Pendant que les ONG se demandent si elles ne doivent
pas claquer la porte du sommet en raison du peu de
place accordee (il n'y a d'acces que pour 6000
delegues pour une foule de plus de 40 000 personnes),
les regroupements paysans preparent les actions et
s'organisent, a l'autre bout de la ville.

Johannesburg, 28 aout 2002

Entre la semantique et la frustration.

Pendant que les ONG se demandent si elles ne doivent
pas claquer la porte du sommet en raison du peu de
place accordee (il n'y a d'acces que pour 6000
delegues pour une foule de plus de 40 000 personnes),
les regroupements paysans preparent les actions et
s'organisent, a l'autre bout de la ville. Au coeur du
riche quartier de Sandton, les kiosques des
multinationales entourent les batiments luxueux ou il
est question de pauvrete et de malnutrition. On y
parle de developpement durable, de droits de la
personne mais sans aborder la question de l'impact de
l'agriculture industrielle ni de la situation des
millions de paysans sans terre du sud du continent. A
l'oppose de la ville, en plein coeur du pauvre Soweto
ou des millions de gens sont entasses dans des abris
de fortune, ou a proximite des gigantesques montagnes
de debris provenant de l'extraction miniere, les
paysans de tous les continents proposent des
solutions, comparent leur situation.

Alors que le gouvernement propose le libre marche
entre les acheteurs et les vendeurs de terre, les
paysans retorquent qu'ils n'ont pas l'argent
necessaire pour racheter ce que les blancs leur ont
vole et signalent que les terres non utilisees
suffiraient deja amplement. En effet, des qu'on sort
de la ville, on remarque tout de suite l'immensite du
territoire inoccupe, alors que les ouvriers agricoles
noirs sont confines comme des bestiaux dans un parc,
sans possibilite de faire un jardin ou de cultiver la
terre a cote d'eux.

Les autorites n'ont toujours pas accorde de permis
pour les manifestations du samedi 31 aout et les
organizations paysanes se rencontrent le 29 aout pour
en discuter, dans une ambiance caracteristique de
simplicite mais de danse et de musique.

Maxime Laplante
Johanesburg