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Résistances- Sur le front du logement d'hier à aujourd'huiCarl Desjardins, Mardi, Octobre 8, 2002 - 16:12
Gilles Simard
À l'heure où ça commence à «branler dans les bambous» entre le 920, de la Chevrotière et les autorités concernées, au moment où, n'en déplaise à l'ineffable François Desmeules* du journal Voir, nombre de familles s'apprêtent à «squatter» dans des hôtels et des édifices communautaires, Droit de parole a cru bon vous faire une suggestion de lecture sur la question du logement - Par Gilles Simard À l'heure où ça commence à «branler dans les bambous» entre le 920, de la Chevrotière et les autorités concernées, au moment où, n'en déplaise à l'ineffable François Desmeules* du journal Voir, nombre de familles s'apprêtent à «squatter» dans des hôtels et des édifices communautaires, Droit de parole a cru bon vous faire une suggestion de lecture sur la question du logement C'est donc au 920, rue de la Chevrotière qu'avait lieu, samedi le 8 juin dernier, le lancement de la brochure «Résistances - Sur le front du logement d'hier à aujourd'hui». Ce lancement d'un opuscule à caractère libertaire sur la question du logement se voulait le point d'amorce d'une soirée qui était aussi l'occasion d'un débat entre militant(e)s et résistant(e)s de diverses tendances et d'horizons différents. Le débat prétendait porter, entre autres, sur des questions de stratégies, au regard des tactiques de squat ou d'occupation d'un logement ou d'un édifice - ainsi : l'occupation du 920 de la Chevrotière par rapport au squat de Montréal (Overdale). L'ouvrage d'une trentaine de pages, rédigé par le militant anarchiste Nicolas Phébus, s'avère être un outil précieux pour qui veut comprendre, au travers d'une analyse libertaire, les tenants et aboutissants des luttes reliées à la question du logement, et ce, d'hier à aujourd'hui. Dans un premier temps, l'auteur -lequel prend garde de ne pas noyer le lecteur dans un déluge de chiffres- «plante» la question du logement et des luttes qui s'y rattachent dans une logique d'affrontement entre propriétaires et locataires, avec comme trame de fond la conjoncture socio-économique québécoise. Ainsi, l'auteur a tôt fait (et c'est très bien ainsi) de nous démontrer qu'il n'entend pas s'encombrer d'un quelconque objectivisme douteux pour faire valoir «son» point de vue, à partir du camp qu'il a choisi : celui des locataires. Ce faisant, à partir des intentions avouées (un peu plus avant) de Nicolas Phébus de nous faire connaître des luttes et résistances au travers du prisme d'une analyse libertaire, on est heureux de comparer avec lui les acquis et les stratégies du FRAPRU et du RCLALQ (1) - deux grands regroupements d'assos de locataires et de comités de logement, qui sont implantés depuis plusieurs années dans les villes et dans les régions du Québec. De même, on a aussi droit, dans la première moitié du document, à quelques démonstrations visant à illustrer certaines contradictions du mouvement coopératif, notamment au chapitre des fédérations d'habitation qui donneraient allégrement dans le corporatisme. En deuxième moitié, l'auteur nous promène d'une grande ville à l'autre, d'une époque à l'autre, selon qu'il s'agit d'une des trois grandes catégories de luttes sur le front du logement (le maintien dans les lieux, la construction d'alternatives au marché, le mouvement des squatters). On va donc des aventures «communistes» d'Henri Gagnon et de Kent Rowley en 1930 (les comités d'éviction) au «campement» des sans-logis de Hull (1980), en passant par la «guerre des classes» sur le Plateau à Montréal et le mouvement St-Gabriel à Québec (fin 70). Ça inclut aussi l'odyssée des premiers groupements de locataires des grandes villes, à cette époque «où les pouvoirs rasaient gratiss…» Bref, Résistances - Sur le front du logement d'hier à aujourd'hui, hormis quelques omissions dans les énoncés d'histoire(2) et quelques coquilles ici et là (!) devrait devenir un classique pour quiconque désire en connaître un peu plus au chapitre de toutes les luttes reliées au logement. La brochure coûte 3$ et on peut se la procurer en écrivant à nefa...@yahoo.ca ou à Groupe anarchiste Émile-Henry, C.P. 55051, 138 St-Vallier Ouest, Québec (Québec) G1K 1J0. *Lire à cette effet le 1er paragraphe de la chronique du «brillantissime» journaliste (30 mai 2002), où il laisse à entendre que les militant(e)s qui se penchent depuis des mois sur la question, auraient «inventé» une crise du logement. Pauv' con, va! (1) FRAPRU, RCLALQ : Front d'action populaire en réaménagement urbain et Regroupement des comités-logement et associations de locataires du Québec. (2) Énoncés d'histoire : Il aurait été intéressant d'entendre parler des premières expériences de coops d'habitation à Québec, dans les années 40. Ces coopératives prirent leur envol à Sillery (eh oui), dans Limoilou et à la Haute-ville. |
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