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Conflit à la Fonderie Horne: Une poudrièreMichael Roberge, Mardi, Octobre 1, 2002 - 13:03
Steve Théberge
Les 510 employés syndiqués de la Fonderie Horne (Mine Noranda) sont en grève depuis le 18 juin 2002. Les points en litiges sont: la sous-traitance, la sécurité au travail, les mouvements de main d’œuvre, les vacances et les heures supplémentaires. Mais l'employeur refuse de négocier. Pourquoi? Les 510 employés syndiqués de la Fonderie Horne(Mine Noranda) sont en grève depuis le 18 juin 2002. Les points en litiges sont: la sous-traitance, la sécurité au travail, les mouvements de main d’œuvre, les vacances et les heures supplémentaires. Mais l'employeur refuse de négocier. Pourquoi? Pendant ce temps, les scabs (cadres) effectuent des tâches de travail sans en avoir l'expérience tout en vivant confortablement dans de belles maisons sur le bord d'un petit lac. Le Fer à Cheval que ça s'appelle, quartier cossu, bien protégé par 12 camions de la compagnie Avant-Garde, compagnie de sécurité privée de Montréal, tout comme la préposée au salissage de Noranda, Hélène V. Gagnon. Les cadres ne manquent de rien, mangent à leur faim et se foutent de la misère que les familles des travailleurs vivent. Plusieurs ont dû vendre meubles, biens, chalets et même maisons pour subvenir à leurs besoins. Les employés en grève vivent un vrai calvaire en plus d'être sous le coups d'une injonction. Celle-ci limite le nombre d'employé à 6 par ligne de piquetage, interdit de communiquer avec les cadres, de les intimider, etc. Mais la réciprocité n'existe pas dans le monde des charognards. Les camions de sécurité Avant-Garde patrouillent Rouyn-Noranda jours et nuits, suivent les employés en grève, les intimident, les filment...Vous croyez que tout cela est du délire? Vue de loin on dirait un mauvais film de série B; sur le terrain c'est bien pire mais les médias n'en parle pas. La situation est pourtant explosive. Étant membres des Jeunes Patriotes du Québec (JPQ), les conditions des travailleurs nous tiennent à cœur et nous avons décidé d'aller directement sur le terrain pour appuyer les syndiqués dans leur lutte. Notre départ s'est effectué samedi après-midi, le 28 septembre, de Montréal. Le trajet s'est fait sans anicroches et cela nous a permis de visiter une très belle région du Québec mais dont la voix est isolée de part son éloignement. Arrivés près de Rouyn , quelle ne fut pas notre surprise de voir un camion 4x4 nous suivre sur la 117, se rapprochant, s'éloignant. Nous ne le savions pas sur le moment, mais ce dernier faisait partie de la "Flotte des douze" camions de la compagnie de sécurité Avant-Garde. Ils nous ont filé. Nous avons été dans un petit resto rencontrer le représentant des JPQ là-bas, Michaël Roberge, et ensuite nous avons fraterniser avec quelques travailleurs sur le site de piquetage. Il se faisait tard, nous avons été nous reposer un peu et sommes revenus le lendemain matin à la première heure. Les employés semblaient vraiment contents de nous voir. Ils nous ont expliqué les points en litige et nous ont invité à aller piqueter avec eux devant les maisons des cadres situées dans le fameux Fer à Cheval. Premier constat, plusieurs véhicules 4x4 se promenaient dans la rue, arrêtaient devant nous. Les gens à l'intérieur du véhicule étaient deux, nous filmaient et nous intimidaient. "Vous venez de Montréal? Allez, une petite photo, ils ne nous en manquent qu'un". Ils parlaient de Narbonne, bien sûr! Ensuite la police municipale est venue nous voir. Elle a pris nos noms ainsi que nos dates de naissance et ensuite elle est repartie. Elle est revenue quelques minutes plus tard pour nous signifier que Narbonne était sous mandat. Elle l'a embarqué. Moyennant une somme de 300$, réunie en parti grâce au syndicat, Narbonne retourna, 30 minutes plus tard, sur le terrain de combat. Dans la ville ce jour là, plusieurs autos de police patrouillaient ainsi que plusieurs véhicules de la sécurité Avant-Garde. Nous avons même reconnu une automobile banalisée de la GRC. Nous dérangions! Nous avions organisé une marche de solidarité prévue pour le dimanche 29 septembre à 11 heures. Les gens devaient se réunir devant le Cégep de Rouyn-Noranda. Nous avons eu une trentaine de personnes au maximum et avons pu bénéficier d'une escorte policière. La marche s'est déroulée dans le bon ordre. Des slogans comme: "so-so-so solidarité", "ce n'est qu'un début, continuons le combat" et "Le peuple uni, jamais ne sera vaincu" furent scandés. C'est le dernier slogan qui a le plus marqué les gens car vers la fin de la marche, c'est eux qui scandait le slogan. La marche s'est terminée dans le stationnement de la caisse populaire. Pendant tout le trajet, les camions de la compagnie Avant-Garde suivaient la marche et filmaient les gens. Ce que ces derniers ne savaient pas c'est que l'allumette avait été jetée. Après la marche, le représentant a remercié les participants et les a invités à continuer le combat. Nous avons été félicités par les travailleurs et avons reçu des poignées de mains sincères de leur part.
Tous se qu'il faut savoir sur le conflit de la Fonderie Horne
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