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Violence et prostitutionNicole Nepton, Mercredi, Septembre 18, 2002 - 14:14
Cabiria
La violence contre les personnes prostituées est permanente. Elle est le fruit d’un système moral, social et politique qui les méprise en tant que femmes et en tant que travailleuses. Elle réside plus dans le stigmate attaché à la prostitution et les expressions de ce stigmate dans la loi et, pour les femmes migrantes, dans l’empêchement de leur mobilité géographique économique, politique et sociale, que dans le fait de vendre une prestation sexuelle. Associer la prostitution à la violence contre les femmes fait en sorte qu'on évite de se poser la véritable question de la protection et de la sécurité des personnes prostituées dans l’exercice de leur activité. La violence contre les personnes prostituées est permanente. Elle est le fruit d’un système moral, social et politique qui les méprise en tant que femmes et en tant que travailleuses. Elle réside plus dans le stigmate attaché à la prostitution et les expressions de ce stigmate dans la loi et, pour les femmes migrantes, dans l’empêchement de leur mobilité géographique économique, politique et sociale, que dans le fait de vendre une prestation sexuelle. Il importe donc de ne pas participer au renforcement de catégories de femmes indignes parce qu’elles se prostituent. Il importe également de ne pas les considérer comme des victimes impuissantes sans capacité d’autonomie et de résistance. On objectera qu’une femme qui vend une prestation sexuelle est soumise à la violence et à la domination masculine. Certes, mais quelle femme peut affirmer qu’elle n’est jamais confrontée à cette même violence, qu’il s’agisse de la violence dans la rue, au travail, dans la famille? Quel est l’intérêt de ne pas reconnaître à leur réponse face à la domination autant de légitimité qu'aux autres? Comme le remarque Gail Pheterson, la prostitution n’est ni un état ni une identité, c’est une activité contingente qui peut être lue comme une stratégie d’autonomie ou comme une transgression. Qui peut juger cette stratégie? De manière générale, les femmes vivent sous contrainte donc les prostituées aussi. Mais toutes les femmes ne le sont-elles pas à cause des divers empêchements sociaux, économiques et politiques, à leur autonomie? On peut aussi se demander si le fait d’associer la prostitution à la violence contre les femmes ne permet pas d’éviter de se poser la véritable question de la protection et de la sécurité des personnes prostituées dans l’exercice de leur activité. Pour Cabiria, il ne fait aucun doute qu’il existe un lien direct entre la situation sociale des personnes prostituées et leur capacité à se maintenir en sécurité dans leur vie privée et dans leur activité. Les personnes en situation d’illégalité et d’extrême précarité et qui exercent dans des conditions de très grande insécurité sont plus fragilisées que d’autres. En conséquence, toute politique pouvant contribuer à faire de la prostitution une activité clandestine ne peut qu’avoir des conséquences extrêmement néfastes sur les conditions de vie des personnes prostituées.
Rapport de synthèse 2001
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