cadre du «Droit», - ce n'est que sous cette détermination que la classe prolétarienne est révolutionnaire. Elle n'est déterminée à faire sauter le système par rien ni personne d'autre que le capital et la classe dominante elle-même. Non par humeur, mais parce que le capital et la maladie représentent une
identité dialectique.

Un facteur essentiel de cette disposition objective du prolétariat malade comme prolétariat révolutionnaire, vient par exemple du fait qu'environ 35% ou plus du salaire net va, sous forme de soi-disant charges sociales, au capital par le biais d'institutions contrôlées par l'Etat qui les introduisent dans l'économie comme moyens d'investissement et d'amortisseurs de crises. Lorsqu'un ouvrier gagne 800 marks, 280 vont automatiquement, comme charges «sociales» (maladie, invalidité, vieillesse), dans l'économie, pour l'accumulation du capital. Outre la plus-value, la classe ouvrière est ainsi forcée de produire des moyens d'investissement pour l'industrie sous
prétexte de payer avec son salaire, qui devrait servir à la reproduction de sa force de travail, les moyens de réparer cette dernière, détruite par le processus d'exploitation.

L'appareil de Santé, comme institution de réparation et de contrôle de la force de travail défaillante (ceci étant la fonction objective de ses instruments thérapeutiques et diagnostiques), supprime automatiquement tout droit fondamental. Il limite les patients à un rôle absolu d'objet. En même temps il constitue ainsi le droit fondamental de l'auto défense légitime ! Il supprime les droits fondamentaux suivants : liberté de déplacement,
inviolabilité de la personne, liberté d'expression, secret postal (ordre institutionnel), doit être entendu par la justice, etc. etc. Il commet perpétuellement les crimes suivants : privation de liberté (pouvoir des fonctionnaires de l'appareil de Santé d'enfermer les patients en asile), coups et blessures volontaires, enlèvement, chantage, travail forcé, contre les patients dans les asiles et les centres de réhabilitation.

De cette manière, la nécessité de l'auto-défense s'impose pour tout malade.

Le besoin de changement, lié à la pression de la souffrance par son essence même, doit être dirigé contre ce qui fait la maladie, l'ordre social capitaliste, qui est cette seconde nature violente. Le besoin fondamental de l'homme est la production, c'est-à-dire la création de possibilités d'appropriation optimale et jouissive de la nature; c'est cela la lutte contre les violences naturelles. Ce qui a lieu ici et maintenant, c'est la production de plus-value, l'accumulation du capital et la destruction de la vie. La valeur d'usage des marchandises, de même que la vie elle-même, ont dégénéré en déchets des rapports de production capitalistes et sont traitées
comme tels par les lois du capital :

«à consommer et jeter après usage».

La force productive de la conscience, préalable à la prise de possession des moyens de production matériel, peut ébranler la violence naturelle, hostile à la vie du capital (...)

OUVRIERS !

Si vous en avez marre de la persécution des chefs, des patrons, des
machines, il y a deux solutions :

1. Vous demandez un arrêt de travail. C'est l'affaire de la Sécurité
Sociale, mais vous pouvez être sûrs que c'est vous qui paierez la note à la fin.

2. Vous «prenez» le pouvoir dans l'usine, vous faites la révolution. C'est la meilleure solution.



Sujet: 
Intéressant!
Auteur-e: 
gabrielgbernier
Date: 
Jeu, 2002-11-07 12:53

Intéressante analyse qui contraste avec certaines analyse "gau-gauche" sur ce site...


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Sujet: 
Quoissé?
Auteur-e: 
cdubois
Date: 
Jeu, 2002-11-07 20:57

C'est quoi exactement la signification de cette étiquette de "gau-gauche"?

Christian


[ ]

Sujet: 
Simple!
Auteur-e: 
gabrielgbernier
Date: 
Ven, 2002-11-08 01:44

Suffit de lire un texte de l'UFP pour comprendre ce qu'est la gau-gauche!


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Très beau dessin: des oiseaux s'unissent pour couper une cloture de métal, sur fonds bleauté de la ville de Toronto.
Liste des activités lors de ce
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