Les principes de Rio (comme le principe de precaution), fondateur du developpement durable, sont remis en question et remplaces par des incantations au marche et a la liberte des investissements censees etre un "element fondateur du developpement durable" (plan de mise en oeuvre actuellement negocie).

Les associations presentes en nombre a Johannesburg ne peuvent que constater cette OPA inamicale et tenter de sauver ce qui peut encore l'etre. Mais avec l'arrivee des chefs d'Etat et de gouvernement, les ONG sont gentiment priees de se replier au Forum Global, lieu distant d'un vingtaine de kilometres du centre des negociations de Sandton.

Reste donc a souffler pour rallumer l'esprit de Seattle qui avait, l'espace de quelques mois, permis de stopper la vague liberale et ses cohortes de regressions sociales et environnementales.

Johannesburg est d'ores et deja un echec car ce Sommet n'a pas su enclencher une dynamique planetaire transcendant le clivage Developpement/Environnement.

G. Bush et la delegation des Etats-Unis ont joue la politique du pire en reaffirmant clairement lors de ce Sommet leur volonte unilateraliste. Esperons seulement que le systeme ONU ne ressortira pas trop abime et decredibilise de ce sommet de Johannesburg.

En effet, malgre le jusqu'au-boutisme americain, en depit du manque d'ambitions europennes, une politique internationale de preservation de l'environnement et de resorption de la pauvrete garde toute sa pertinence.

Stephen Kerckhove- Johannesburg - 3 septembre 2002