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Colombie : Qu’est-ce qui se passe à Medellín ?

Roberto, Mardi, Octobre 22, 2002 - 21:07

Roberto

Passée sous silence dans les médias québécois, la violence en Colombie continue de faire des ravages. Contrairement a ce qui est généralement diffusé, cette violence n'est pas le fait d'un chaos. Elle est surtout bien organisée...

Presque toujours passée sous silence dans les médias québécois, la violence en Colombie continue de faire des ravages. Contrairement a ce qui est généralement diffusé, cette violence n'est pas le fait d'un chaos. Elle est surtout bien organisée...

Au cours de la dernière semaine on compte des dizaines de morts dans la ville de Medellin suite a un nouvel assaut de l'armée et des paramilitaires colombiens. Les combats se déroulent dans une zone ou se trouve également la guérilla, responsables de crimes graves, mais l'attitude gouvernementale semble d'être motivée par la violence.

Depuis le dimanche 14 octobre dernier, la police, les forces armées de la Colombie et les groupes paramilitaires mènent une offensive contre des groupes de miliciens dans la Commune 13 de Medellín, la deuxième ville en importance du pays. L’argument du gouvernement est qu’il tente de récupérer une zone où les confrontations continues entre des milices partisanes et des groupes paramilitaires ont laissé plus de 400 morts depuis le début de l'année. Cet argument camoufle cependant d’autres motifs qui n'ont pas encore été révélés.

Au même moment dans d'autres zones de la ville il existe des milices qui provoquent des confrontations continues avec les groupes paramilitaires, mais le gouvernement municipal n'a pas assumé la même attitude face à ces conflits. Une des raisons qui explique cette offensive des militaires et paramilitaires est sans doute que la Commune 13 fait l'objet d’un intérêt économique bien précis.
La Commune 13, est un lieu stratégique. Elle est située au milieu de tous les projets de croissance de la ville. Cet endroit fait partie d'un important corridor routier qui permettra à la ville d'être reliée avec une autre partie du département d’Antioquia (en Colombie ce sont des départements et non des provinces) ou existent des mégaprojets. Le barrage Pescadero - Ituango, qui sera le plus grand en Amérique latine, un tunnel qui permettra d’enlever 2 heures de trajets et le canal interocéanique sur l’Atrato dont la construction est prévue pour bientôt.
La commune 13 ne fait pas seulement partie de la voie d’accès pour ces mégaprojets. L'expansion du système de transport de métro de la ville nécessite la transformation de la Commune 13. En ce sens c’est une zone stratégique pour l'"élaboration" du système de transport public municipal; en outre ces terres urbaines sont l’objet de spéculation de la part des élites d'Antioquia.
Les élites de la ville pensent qu'il est facile de détruire un secteur où les habitants font partie des cercles de misère. Dans sa majorité la population de la commune est constitué de d’ouvriers (l'indice de chômage du secteur est de 77%) et de paysans déplacés. Ce pourquoi on a d'abord donné le feu vert aux paramilitaires qui essayent de sortir les milices du secteur. Ils n'ont cependant pas compté avec la résistance populaire, et c’est pour cette raison que l’attaque est faite maintenant conjointement avec des forces de l'armée et des groupes paramilitaires. Ils avaient déjà essayé il y a quelques mois, mais la réponse populaire a été massive. Des enfants avec des pierres, des femmes avec des morceaux de bois et tous les habitants du secteur au milieu de tirs ont fait face à la police et à l'armée. Comme ils n'ont pas atteint leur objectif ils ont consacrés des mois à utiliser leurs stratégies de terreur, en affaiblissant les habitants de la zone pour donner un assaut final qui est personnellement dirigé par le président Uribe.

Où il y a de la richesse se trouvent les intérêts de la classe bourgeoise colombienne et leur stratégie est la terreur et la mort. Ce qui se passe a Medellín signale le début d’une violence encore plus grave. Le gouvernement de Uribe utilise une stratégie clairement fasciste.

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